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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Syndicat - Colloque de la CGTL sur la mondialisation Abou Rizk : une action sérieuse et rapide est nécessaire (photo)

Le président de la Confédération générale des travailleurs, M. Élias Abou Rizk, semble avoir une vision très précise et réaliste de l’action syndicale au Liban dans un contexte social et économique de plus en plus mondialisé. Il l’a démontré lors de l’ouverture du colloque organisé hier par la CGTL au siège de la centrale, à Badaro, sur le thème suivant : «Le mouvement syndical face à la mondialisation». Prenant la parole à cette occasion, M. Abou Rizk a commencé par déplorer l’indifférence et l’inertie qui caractérisent jusqu’à présent l’attitude des autorités officielles à l’égard de la question. Selon lui, il ne s’agit plus d’accepter ou de refuser le fait accompli de la mondialisation. «Celle-ci exige l’amorce d’une action sérieuse et rapide pour faire face aux répercussions négatives sur des économies en voie de développement comme la nôtre et celle de l’ensemble des pays arabes», dit-il. M. Abou Rizk estime ainsi que ce nouveau contexte international impose des changements radicaux à «fixer dès aujourd’hui». Le code du travail doit être lui-même modifié, affirme le chef de la CGTL, au niveau de l’action syndicale en particulier. Selon lui, une restructuration du corps syndical est à opérer : «La Confédération a élaboré un projet dans ce cadre, qui attend d’être approuvé depuis des années», ajoute-t-il avant de souligner la nécessité de relever le défi de la mondialisation. Pour ce faire, il incombe de «réviser tout le dossier des relations extérieures et des échanges internationaux». Pour M. Abou Rizk, il devient donc «indispensable et urgent» d’appliquer le programme de coopération arabe qui se concrétiserait d’abord par la création d’un marché commun englobant dans un premier temps le Liban et la Syrie. Le chef de la CGTL va enfin jusqu’à proposer une reformulation des termes de la coopération arabo-européenne. «Mais tout cela suppose, obligatoirement, le respect des libertés syndicales et des droits légitimes relatifs notamment aux salaires et aux indemnités», affirme M. Abou Rizk. Moderniser le système de production Selon le président de la CGTL, il incombe aux pays en voie de développement de se doter des moyens de relever les défis de la mondialisation. Il convient pour cela d’aider les secteurs productifs comme l’industrie et l’agriculture.M. Abou Rizk propose dans ce cadre l’élaboration de mesures concrètes visant à moderniser l’appareil de production tout en s’engageant à respecter les droits syndicaux au niveau des entreprises et de la nation. Et de souligner l’importance du rôle que doit jouer le ministère du Travail dans tous ces domaines. Se félicitant ainsi de la présence du ministre Michel Moussa à ce colloque, M. Abou Rizk a déclaré : «Nous invitons le ministre à initier un train de réformes sérieuses au niveau de la législation en vue d’une modernisation dans le sens d’une plus grande protection des droits syndicaux». Moussa : protéger les droits des travailleurs Prenant à son tour la parole, le ministre Moussa a insisté sur le bouleversement du système économique mondial, et s’est posé dans ce contexte, la question suivante : «Qu’adviendra-t-il des travailleurs dans un monde en perpétuel changement dominé par les firmes multinationales géantes ?». Et d’ajouter : «Comment défendrons-nous les droits de nos syndicats (…) quand le capital deviendra un but en soi au détriment de l’homme et de ses droits ?». M. Moussa estime d’autre part que, dans le monde industrialisé d’aujourd’hui, l’homme est de plus en plus convaincu de son appartenance à un ensemble beaucoup plus large que celui de son pays. Le ministre du Travail se demande dans ce cadre : «Qu’est-ce qui empêche, par exemple, le syndicat d’une profession donnée en Allemagne de s’unir à son pendant en France du moment que les conditions de travail sont plus ou moins identiques dans les deux pays ?». D’autre part, M. Moussa conseille aux syndicats des pays en voie de développement de commencer par là où en sont actuellement leurs homologues des pays développés. «Ce serait là une économie de temps et d’efforts», a-t-il dit. Et le ministre de poursuivre : «La machine peut remplacer l’homme dans nombre d’entreprises et d’usines, mais elle ne défendra jamais ses droits. Sans doute aura-t-il besoin, au contraire, de quelqu’un qui l’aide à récupérer ses droits dont cette machine l’a privé». M. Moussa conclut en ces termes : «Les syndicats n’ont pas le droit de craindre l’avenir. Ils ont au contraire le devoir d’y faire face avec encore plus de détermination. Dans cette ère de mondialisation, les syndicats devront en effet jouer leur rôle essentiel dans la défense de l’homme face à la suprématie des machines et de ceux qui les possèdent. Nous voulons donc des syndicats qui se caractérisent par leur souplesse, leur efficacité et leur modernisme», a ajouté le ministre du Travail.
Le président de la Confédération générale des travailleurs, M. Élias Abou Rizk, semble avoir une vision très précise et réaliste de l’action syndicale au Liban dans un contexte social et économique de plus en plus mondialisé. Il l’a démontré lors de l’ouverture du colloque organisé hier par la CGTL au siège de la centrale, à Badaro, sur le thème suivant : «Le mouvement...