Théâtre - Plaidoyer vivant en faveur de la liberté de consommation Supermarket, un spectacle de rue plein de tonus(photos)

Dans le cadre du Festival de la jeune génération, le réalisateur libanais Fadi Yaniturk et le scénographe marocain Hassan Ben Jaddi ont présenté, dans les ruines des thermes romains du centre-ville, un spectacle original baptisé Supermarket. Une caricature à la fois drôle et violente de la société de consommation. En guise de scène, une étrange installation en fer peinte en bleu métallique, à plusieurs niveaux, bordée de part et d’autre de rails pour caddies. Au sommet, deux chariots, desquels sortiront deux sortes d’extraterrestres gonflables. En face, les spectateurs sont assis sur les marches d’un grand escalier. Il y a là des enfants, des jeunes, des adultes et des personnes âgées. Musique. Les interprètes apparaissent l’un à la suite de l’autre, casqués, vêtus de combinaisons grises. Ils crient, hurlent, chantent, font la réclame d’un produit à l’utilité très mal définie, jonglent, font des acrobaties, se mêlent au public. Le pouvoir industriel, la «violence» du marché, le matraquage commercial. Plusieurs thèmes sont abordés. Le marketing et les slogans publicitaires sont singés et tournés en bourrique. Nadine Nassar, Raymond Hosni, Omar Rajeh, Mounzer Baalbaki et Fadi Yaniturk sont bons, drôles, sympathiques. Leur dynamisme est contagieux. Sans cesse sollicité, appelé à participer au spectacle, le public libanais – qui n’est pas encore familiarisé avec le théâtre de rue – réagit positivement. Après un bref moment de surprise et d’étonnement, des rires fusent. Quelques intrépides lancent même des commentaires, drôles ou provocateurs. L’objectif est atteint : Supermarket a livré son message tout en amusant la foule. L’expérience est donc réussie.