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Actualités - CHRONOLOGIE

L'ancien Premier ministre a eu un entretien de deux heures avec Bachar El-Assad Hariri : les dernières mesures prises par le gouvernement sont illégales

L’ancien Premier ministre Rafic Hariri a qualifié samedi soir d’illégales les dernières mesures prises par le gouvernement à l’encontre de certains directeurs généraux et de hauts responsables de l’administration publique. Les développements de la situation sur la scène locale ont, d’autre part, été au centre d’un entretien de deux heures que M. Hariri a eu hier à Damas avec M. Bachar el-Assad. À son retour à Beyrouth, l’ancien Premier ministre a transité par Chtaura où il a conféré avec le chef des services de renseignements syriens au Liban, le général Ghazi Kanaan. Dans la soirée de samedi, M. Hariri avait offert en sa résidence de Koraytem un iftar auquel étaient conviés le député Élie Skaff, les membres du bloc parlementaire de M. Hariri ainsi que des délégations populaires de Beyrouth. Évoquant les dernières décisions du Conseil des ministres, M. Hariri a notamment déclaré : «Les habitants de Beyrouth ne veulent pas de dissensions ni de discorde. En ce qui nous concerne, nous ne voulons mener de bataille contre personne. Les habitants de Beyrouth ne veulent pas que les forces vives de la capitale se livrent à des batailles ou à des surenchères. Mais ils souhaitent aussi que la dignité des gens soit préservée. Nul n’acceptera que la dignité des honnêtes gens soit bafouée sous le prétexte de la solidarité». Et M. Hariri de poursuivre : «Je ne voudrais pas revenir sur ce qui s’est passé en Conseil des ministres (jeudi), mais j’ai des remarques à faire sur ce plan. Ce qui s’est passé est illégal. Il n’est pas vrai que les décisions prises ont été le fruit de rapports élaborés par les organismes de contrôle, dont la Fonction publique. Nous ne défendrons pas ceux qui ont exploité leur fonction pour s’enrichir. Mais nous défendrons la dignité des honnêtes gens et de ceux qui se sont dépensés au détriment de leur propre personne et de leur famille, et qui, en définitive, ont été traités d’une manière indigne. Cela est inacceptable. Nous ne tenons pas de tels propos pour entraîner Beyrouth sur la voie des dissensions, mais nous voulons préserver la dignité des gens». Main tendue «Le pays ne saurait être gouverné de la sorte, a poursuivi M. Hariri. Il existe dans ce pays des hommes qui savent préserver la dignité de leurs concitoyens. Nous tendons la main, en dépit de ce qui s’est passé de ce qui pourrait encore se passer, et en dépit des campagnes de diffamation. Il est honteux de poster des gendarmes à l’entrée d’importantes institutions. Il est honteux qu’un directeur général respectable qui a servi son pays durant plusieurs années soit traité de la sorte et qu’on lui fouille sa serviette personnelle dans laquelle seul un album de photos a été découvert». Et M. Hariri d’ajouter : «Où se trouve donc la Justice ? Où se trouve donc Adnan Addoum ? Est-ce le Conseil des ministres qui a donné l’ordre de déployer les Forces de sécurité autour des bâtiments publics ? Sur base de quelles décisions du Conseil des ministres ce déploiement a-t-il eu lieu ? Qui garantit la dignité du citoyen ? Il est inconcevable de prôner le respect de la loi et d’agir d’une manière contraire à la loi. Nos propos ne sont pas dirigés contre une personnalité déterminée. D’ailleurs, cette personnalité n’a pas, en réalité, un problème avec nous. Elle sait parfaitement où se situe son problème. Elle se doit de faire un examen de conscience et de déceler où se trouve son problème, qui est ailleurs. Nous ne voulons pas de confrontation, mais dans le même temps, nous ne la craignons pas», a conclu M. Hariri. Il convient d’indiquer que lors de l’iftar qu’il a offert hier soir à Koraytem, M. Hariri a adopté un ton nettement plus modéré que samedi soir, soulignant, notamment, que «les prochains mois seront difficiles aussi bien pour nous que pour le pouvoir, le gouvernement et la région dans son ensemble». M. Hariri a en outre invité les dirigeants à écarter «les fonctionnaires dont la compétence n’est pas établie et qu’ils connaissent très bien».
L’ancien Premier ministre Rafic Hariri a qualifié samedi soir d’illégales les dernières mesures prises par le gouvernement à l’encontre de certains directeurs généraux et de hauts responsables de l’administration publique. Les développements de la situation sur la scène locale ont, d’autre part, été au centre d’un entretien de deux heures que M. Hariri a eu hier...