Vie politique - Le chef du législatif a été reçu à Baabda Lahoud se prononce contre la militarisation du pays

Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, est «contre la militarisation du pays et veut éloigner les militaires de la vie politique». Ces propos du général Lahoud ont été rapportés hier par le chef du Législatif, M. Nabih Berry, qui s’est rendu dans la matinée auprès du président de la République. Avec le président Lahoud, M. Berry a passé en revue la situation sur le plan local et les développements qui se sont produits en son absence : les tiraillements entre le Législatif et l’Exécutif au sujet du plan de redressement économique et de sa corrélation avec le projet de budget, l’assassinat des juges à Saïda et la tempête politique soulevée par le communiqué anti-Hariri publié par l’Ani et attribué à d’anonymes sources ministérielles. Outre les réactions suscitées par le communiqué de l’Ani, MM. Lahoud et Berry ont évoqué les rumeurs qui ont ponctué sa publication et qui ont poussé certains à parler de «réapparition du deuxième bureau». Toujours cité par M. Berry, le chef de l’État s’est dit résolument contre la militarisation du pays, soulignant que «les militaires ont une fonction et la vie politique a sa propre fonction et son propre cadre». Le président Lahoud a aussi souligné «la nécessité d’accorder la priorité à l’intérêt national qui doit être placé au-dessus des intérêts personnels et sectaires». Il a rappelé que «nous nous trouvons à la veille d’échéances cruciales» et qu’«il est indispensable de concentrer nos efforts pour faire face aux défis que doivent affronter nos causes nationales». M. Berry, qui a reçu, comme chaque mercredi place de l’Étoile, plusieurs députés avec qui il a également commenté les développements locaux, a mis l’accent sur «la nécessité de consolider la scène intérieure afin de barrer la route devant les tentatives israéliennes d’exploiter tout déséquilibre interne». Selon lui, le nouveau Premier ministre israélien, Ehud Barak, «est du genre à négocier beaucoup sans rien concéder». «Il donne l’illusion qu’il est tolérant sachant qu’il ne veut rien donner. Son point faible, et celui des Israéliens de manière générale, reste la Résistance», a ajouté M. Berry avant de mettre l’accent sur trois points susceptibles de consolider la scène intérieure face aux visées israéliennes : l’unité nationale, le maintien de la Résistance et la concomitance des volets libanais et syrien des négociations de paix.