Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Russie - Camdessus pourrait reporter une nouvelle fois une aide financière urgente La Douma refuse les réformes du FMI(photo)

Les députés russes ont défié le gouvernement hier en rejetant un projet-clé de hausse des taxes sur l’essence, l’une des réformes exigées par le FMI en échange d’une aide financière, au risque de voir cette dernière une nouvelle fois reportée. Les députés, notamment les communistes (majoritaires) et le groupe réformateur d’opposition Iabloko (la pomme), ont rejeté par 210 voix contre 101 un projet de réforme, examiné en première lecture, sur la fiscalité de l’essence. Il s’agit de l’un des quelque trente projets de réforme exigés par le Fonds monétaire international en échange d’un prêt de 4,5 milliards de dollars sur 18 mois. Le ministre chargé du fisc, Alexandre Potchinok, avait pourtant présenté un texte amendé, prenant en compte les préoccupations des députés concernant la répercussion de l’augmentation du prix de l’essence à la pompe sur l’inflation. «L’économie cède le pas devant la politique», a regretté le ministre en estimant qu’«il n’y avait aucune raison économique de ne pas adopter cette loi». «Le rejet de la loi compliquera beaucoup nos négociations avec le FMI», a-t-il souligné, jugeant «particulièrement déplaisant» que ce vote négatif «ait eu lieu au lendemain des discussions entre Camdessus et Stépachine». Selon M. Potchinok, le directeur général du FMI Michel Camdessus et le Premier ministre russe Sergueï Stépachine avaient obtenu «d’assez bons résultats» mercredi. M. Stépachine espérait un déblocage de l’aide du FMI pour juillet. La Russie a un besoin urgent de l’aide du FMI. Elle doit rembourser cette année 17,5 milliards de dollars à ses créanciers étrangers alors que son budget limite ses remboursements à 9,5 milliards de dollars. Un accord avec le FMI est également le signal attendu par les créanciers du club de Londres (dette commerciale) et du club de Paris (dette publique) pour restructurer la dette extérieure de la Russie qui dépasse 140 milliards de dollars. Le vote de la Douma constitue un camouflet pour Sergueï Stépachine, nommé il y a à peine un mois, et qui ne cesse depuis de tenter de convaincre le pays de la nécessité de réformes de structures, pour notamment augmenter les recettes. La semaine dernière, il avait menacé la Douma de «poser la question de la confiance au gouvernement devant la population». «Si Stépachine pose la question de confiance à la Douma, les 450 députés voteront pour», a estimé le député Nicolaï Kharitonov (parti agraire, allié du PC) en relevant que «de toutes façons, Stépachine ne sort pas d’un pensionnat de jeunes filles : il ne va pas nous faire une crise d’hystérie». D’autres députés sont intervenus avec vigueur contre le projet d’augmentation de l’essence, particulièrement impopulaire en année électorale. Il y a quelques semaines, une simple hausse décidée par la mairie de Saint-Pétersbourg avait provoqué la panique et les stations-service avaient été prises d’assaut de crainte de hausses en chaîne. «Ce projet sera-t-il le dernier clou sur le cercueil de l’industrie, à peine remise debout ces dernières années», a déclaré le député Nicolaï Travkine (Iabloko).
Les députés russes ont défié le gouvernement hier en rejetant un projet-clé de hausse des taxes sur l’essence, l’une des réformes exigées par le FMI en échange d’une aide financière, au risque de voir cette dernière une nouvelle fois reportée. Les députés, notamment les communistes (majoritaires) et le groupe réformateur d’opposition Iabloko (la pomme), ont rejeté par 210...