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Actualités - CHRONOLOGIE

Jezzine - Baisse de la tension et poursuite du retrait de l'ALS Des dizaines de familles se replient vers Marjeyoun

L’Armée du Liban-Sud commandée par le général Antoine Lahd a poursuivi au cours des dernières vingt-quatre heures son retrait de la région de Jezzine et a entrepris d’alléger sensiblement sa présence dans la localité même ainsi que dans les quatre positions qu’elle tient encore dans le secteur (Aïn al-Taghara, Kroum al-Arz, Aïn Majdlaïn et la caserne de Jezzine). Parallèlement à ce repli, des dizaines de familles ont quitté la région évacuée en direction de Marjeyoun. Dans le même temps, le Hezbollah a maintenu sa pression sur l’ALS et a mené une opération à Kfar Houna, au sud de Jezzine, en bordure de la zone de sécurité occupée par Israël. Dans l’ensemble, les dernières vingt-quatre heures ont été marquées par une baisse sensible de la tension sur le terrain, après la violente flambée enregistrée mardi, au premier jour du retrait de l’ALS. Il reste que, dans la nuit de mardi à mercredi, le Hezbollah a mené deux attaques contre des positions de l’ALS à Hramyé et Rchaaf, dans le secteur occidental de la zone occupée. Durant toute la nuit, des hélicoptères israéliens ont survolé le littoral, atteignant parfois la localité de Naamé. Hier, en début d’après-midi, vers 16 heures, une jeep et trois transports de troupes de l’ALS ont été endommagés par des tirs de roquettes à Kfarhouna, au sud de Jezzine, à la lisière de la région occupée. L’attaque contre Kfarhouna a été revendiquée par le Hezbollah. Elle a été suivie, deux heures plus tard, par quatre raids aériens menés par l’aviation israélienne contre des fiefs du Hezbollah à la périphérie de Jezzine. Les chasseurs-bombardiers ont tiré des missiles air-sol sur quatre positions de la Résistance situées sur des collines et dans des ravins entourant Jezzine. L’artillerie postée dans la bande frontalière a, par ailleurs, tiré une cinquantaine d’obus sur des positions intégristes. Scène surréaliste Pour en revenir à l’opération de retrait, une source proche de l’ALS a indiqué hier que «le retrait se poursuit et l’ALS étudie la demande israélienne d’accélérer l’opération». À l’entrée ouest de Jezzine, au pied de l’imposante statue de la Vierge, un barrage improvisé de l’ALS, établi mardi, interdisait l’accès à la ville de tous les journalistes étrangers. Le correspondant de l’AFP a relevé à ce point de contrôle une scène qu’il a qualifiée de «surréaliste» : celle de voitures civiles chargées de soldats de l’armée régulière libanaise qui sortaient de la ville et s’arrêtaient le plus normalement du monde au barrage. Les militaires échangeaient quelques mots avec les miliciens de l’ALS avant de poursuivre leur route. Youssef, l’un des miliciens en faction, ne cachait pourtant pas sa déception et son mécontentement. «On ne voulait pas partir comme ça, souligne-t-il. 150 de mes camarades sont déjà morts pour défendre Jezzine. On a dit à Lahd qu’on n’était pas d’accord mais il nous a répondu : les ordres viennent d’en haut». Un autre milicien de l’ALS en poste au même barrage a déclaré à un journaliste : «Moi, je suis déjà condamné à 20 ans de prison par un tribunal de Beyrouth pour collaboration. Je ne devrais pas rester. Si je suis pris, c’est la perpétuité à coup sûr». Par ailleurs, selon des sources de sécurité, des dizaines de familles des miliciens restés à Jezzine sont arrivés hier à Marjeyoun où elles ont commencé à chercher des logements. Mais aucune arrivée de miliciens ni de véhicules blindés n’a été notée par le correspondant de l’AFP à Marjeyoun. «C’est le statu quo dans la ville, où domine un sentiment d’insécurité», a déclaré à l’AFP le député de Jezzine, l’ancien ministre Nadim Salem, contacté par téléphone depuis Beyrouth. Selon le père Boutros Khawand, un groupe de près de 200 miliciens en poste à Jezzine a décidé de se mettre à la disposition de l’État. À Jérusalem, un porte-parole de l’armée israélienne interrogé par l’AFP a affirmé que «l’information était dénuée de tout fondement» et que ce chiffre était exagéré et loin de la réalité. «Le délégué du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Liban, Henri Fournier, négocie avec le gouvernement libanais les modalités de remise de ces miliciens aux autorités judiciaires», a-t-il précisé.
L’Armée du Liban-Sud commandée par le général Antoine Lahd a poursuivi au cours des dernières vingt-quatre heures son retrait de la région de Jezzine et a entrepris d’alléger sensiblement sa présence dans la localité même ainsi que dans les quatre positions qu’elle tient encore dans le secteur (Aïn al-Taghara, Kroum al-Arz, Aïn Majdlaïn et la caserne de Jezzine). Parallèlement...