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Actualités - ANALYSE

Législatives - Le manifeste remis à Bkerké paraît timide Le camp de l'Est toujours divisé sur les circonscriptions

Pour quelles raisons la Rencontre chrétienne a-t-elle remis à Bkerké un manifeste sur la loi électorale aussi tempéré ? Comment se fait-il que des parties traditionnellement opposantes, connues jusque-là pour leurs positions franches et claires, aient de la sorte noyé le poisson ? Un des pôles concernés répond en indiquant qu’«à chaque réunion, le nombre de participants diminuait, à cause des dissensions sur le découpage des circonscriptions qui conditionne pratiquement tout. Certains ultras soutenaient en effet qu’il faut s’en tenir à des constantes même s’il n’y a pratiquement aucune chance de les faire admettre par les gouvernants, pour être fidèles à la base, à ce qu’elle pense vraiment. Ils ajoutaient que le manifeste projeté devait plaider clairement, nettement, fortement pour la petite circonscription, le caza. Précisant qu’il fallait exiger un Cabinet neutre, impartial, ne comprenant aucun candidat aux législatives, pour superviser l’opération. On éviterait ainsi le zèle intempestif des fonctionnaires qui mettraient leurs capacités, parfois redoutables en termes d’influence sur les résultats du scrutin, au service des ministres-candidats, même si ceux-ci ne leur demandaient rien». Circonscription médiane «Face à ces positions en pointe, les colombes de la Rencontre plaidaient la modération et les accommodements avec une autorité au sein de laquelle ces personnalités comptent de solides amitiés. Des liens politiques, sociaux, parentaux ou d’affaires. Ces pôles ne voulaient surtout pas froisser les dirigeants, paraître les provoquer ou les défier. Ils ont donc beaucoup insisté pour qu’on se limite à de tièdes généralités, à des revendications “raisonnables”, c’est-à-dire qui auraient de bonnes chances d’être retenues dans le projet de loi gouvernemental. Partant de là, ils ont refusé qu’on s’accroche au caza, affirmant qu’on devait se contenter de demander une loi qui serait la même pour tous les Libanais, toutes les régions, le découpage devant être socio-géographiquement cohérent. Sachant que le régime ne veut pas de la petite circonscription, ces modérés ont donc manœuvré pour qu’on évite de la mentionner dans le communiqué final. L’option serait la circonscription médiane, entre mohafazat et caza, telle que préconisée par les Kataëb d’une part, par le Hezbollah d’autre part. Mais les radicaux, ajoute cette source, ne s’en sont pas laissé conter, n’en ont pas démordu. Ils ont exigé que le terme de caza soit mentionné, sans quoi ils claqueraient la porte et la Rencontre volerait en éclats. Et finalement, comme toujours dans ce pays, on a mis au point un compromis : le texte demande “une circonscription petite ou moyenne, comme le caza par exemple”, sans insister, sans en faire une affaire d’État, une condition sine qua non. Et la Rencontre se retrouve en définitive comme celui qui ne demande pratiquement rien. Il n’y a en effet pas de différence entre le mohafazat et le demi-mohafazat : ce sont toujours les chefs de file qui imposent des députés peu représentatifs, à leur botte. C’est toujours le système du “bus”, même transformé en “van”, et des “listes principales”. Et ce sont toujours les décideurs qui arbitrent la composition des blocs parlementaires».
Pour quelles raisons la Rencontre chrétienne a-t-elle remis à Bkerké un manifeste sur la loi électorale aussi tempéré ? Comment se fait-il que des parties traditionnellement opposantes, connues jusque-là pour leurs positions franches et claires, aient de la sorte noyé le poisson ? Un des pôles concernés répond en indiquant qu’«à chaque réunion, le nombre de participants...