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Actualités - ANALYSE

Le suspense perdure Les américains veulent une trêve jusqu'au 17

Les Américains redoublent d’efforts diplomatiques auprès des Syriens, des Israéliens et accessoirement des officiels libanais pour qu’une véritable trêve règne sur le terrain au Liban-Sud jusqu’au 17 mai, date des législatives israéliennes. Mais on ne sait pas si les protagonistes sont disposés à mettre de l’eau dans leur vin. Ainsi, le chef des SR israéliens, le général Amos Malka, s’est répandu devant la commission parlementaire israélienne des Affaires étrangères en menaces contre le Liban. Il a adressé une sorte d’ultimatum aux dirigeants libanais d’avoir à cesser de soutenir le Hezbollah et d’en légitimer les actions, en accordant probablement à cette formation une aide logistique déterminée. De son côté, le ministre israélien de la Défense, Moshé Arens a déclaré, après une rencontre avec le secrétaire d’État US, Madeleine Albright, que le Liban-Sud est un vrai «baril de poudre». Pour sa part, c’est la Syrie qu’il prend à partie, en lui enjoignant d’écouter les États Unis et de tenir en laisse le Hezbollah. Il a accusé en effet Damas d’être derrière les attaques menées par cette formation intégriste qui assure le gros de la résistance. À Beyrouth, le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, qui est en même temps ministre des Affaires étrangères, a répondu aux Israéliens en répétant que le Liban tout entier appuie une résistance on ne peut plus légitime à l’occupation. Il a redit que la seule solution consiste en un retrait inconditionnel des Israéliens. Une position que le général Lahoud soutient à fond en la résumant dans cette formule, «une seule alternative pour Israël : le retrait ou le retrait…». Les loyalistes soulignent que «l’approche du pouvoir est claire : là où l’armée est présente, elle assure la résistance et là où elle ne l’est pas, c’est la population qui s’en charge», dans la mesure où les forces régulières nationales ne sont évidemment pas déployées dans les zones occupées où la résistance peut, et doit, s’exprimer. Toujours est-il qu’un officiel nuance le défi en relevant que «le soutien des autorités à la résistance ne va pas jusqu’à lui fournir une aide logistique comme le prétend Amos Malka et encore moins des effectifs entraînés ou de l’armement. La résistance n’a pas besoin d’une telle forme d’assistance. Elle tient en effet à garder la pleine liberté de ses mouvements et le choix de ses timings opérationnels. Il n’y a donc pas de coordination sur le terrain. Notre appui est d’ordre politique, diplomatique, juridique et moral». Cette même source rappelle qu’en réalité, «M. Farès Boueiz, étant ministre des AE, avait plaidé pour une «harmonisation» des rapports entre la résistance et le Liban officiel, pour que le pays n’ait pas à subir le contrecoup d’opérations menées dans des circonstances inopportunes. Mais le Hezbollah avait fait la sourde oreille à une telle proposition, en affirmant que, par souci d’efficacité, il devait garder le secret sur le timing et la forme de ses actions». La même personnalité indique ensuite au sujet du Hezbollah que «ce dernier, lorsqu’il met une sourdine à son action, ne le fait pas sous l’effet des pressions américaines comme le pense le ministre israélien de la Défense, mais simplement par jugement d’opportunité et de rythme». Il n’empêche que Washington exerce actuellement une forte pression sur Damas et sur Beyrouth pour qu’à leur tour ils imposent une suspension d’armes au Hezbollah jusqu’aux législatives israéliennes. À Beyrouth, on ne cache pas à ce sujet qu’on se consulte avec Damas pour voir quel comportement il convient d’adopter. Une manière de confirmer que la vraie décision appartient aux Syriens. Non seulement parce qu’ils sont en charge de la partie libanaise du dossier régional – avec l’assentiment et même à la demande expresse des autorités libanaises –, mais aussi et surtout parce que le Hezbollah les écoute. Cependant, les officiels libanais sont assez inquiets car, à leur avis, on ne peut prendre à la légère les menaces israéliennes, que les considérations électorales actuelles rendent encore plus sérieuses. Autrement dit, Beyrouth, sans aller jusqu’à le proclamer ouvertement, ne verrait pas une trêve d’un mauvais œil. Reste à savoir ce qu’en pensent les protagonistes sur le terrain.
Les Américains redoublent d’efforts diplomatiques auprès des Syriens, des Israéliens et accessoirement des officiels libanais pour qu’une véritable trêve règne sur le terrain au Liban-Sud jusqu’au 17 mai, date des législatives israéliennes. Mais on ne sait pas si les protagonistes sont disposés à mettre de l’eau dans leur vin. Ainsi, le chef des SR israéliens, le général Amos...