Proche-Orient - Amr Moussa exclut toute réunion dans l'immédiat L'animosité syro-palestinienne entrave la tenue d'un sommet arabe

Les efforts pour organiser un sommet arabe restreint après l’élection d’Ehud Barak en Israël achoppent sur l’animosité entre la Syrie et les Palestiniens, estimaient hier des diplomates arabes. Les Palestiniens souhaitent la tenue rapide d’un sommet des cinq parties arabes voisines d’Israël – Égypte, Liban, Syrie, Jordanie et Autorité palestinienne – pour coordonner les positions des Arabes après l’élection de M. Barak, le 17 mai, à la tête du gouvernement d’Israël. Le président égyptien Hosni Moubarak, qui recevait dimanche soir au Caire le roi Abdallah II de Jordanie, a publiquement appuyé cette idée de sommet, indiquant que des consultations étaient en cours pour l’organiser. Mais à l’issue d’une rencontre à Damas avec le président syrien Hafez el-Assad, le ministre égyptien des Affaires étrangères Amr Moussa n’a mentionné aucun progrès en ce sens et a même exclu la tenue dans l’immédiat d’un sommet. Selon des sources diplomatiques arabes dans la région, le problème principal réside dans les relations entre M. Assad et le président palestinien Yasser Arafat, tendues depuis que M. Arafat a signé des accords séparés avec Israël. M. Arafat est peu disposé à rencontrer M. Assad de crainte d’être confronté à un flot de critiques, selon les mêmes sources. «La position d’Arafat est assez ferme: il réclame des garanties préalables pour que le sommet prévu ne se transforme pas en un tribunal où il ferait figure d’accusé», a ajouté l’une de ces sources qui a requis l’anonymat. Mais M. Assad n’est pas prêt à donner des engagements préalables sur le comportement qu’il adoptera avec le président palestinien, selon la même source.