Diplomatie - Les chargés d'affaires britannique et iranien ont été promus au rang d'ambassadeur Londres et Téhéran normalisent leurs relations

L’Iran et la Grande-Bretagne ont promu leurs chargés d’affaires respectifs au rang d’ambassadeur, conformément à la décision prise en septembre dernier de normaliser complètement leurs relations, a annoncé le ministère iranien des Affaires étrangères. La normalisation des relations diplomatiques entre Téhéran et Londres avait été décidée après un engagement solennel du gouvernement iranien de ne pas faire appliquer la condamnation à mort décrétée par l’ayatollah Khomeiny contre l’écrivain britannique Salman Rushdie en 1989. Le ministère iranien des Affaires étrangères, cité par l’agence Irna, a indiqué que le gouvernement britannique avait promu son chargé d’affaires Nicholas Browne au rang d’ambassadeur. Le gouvernement iranien, «en réciprocité», a promu ambassadeur son chargé d’affaires actuel à Londres, Gholam Reza Ansari. Téhéran avait plusieurs fois indiqué au cours des derniers mois que cet échange formel d’ambassadeurs tardait à se concrétiser en raison de problèmes de protocole. L’annonce d’une prochaine normalisation avait été faite en septembre dernier à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies par les chefs de la diplomatie des deux pays, Robin Cook et Kamal Kharazi. M. Kharazi avait confirmé solennellement que son pays ne chercherait pas à faire exécuter la fatwa condamnant l’auteur des Versets sataniques, sans pour autant annoncer la révocation de ce décret religieux, ce que Téhéran juge impossible. Le gouvernement iranien s’était également dissocié d’une prime de 2,5 millions de dollars offerte par une fondation religieuse iranienne à qui tuera l’écrivain accusé de blasphème. Cette prime a toutefois été portée à 2,8 millions entre-temps. La Grande-Bretagne, longtemps tenue en suspicion par l’Iran pour son soutien à l’ancien régime impérial, était le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir d’ambassadeur à Téhéran. L’arrivée en mai 1997 du président réformateur Mohammad Khatami a toutefois permis d’amorcer un rapprochement entre les deux pays, sur le plan politique comme économique. Nicholas «Nick» Browne, 51 ans, est un connaisseur de longue date de l’Iran, dont il parle la langue. En poste dans ce pays entre 1971 et 1975, avant la révolution islamique, il y est revenu comme chargé d’affaires en janvier 1989, avant d’être rapidement rappelé à Londres en raison de la promulgation de la fatwa de Khomeiny le 4 février. En 1997, le Foreign Office le renvoie à Téhéran comme chargé d’affaires, cette fois-ci pour régler le contentieux sur l’affaire Rushdie.