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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - Nicosie proteste contre l'attitude adoptée par Beyrouth Chypre veut régler définitivement le problème des clandestins

Les autorités chypriotes ont officiellement protesté contre l’attitude du Liban dans l’épisode des vingt-trois immigrants clandestins refoulés la semaine dernière par Beyrouth après avoir été ramenés de Chypre à bord d’une vedette de la police chypriote, et manifesté leur volonté de régler dans son ensemble ce dossier qui empoisonne les relations – par ailleurs amicales – entre les deux pays. De sources diplomatiques, on indique en effet que le gouvernement chypriote a fait savoir aux autorités concernées au Liban qu’il était en possession d’informations selon lesquelles des réseaux de transport d’immigrants clandestins organiseraient actuellement le voyage vers Chypre de près de 1 500 candidats au départ à partir du Liban. En juin dernier, 113 clandestins partis du territoire libanais avaient débarqué à Larnaca, ont en outre indiqué ces sources, précisant que des contacts avaient eu lieu à l’époque entre Beyrouth et Nicosie à ce sujet. Lundi dernier, le secrétaire général du ministère chypriote des Affaires étrangères Alecos Chambos a convoqué le chargé d’affaires libanais p.i. Costa Tabet pour lui faire part des considérations suivantes: 1 – Une protestation de Chypre contre l’attitude des autorités libanaises qui n’ont pas autorisé vendredi dernier le capitaine de la vedette de police Odysseas, ramenant à son bord 29 clandestins expulsés de Chypre après leur arrivée deux jours plutôt en provenance du Liban, de descendre à quai au port de Beyrouth pour remettre aux autorités concernées les documents relatifs à ces immigrants et prouvant qu’ils étaient partis du port de Tripoli. M. Chambos a souligné qu’une tempête sévissait ce jour-là en mer et que la vedette a dû attendre longtemps avant de pouvoir rebrousser chemin. 2- La volonté des autorités de Nicosie d’engager le plus rapidement possible des discussions avec le Liban au niveau des ministres de l’Intérieur des deux pays afin de jeter les bases d’une coopération destinée à régler définitivement le dossier des immigrants clandestins. M. Chambos a rappelé à cet égard que le ministre chypriote de l’Intérieur Dinos Michaélidès avait formulé, il y a près de deux mois, par le biais de l’ambassade du Liban à Nicosie, le souhait de pouvoir rencontrer à cet effet son homologue libanais Michel Murr et demandé de fixer une date pour cette rencontre. L’élection présidentielle au Liban, puis la formation du nouveau gouvernement ont, semble-t-il, empêché jusqu’ici les responsables de s’entendre sur une date. 3 – Le souhait de Chypre de voir le nouvel ambassadeur du Liban à Nicosie, Samira Daher, gagner le plus rapidement possible son poste, demeuré longtemps vacant depuis le passage à la retraite de l’ancien ambassadeur Zeidan Zeidan. Les sources diplomatiques soulignent que le ton utilisé par M. Chambos lors de son entretien avec M. Tabet était empreint de «colère». Elles rappellent que cet entretien était intervenu à la suite de plusieurs déclarations de membres du gouvernement chypriote furieux contre ce qu’ils considèrent comme une absence de volonté de coopérer de la part du gouvernement libanais, tant en ce qui concerne la fixation d’une date pour une rencontre entre les ministres de l’Intérieur que pour ce qui est de l’affaire des immigrants refoulés. Les débuts de cette affaire remontent au 13 janvier, lorsque 29 immigrants illégaux étaient arrivés à Chypre à bord d’un bâteau de pêche battant pavillon libanais, le Moustapha. Dix-huit d’entre eux sont des Irakiens, six Egyptiens, un Palestinien, deux Somaliens, un Srilankais et un Burundais. Selon l’agence chypriote CNA, ces clandestins, qui ne portaient pas de papiers d’identité sur eux, ont affirmé être venus de Tripoli et qu’ils avaient payé entre 800 et 2 000 dollars pour leur voyage qui devait les conduire en Grèce ou en Italie. Placés en détention dès leur arrivée sur l’île, les immigrants ont été expulsés dès le lendemain à bord de la vedette Odysseas. Mais les autorités libanaises, après enquête, n’ont accepté de reprendre que six d’entre eux, tous des Egyptiens, qui avaient des visas d’entrée au Liban. De plus, selon la Sûreté générale, ces Egyptiens avaient embarqué en un lieu déterminé du littoral libanais, et non pas dans un port légal, comme celui de Tripoli, ainsi que l’affirme Nicosie. Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Sélim Hoss était lui-même intervenu samedi, en indiquant que le Liban n’a fait «qu’appliquer les lois et coutumes internationales qui s’imposent dans de tels cas». Selon M. Hoss, «il a été démontré que les 23 n’étaient pas partis du territoire libanais et que Liban n’était pas concerné par leur cas. Il a donc été procédé à leur refoulement hors des eaux territoriales». Mais les autorités chypriotes sont revenues à la charge, invoquant, dans une note adressée par fax au palais Bustros, «l’amitié traditionnelle» entre les deux pays. En conclusion, ces sources diplomatiques ont exprimé le souhait de voir Beyrouth coopérer avec Chypre, un pays qui, ont-elles rappelé, a beaucoup offert aux Libanais durant les années de guerre.
Les autorités chypriotes ont officiellement protesté contre l’attitude du Liban dans l’épisode des vingt-trois immigrants clandestins refoulés la semaine dernière par Beyrouth après avoir été ramenés de Chypre à bord d’une vedette de la police chypriote, et manifesté leur volonté de régler dans son ensemble ce dossier qui empoisonne les relations – par ailleurs amicales –...