Communautés religieuses - Retraite annuelle à Bkerké Les évêques maronites appellent l'Etat à prendre en charge Jezzine totalement et souverainement(photo)

Réunis la semaine dernière au siège patriarcal de Bkerké, pour leur retraite annuelle, les évêques maronites ont publié samedi un communiqué final dans lequel ils ont abordé la situation de Jezzine. Ils ont affirmé, à cet égard, qu’ils «partagent l’inquiétude de la population locale pour son avenir» et ont demandé à l’État «de reprendre totalement et souverainement en main les responsabilités qui lui incombent, comme maître des lieux et responsable en premier et dernier ressort du sort des particuliers, de leurs droits et de leur dignité». Toujours sur le plan politique, les évêques ont déclaré que l’État semble avoir «pris la résolution de consolider les institutions», mais ont marqué un léger recul par rapport à leurs positions précédentes en souhaitant que ce processus «ne soit entravé par aucun obstacle». L’égalité devant la loi ainsi que la liberté d’expression et d’action politique doivent être assurées, et «les droits et la réputation des particuliers» sauvegardés, ont-ils affirmé. Par ailleurs, notant le rapport organique qui existe entre une économie saine et la souveraineté nationale, les évêques maronites ont demandé que la politique économique soit au service de cet objectif. Ainsi, ils ont réclamé une politique protectionniste en matière de main-d’œuvre nationale, d’agriculture et d’industrie, ainsi que le soutien de certains secteurs ou, au moins «le respect de la règle de réciprocité dans les échanges de produits industriels avec les pays frères et amis». Toujours dans le domaine économique, les évêques maronites ont plaidé pour le développement de la liberté d’entreprise et la création d’emplois, de manière à réduire l’émigration des jeunes due au chômage. Ils ont réclamé aussi que la priorité soit accordée au programme de retour des déplacés, et ont réaffirmé leur détermination à encourager le mouvement de construction de logements sociaux par les ordres religieux et les diocèses partout au Liban. Appel pour le Jubilé de l’an 2000 Les évêques maronites ont soulevé la question du Jubilé de l’an 2000, pour déplorer que beaucoup de chrétiens d’Orient ne puissent se rendre en Terre sainte, en l’absence d’une paix régionale juste et globale. Ils ont demandé aux pèlerins du monde entier d’inscrire le Liban sur leur itinéraire, dans la mesure où les régions de Tyr et Sidon font partie de cette «terre sainte» foulée par les pieds du Christ. Les évêques ont spécialement invité les Libanais de la diaspora à visiter le Liban à l’occasion de l’année jubilaire. Les évêques maronites se sont félicités de la récente tenue au Liban du premier congrès des patriarches et évêques catholiques d’Orient, et se sont déclarés tenus par l’aspiration à l’unité de l’Église qui s’y est manifestée, ainsi que par l’engagement à persévérer dans le dialogue islamo-chrétien, reflet d’un engagement de foi chrétien, mais aussi d’une vocation historique et sociale. Enfin, le communiqué annonce la tenue, «dans les prochaines années», d’un synode maronite dont les thèmes sont en préparation, et qui sera un complément du synode pour le Liban réuni à Rome en 1995. Le dernier synode maronite officiel remonte à 1736.