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Actualités - REPORTAGES

Fantaisie - L'important, c'est l'emballage Nada Kahalé : dites-le avec des rubans (photos)

Recevoir un cadeau, cela fait toujours plaisir. Si le cadeau est joliment présenté, c’est encore mieux ! Nada Kahalé, 27 ans, croit dur comme fer à l’importance de l’emballage. Achrafieh, quartier Saint-Michel, elle se lance, il y a quelques mois, dans un projet personnel : les rubans imprimés. Déjà, elle s’est constitué une clientèle fidèle et variée : boutiques d’habillements, d’ameublement, d’articles de luxe ; pâtisseries, librairies… À chacun son ruban, exclusif et original. À l’occasion, cet accessoire décoratif peut aussi devenir porteur de message. Pour se faire pardonner, un amoureux transi pourra par exemple offrir à sa belle un kilo de chocolat. Avec, autour de chaque pièce, «excuse-moi mon amour», sur ruban satiné… Après des études de gestion puis de marketing, Nada Kahalé se met, comme tout jeune diplômé, à la recherche d’un emploi. «J’ai fait plusieurs boulots, sans jamais être satisfaite ni pleinement épanouie», indique-t-elle. Il y a deux ans, elle passe quatre mois en Italie, en stage, dans une compagnie de produits chimiques et d’encres pour impression. «Devant l’énorme créativité que j’ai découverte dans ce pays, j’ai eu envie de créer à mon tour quelque chose de sympa, de nouveau», indique-t-elle. «De démarrer une petite entreprise personnelle». Suite à une discussion avec son père -lui-même «dans» l’impression et la reliure-, elle se décide pour l’emballage. Et pour commencer, les rubans. «Au Liban, il n’y a pas de véritable spécialiste en emballage», poursuit-elle. «Ou alors la marchandise est entièrement importée». Un souci en moins : le local. Nada Kahalé s’installe dans le vieil atelier de son grand-père, rue Pharaon, quartier Saint-Michel. Deux salles superposées qui communiquent par un escalier. Le temps de repeindre, de décorer, de s’installer ; le temps aussi que la machine d’impression et la marchandise arrivent d’Italie… Enfin, tout est prêt dès août 1998. Mais il reste encore à se familiariser avec la machine. «J’ai appris à la connaître seule, comme une grande», dit Nada, «et je continue à découvrir des choses. Parfois, elle a de petits blocages. Je m’attelle aussitôt au bricolage, outils en mains . Je cherche toujours, je trouve souvent. Toutefois, si la panne est trop importante, je fais appel à un technicien». Nada Kahalé s’attaque ensuite au marché et commence sa tournée. «J’ai d’abord frappé à la porte des grands magasins, car en général, les petites boutiques ne s’intéressent pas beaucoup à ce qu’on appelle l’image de marque», explique-t-elle. «Ils ne se soucient pas trop de la présentation de leurs produits et ne trouvent pas important d’investir dans l’emballage». La plupart des grands magasins avaient déjà leurs rubans, qu’ils faisaient faire à l’étranger. «Cela ne les a pas empêchés d’être enthousiasmés par mon projet», précise-t-elle. «Car d’une part, il est plus pratique pour eux de travailler avec moi qui suis sur place, facilement joignable ; d’autre part, les prix que je propose sont nettement plus avantageux». Technique En général, le client a déjà un logo pour sa boutique. «On m’en donne alors un exemplaire, sur papier, bien net», détaille Nada. «À partir du film black-and-white que je fais développer, j’obtiens un cliché. Que je travaille ensuite sur la machine. Mais il arrive aussi qu’on me demande des idées. Je prépare alors plusieurs suggestions, sur ordinateur, et le client fait son choix». Les désavantages de son travail ? Elle en cite trois, «pas bien graves mais quand même là»: primo, la solitude. Personne à qui parler, pas de collègue de bureau avec qui plaisanter ou potiner. Deuxio, problème de garde-robe. «Je ne sais jamais comment m’habiller, car je ne sais jamais ce qui m’attend. Un rendez-vous de travail peut surgir. Je dois alors être bien mise. Un problème technique et je risque de devoir me pencher sur la machine et donc me salir de graisse et d’huile». Enfin, l’irrégularité dans le travail. «Mon boulot est très saisonnier. Les mois s’écoulent calmement, je travaille à mon rythme, et soudain, à partir d’octobre, le ciel me tombe sur la tête». Ruban messager Voilà pour le côté «sérieux» de l’entreprise. Pour le reste, l’humour, l’amour, l’amitié se mêlent de l’affaire. «Je reçois parfois des commandes rigolotes, comme par exemple, des messages affectueux pour l’anniversaire d’un petit ou d’une petite amie. Souvent aussi, pour des mariages, on me demande des rubans portant les noms des mariés. Ou encore, une date et un nom, pour une naissance ou un baptême». «Tout ruban n’est pas bon pour toute chose», note Nada Kahalé, «et je dois veiller à ce que mon stock soit toujours complet. Il existe plusieurs qualités et tissus : satin, double face ou coton ; mat ou brillant, avec ou sans liseré . Plusieurs épaisseurs et largeurs aussi», souligne-t-elle. «Chaque qualité a ses propres coloris. J’essaye de conseiller mes clients, de voir ce qui convient à l’esprit de la boutique. Pour une gadgeterie, il faut quelque chose de jeune, de simple ; pour une grande pâtisserie, quelque chose de plus sobre, de plus chic». Chacun utilise ensuite le ruban comme il le veut. En petits nœuds, à fixer sur le devant ou, plus classiquement, en forme de croix, tout autour de l’objet à offrir. Les couleurs les plus demandées sont l’écru, le bleu marine,le vert-olive et le bordeaux. Et bien sûr, le rouge et le vert pour Noël. «Cela dépend aussi de la mode», ajoute Nada Kahalé. Et de conclure que «peu importe le cadeau à l’intérieur. Le ruban à lui seul suffit à donner de l’éclat».
Recevoir un cadeau, cela fait toujours plaisir. Si le cadeau est joliment présenté, c’est encore mieux ! Nada Kahalé, 27 ans, croit dur comme fer à l’importance de l’emballage. Achrafieh, quartier Saint-Michel, elle se lance, il y a quelques mois, dans un projet personnel : les rubans imprimés. Déjà, elle s’est constitué une clientèle fidèle et variée : boutiques...