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Actualités - CHRONOLOGIE

Jezzine - Visite inopinée du chef de l'Etat Lahoud achève de dissiper les appréhensions de la population(photos)

La tournée du Premier ministre Sélim Hoss à Jezzine, vendredi dernier, avait déjà consacré le retour de l’État dans cette région, après quatorze ans d’absence forcée. En s’y rendant à son tour, samedi, le président de la République, le général Émile Lahoud, a sans doute achevé de dissiper les appréhensions de la population… y compris des «repentis» de l’ALS. L’un d’entre eux ne devait-il pas déclarer à cette occasion : «La visite du Premier ministre avait diminué nos inquiétudes, mais celle du chef de l’État, aujourd’hui, nous a complètement rassurés». Résultat : Maurice Assaad, qui hésitait encore à faire le pas vendredi dernier, a décidé de se rendre aujourd’hui à l’armée libanaise. C’est dire l’importance de la visite inopinée effectuée par le président Lahoud arrivé à Jezzine, le matin à 8h30, au volant de sa voiture personnelle et sous escorte de sept véhicules civils. Le général Lahoud s’est aussitôt rendu au Sérail gouvernemental de la ville. Entre-temps, la nouvelle de sa venue s’était rapidement propagée et les notables de la région se sont précipités pour l’accueillir, avec, à leur tête, le député Sleiman Kanaan et l’ancien ministre Edmond Rizk. Un bel avenir en perspective S’adressant à eux, détendu et souriant, le chef de l’État a prononcé une allocution chargée d’optimisme et d’espoir : «Un très bel avenir nous attend», a-t-il dit avant d’ajouter : «Notre force vient de la solidarité entre l’État, le peuple, la Résistance et l’arméE, en coordination totale avec nos frères syriens». «Pas une gifle ne sera donnée à Jezzine, vous en aurez bientôt la confirmation», a affirmé le président de la République. Et de préciser : «Les prochains jours sont très prometteurs pour le Liban. L’essentiel est que nous unissions nos efforts pour unifier tout le pays». Puis, le chef de l’État s’est empressé de rassurer les miliciens de l’Armée du Liban-Sud, en soulignant que «toute personne qui aura enfreint la loi sera déférée devant les tribunaux et nous viendrons en aide à ceux qui n’ont rien fait de mal». Sur le plan pratique, le général Lahoud s’est engagé à améliorer les services à Jezzine et à faciliter l’accès à la région. Il a déclaré à ce sujet : «En passant par la voie de Kfarfalous, j’ai constaté qu’il y avait environ cinquante voitures arrêtées. J’ai aussitôt entrepris les contacts nécessaires en vue de faciliter leur passage. J’ai également demandé que les piétons ne soient plus fouillés. En effet, il n’y a plus de quoi s’inquiéter et le passage doit être libre entre les villages. En revanche, on peut s’inquiéter pour ce qui est de l’accès aux localités occupées et nous devons rester prudents et vigilants à cet égard», a-t-il ajouté. Par ailleurs, le président de la République ne fait «aucune différence entre Jezzine et Baabdate». Il a ainsi indiqué que le ministre des Travaux publics, Négib Mikati, se rendrait à Jezzine pour y inspecter l’état des routes et prendre les mesures qui conviennent à leur réhabilitation. Réaffirmant une fois de plus «l’impartialité et l’intégrité de la justice», le chef de l’État a lancé une nouvelle fois un appel aux jeunes «qui se sont liés à (Antoine) Lahd dans le passé». Il les a invités à se rendre, insistant sur le fait que «la justice examinera leur cas, loin de toute ingérence». Enfin, le président Lahoud a souhaité le retour des habitants de Jezzine. «Libre à eux d’attendre encore ; ils verront d’eux-mêmes les résultats positifs et encourageants sur le terrain», a-t-il conclu. Rappelons que moins de 8 000 personnes vivent aujourd’hui à Jezzine contre plus de 50 000 avant l’invasion israélienne de 1982. La liesse des habitants Le général Lahoud n’avait sans doute pas besoin de donner des assurances verbales aux habitants de Jezzine. En effet, sa seule présence dans la ville a suffi à déclencher l’allégresse au sein de la population. Accourus dès que la nouvelle de sa visite inattendue s’est répandue, plusieurs centaines d’habitants l’ont accueilli par des vivats et des applaudissements devant le Sérail. S’arrêtant sur le perron, le chef de l’État a salué la foule et déclaré : «En ce jour de victoire, nous sommes tous avec vous, nous vous soutiendrons et je vous promets que (…) la justice prévaudra». Ensuite, le président Lahoud, en tenue décontractée et entouré de ses gardes du corps, a parcouru les rues de Jezzine, sous une pluie de riz et de pétales de roses et au son des chants patriotiques entonnés par la population. Il a serré des mains, embrassé des enfants et des femmes qui lui offraient des fleurs et s’est arrêté pour un brin de causette avec des commerçants. Le général Lahoud ne s’est accordé aucun moment de répit lors de sa visite à Jezzine. En effet, après l’escale du Sérail, il s’est rendu à l’hôpital gouvernemental de la ville où il s’est enquis des besoins de l’établissement et de la santé des patients. Accompagné du mohafez du Sud, Faycal Sayegh, et du député Samir Azar, il a ensuite visité le nouveau Sérail en construction. 9h20 : nouveau bain de foule devant le palais municipal où l’attendait une multitude d’habitants brandissant drapeaux libanais et portraits du président. Parmi les autres étapes de la tournée présidentielle : les cascades de Jezzine et leurs fameux restaurants, les rues commerçantes et, pour finir, Roum, où l’accueil n’était pas moins chaleureux que dans la ville de Jezzine. Journée dominicale spirituelle La région a continué hier dimanche à fêter sa libération dans une ambiance de spiritualité. La veille déjà, le supérieur de l’Ordre des moines libanais maronites, l’abbé Athanassios Jalkh, s’y était rendu, à la tête d’une délégation. Dignitaires maronites et druzes se sont rencontrés hier à Jezzine dans l’église St-Maron de la ville où le vicaire patriarcal, Mgr Roland Abou Jaoudé, a concélébré la messe avec un certain nombre d’évêques de la communauté. À cette occasion, le cheikh Akl druze p.i. Bahjat Ghaïth a prononcé sur le parvis de l’église une allocution dans laquelle il s’est félicité du climat de coexistence prévalant dans la région. Entre-temps, sur le terrain, les responsables du Conseil du Sud, du Haut comité de secours et du CDR dépêchés par les autorités n’ont guère chômé, hier, multipliant les réunions visant à évaluer les besoins de Jezzine après les longues années d’absence de l’État.
La tournée du Premier ministre Sélim Hoss à Jezzine, vendredi dernier, avait déjà consacré le retour de l’État dans cette région, après quatorze ans d’absence forcée. En s’y rendant à son tour, samedi, le président de la République, le général Émile Lahoud, a sans doute achevé de dissiper les appréhensions de la population… y compris des «repentis» de l’ALS. L’un...