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Actualités - REPORTAGES

Stylisme - Manteaux abayas, vestes matelassées, robes d'intérieur Nadia Kemp : la tradiction dépoussiérée (photos)

Nadia Kemp, un nom, une griffe qui ne sont plus à présenter. C’est à elle que l’on doit le dépoussiérage, le relookage, la modernisation des créations artisanales. À partir de tissus et de matières traditionnelles, elle a lancé «le style libanais». Des manteaux abayas, des vestes matelassées, brodées, rehaussées d’applications, des robes ou ensembles d’intérieur…Et dans le même esprit, tout un panel de linge de maison. À la base de son travail, un axiome qu’elle met quotidiennement en pratique : «Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme». Doublé d’une devise : «À partir d’une seule idée on peut développer un million de variations». Avant la guerre, Nadia Kemp était propriétaire d’une boutique de prêt-à-porter. Mais inventive et manuelle, elle a toujours tâté du modélisme, de la couture, du tricot… Elle fait ses premières armes de styliste en habillant de 1974 à 1979 les hôtesses de la MEA. En 1979, à la demande de May Joumblatt, qui organisait une exposition artisanale, elle conçoit quelques modèles de vêtements. Succès fulgurant. Encouragée par ces débuts prometteurs ainsi que par ses amis, elle s’attelle à une première collection de vestes à la coupe inspirée de l’abaya. C’est ainsi que naît sa griffe. «Je me souviens du stress de ma première pièce. Une veste, que j’ai mis deux mois à concevoir, en toile brute, doublée d’un tissu moiré et ornée de broderies» . Avec Nadia Kemp, tout commence par la rencontre… avec un tissu. C’est à chaque fois le coup de cœur pour une couleur, une texture. «Mais je n’aime que les étoffes nobles: la soie, le velours lisse, le taffetas, le lin, le coton pur. Je n’utilise jamais de textiles synthétiques». Intemporel Puriste à ses débuts, «je n’utilisais que le blanc ou l’écru», la styliste laisse aujourd’hui diverses couleurs et motifs envahir son atelier. Ses collections évoluent d’année en année dans le même esprit intemporel. «Je ne suis pas les diktats de la mode. J’introduis cependant à chaque fois un plus dans la couleur, la coupe, les motifs brodés. J’utilise aussi beaucoup les tissus d’ameublement dans les vêtements». Dans sa fabrique, sept machines fonctionnent à plein rendement. Sans compter les femmes qui travaillent, à domicile, la dentelle et le crochet. Sa production, signe de succès, est presque industrielle. C’est par centaines que chaque pièce est reproduite pour satisfaire la clientèle. Et les ventes débordent le pourtour arabe atteignant l’Europe, France en tête. Grand-mère d’une adorable petite-fille haute comme trois pommes, qui joue accessoirement les mannequins, elle a lancé, il y a trois ans, une ligne junior. «Des tenues d’intérieur, peignoirs de bains, abayas, robes de chambres, lingeries…qui déclinent, en taille enfant, les modèles pour adultes». Une production variée, complétée par une gamme linge de maison : serviettes brodées d’arabesques en fils d’or ou d’argent, nappes en lin, toile italienne et sayé, draps et housse de lits en coton ajouré de dentelle et même des rideaux… Avec, en moyenne, une cinquantaine de modèles différents par saison, Nadia Kemp n’a pas le temps de souffler. Mais quand la passion de produire est là, ni les années de travail, «ni cette angoisse qui vous noue l’estomac chaque matin» ne peuvent vous freiner. C’est ce que l’on appelle une ligne… de vie.
Nadia Kemp, un nom, une griffe qui ne sont plus à présenter. C’est à elle que l’on doit le dépoussiérage, le relookage, la modernisation des créations artisanales. À partir de tissus et de matières traditionnelles, elle a lancé «le style libanais». Des manteaux abayas, des vestes matelassées, brodées, rehaussées d’applications, des robes ou ensembles d’intérieur…Et dans...