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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Aviation - Réquisitoire contre le plan de redressement L'Association des pilotes libanais réclame un nouveau conseil d'administration pour la MEA

L’Association des pilotes libanais est revenue hier à la charge en exhortant l’État à prendre une décision quant à l’avenir de la MEA avant de passer une nouvelle fois au crible le plan de redressement appliqué par cette compagnie depuis mars 1998 et mis au point par Christian Blanc, membre du conseil d’administration. Si l’Association a dénoncé «les lacunes du plan de redressement», elle n’a pas pour autant proposé de règlement ou de plan de substitut. Lors d’une conférence de presse tenue hier à l’hôtel Commodore, l’Association, par la voix de son président Habib Karam, s’est contentée de réclamer « la désignation d’un nouveau conseil d’administration à la MEA formé d’experts dans l’aviation civile qui serait à même de mettre au point un plan de travail et serait doté des prérogatives nécessaires pour son exécution». Après un long réquisitoire contre l’État qui, «à la fin de la guerre, a tenté, à travers ses symboles, d’entraver le fonctionnement de la compagnie nationale aérienne, de l’étouffer financièrement et de porter atteinte à sa réputation et à celle de ses employés», M. Karam a affirmé que toutes les initiatives de l’Association visent à dynamiser l’industrie de l’aviation civile au Liban et à redonner aux compagnies nationales aériennes, à savoir la MEA et la TMA, leur prestige d’antan. L’Association des pilotes a critiqué ceux qui ont mis en œuvre le plan de redressement les accusant d’avoir constamment interprété toute tentative de discuter de l’efficacité de ce plan comme étant une campagne ourdie contre eux. Énumérant les lacunes du projet, M.Karam a fait valoir qu’il n’a pas pris en considération la réalité de la demande du marché local. Si l’une des causes des pertes de la compagnie est le fait que le trafic des passagers est saisonnier (une forte demande pendant l’été et une relative baisse pendant l’hiver), comment le plan de redressement peut-il prévoir un même nombre de vols tout au long de l’année ?, s’est - il interrogé. « Si, selon le rapport du directeur général Jean-Eudes Rabut, le nombre d’avions a baissé passant de 13 à 9 entre 1997 et 1998 parallèlement à une hausse du nombre des heures de vol, ce qui a permis d’améliorer la productivité des appareils, il est incontestable, a affirmé le président de l’Association des pilotes libanais, que cette mesure a abouti à une mauvaise programmation des horaires de vol et une baisse du nombre des passagers à bord de plusieurs vols de la compagnie ». Dans son réquisitoire, M. Karam a affirmé que dans la baisse des coûts opérationnels de 28,2 % mentionné dans le rapport de M. Rabut, il faut prendre en considération la baisse du prix du fuel sur le marché mondial et celle de la consommation de cette matière. Continuant sur sa lancée, M. Karam a qualifié de «décision erronée» la vente des Boeing 747 qui a contraint l’État à accepter d’appliquer la politique du ciel ouvert, la compagnie nationale aérienne n’étant plus en mesure de répondre à la demande du marché local. Abordant le volet de l’alliance commerciale avec Air France, l’Association des pilotes libanais a estimé que cet accord pourrait être profitable pour la MEA à condition qu’il permette à la compagnie de conclure d’autres alliances avec des compagnies aériennes arabes ou d’Extrême-Orient. M. Karam a déploré par ailleurs le fait que depuis le début du mois en cours, date de l’entrée en vigueur de l’alliance MEA-Air France, le nombre de sièges, que la compagnie libanaise est en mesure de vendre sur les vols du matin de la ligne Beyrouth-Paris, a diminué de 1351 à 992 avant de rappeler que cette ligne est la plus importante ligne aérienne pour la compagnie. A-t-on encore le temps de reconsidérer le plan de redressement au moment où il faut mettre les bouchées doubles pour faire face à la politique du ciel ouvert qui devient une échéance incontournable pour l’ensemble des nations.
L’Association des pilotes libanais est revenue hier à la charge en exhortant l’État à prendre une décision quant à l’avenir de la MEA avant de passer une nouvelle fois au crible le plan de redressement appliqué par cette compagnie depuis mars 1998 et mis au point par Christian Blanc, membre du conseil d’administration. Si l’Association a dénoncé «les lacunes du plan...