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Actualités - REPORTAGES

Patrimoine - Site historique en péril Deux squelettes du Moyen Age découverts à Ehden

Au cours des travaux de restauration du monastère Mar Yacoub l’Éthiopien à Ehden, deux squelettes humains ont été mis au jour. Enterrés dans une fosse peu profonde, dont les limites sont marquées par des pierres disposées sur le pourtour, les restes des deux corps étaient déposés à même le sol, face orientée vers l’est, autrement dit du côté du lever du soleil. La datation de cette découverte demeure un détail important mais épineux. Car la tombe n’a pas été fouillée selon les techniques de fouilles archéologiques. Elle a été découverte par hasard sous les coups des pioches des ouvriers qui travaillaient à la restauration du monastère. Aussi, une grande partie des indices permettant la datation a probablement disparu. Toutefois, la céramique peinte sous glaçure découverte à proximité de la tombe appartient à la période médiévale, fin du XIIIe – début du XVe siècle. Cette date correspond aux textes historiques qui décrivent le monument habité par les jacobites avant qu’ils ne soient chassés par les maronites de Ehden. Ainsi, le patriarche historien Stéphan el-Douaihy, dans son livre Tarikh el-Azmina (l’Histoire des Temps), écrit «qu’en 1470, le moine Jacques et ses compagnons qui ont quitté l’Éthiopie ont été ordonnés à Mar Yacoub Ehden, ce qui a valu au monastère son surnom de monastère des Éthiopiens». Et c’est en 1488 que ces jacobites ont été chassés d’Ehden. Certaines références historiques attribuent au monastère la fonction d’école destinée aux élèves du patriarche Douaihy, en 1657, alors que d’autres affirment que l’ermite français François de Chasteuil y a vécu pendant 22 ans avant de le quitter pour s’établir à Mar Sarkis. Il s’agit, en tout cas, de textes historiques non prouvés. Rien ne certifie le passage des personnages susmentionnés, mais les tessons de céramique médiévale confirment que ce site était habité au XVe siècle, donc par les jacobites. Toujours est-il que la restauration du monument était nécessaire. Le monastère, délaissé au XVIIe siècle, avait été complètement détruit en hiver 1976 par une tempête de neige. Le régisseur du wakf d’Ehden, le père Stéphan Frangié, souligne «qu’il est nécessaire d’entreprendre les recherches susceptibles de permettre de reconstituer l’histoire du monument et c’est pour cette raison, ajoute-t-il, que sa restauration a été décidée». Aussi, le père Frangié a-t-il adressé à la Direction générale des antiquités une lettre lui demandant de prendre en charge les travaux de fouilles des deux tombes. Et il est important de souligner que suite à la découverte des deux squelettes, les travaux de restauration ont été interrompus dans la région pour éviter d’éventuels dommages. M. Ghassan Tayoun, membre du Conseil municipal de Zgortha-Ehden, assure que «la municipalité supervise tous les travaux touchant les monuments anciens de la région, car l’Histoire figure parmi ses priorités». M. Tayoun précise «que la municipalité œuvre en étroite coopération avec le wakf». Il est urgent d’entreprendre des fouilles afin de sauver ce site. Surtout que les tombes n’ont pas encore révélé tous leurs secrets et que les squelettes exhumés risquent de se dégrader très rapidement à l’air libre. Cette découverte est si importante pour l’Histoire de l’édifice et peut être même pour celle de Ehden.
Au cours des travaux de restauration du monastère Mar Yacoub l’Éthiopien à Ehden, deux squelettes humains ont été mis au jour. Enterrés dans une fosse peu profonde, dont les limites sont marquées par des pierres disposées sur le pourtour, les restes des deux corps étaient déposés à même le sol, face orientée vers l’est, autrement dit du côté du lever du soleil. La datation de...