Diana-Dodi L'enquête s'enlise dans les arguties

Les photographes mis en examen dans l’enquête sur la mort de la princesse Diana ont été interrogés à nouveau vendredi par le juge Hervé Stéphan,. Ces auditions précèdent la clôture officielle de la première phase de la procédure, attendue pour la semaine prochaine. Cinq photographes ont été interrogés dans la matinée, une quinzaine de minutes chacun. Les quatre autres devaient être entendus ultérieurement, ainsi que le motard qui est également poursuivi. Ces interrogatoires font suite à la découverte d’un nouvel élément d’information dans l’affaire. Fabrice Chassery, l’un des photographes poursuivis, a en effet téléphoné le soir de l’accident à Niels Siegel, directeur d’Etoile Limousine, la société qui a loué la Mercedes finalement accidentée. Le juge, qui a établi ce contact grâce à l’examen des communications téléphoniques, devrait confronter les deux protagonistes de l’affaire avant la clôture de la procédure. Me William Bourdon, avocat de Nicolas Arsov, photographe de l’agence Sipa, a par ailleurs annoncé qu’il déposerait officiellement la semaine rochaine une demande de non-lieu auprès du magistrat instructeur. Deux thèses En clôturant officiellement la première partie de la procédure, le juge informe toutes les parties qu’ils disposent de vingt jours pour demander de nouveaux actes d’investigation mais ne rend pas de conclusions. Son ordonnance finale, qui décidera d’un procès ou d’un non-lieu, ne sera cependant rendue que dans plusieurs mois, après les réquisitions du parquet de Paris. Le débat judiciaire porte notamment à ce stade sur le maintien de l’incrimination «d’homicides involontaires» retenue, avec celle de «non-assistance à personnes en danger», contre les dix personnes mises en examen après l’accident de la circulation du 31 août 1997. Selon Me William Bourdon, deux thèses s’affrontent: Mohammed Fayed — père de Dodi, tué avec Diana — soutient avec son avocat Georges Kiejman que l’accident ne se serait pas produit si les phtographes n’avaient pas poursuivi la Mercedes. Les avocats de la défense estiment au contraire que les poursuites judiciaires ne peuvent pas avoir de suites si aucun lien de causalité directe n’est établi entre cette poursuite et l’accident. «Si on suit la thèse de Mohammed Fayed, le directeur de l’hôtel Ritz doit aussi être mis en examen», a dit Me William Bourdon aux journalistes. L’enquête de police a établi que le chauffeur Henri Paul était ivre et sous antidépresseurs et qu’il n’était pas habilité à conduire une voiture de maître. Me Christian Curtil, avocat du garde du corps de Dodi, unique rescapé de l’accident, demande pour sa part la mise en examen des responsables du Ritz et de la société Etoile Limousine.