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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Palestiniens - Velléités de réorganisation au Liban Le congrès de Damas a redonné espoir aux cadres les plus désabusés

Marginalisés par le processus de paix qui se fait sans eux, oubliés par les accords d’Oslo, abandonnés par leurs chefs historiques, parqués dans des camps depuis cinq décennies, les Palestiniens du Liban et de la diaspora veulent réagir. Le Congrès national palestinien qui s’est tenu à Damas les 12 et 13 décembre 98 a redonné espoir aux cadres les plus désabusés, même si la majorité de la population demeure indifférente à cet événement. Premier résultat du congrès, l’exclusion (pour la énième fois), des rangs du Fateh de M. Yasser Arafat, du colonel Mounir Maqdah, homme fort du camp d’Aïn el-Héloué (Saïda) et farouche opposant aux négociations de paix. Le responsable du Fateh au Liban, le colonel Sultan Abou el-Aïnayn, basé au camp de Rachidiyé près de Tyr, a annoncé que son organisation a cessé de verser les salaires de M. Maqdah et d’une centaine de ses partisans en raison de la participation du colonel opposant au congrès de Damas. Selon des sources palestiniennes au Liban, cette réunion revêt une importance à la fois symbolique, médiatique et politique. Symbolique, parce que le congrès s’est déroulé à la veille de la réunion du Conseil national palestinien (CNP, Parlement en exil) qui a aboli à main levée, en présence de Bill Clinton, les clauses de la Charte nationale palestinienne, relatives à la destruction d’Israël. Médiatique, parce que des dizaines de délégués palestiniens venus des pays arabes, d’Europe, d’Amérique et d’Australie ont pris part aux débats. Importance politique aussi, vu que la Syrie est «désormais convaincue que le processus de paix est enterré, et elle agit en conséquence», précise-t-on de mêmes sources. Plus de 300 délégués ont participé aux travaux du congrès de Damas à raison de 10 représentants pour chacune des dix organisations opposées au processus de paix, de 15 représentants pour l’Armée de libération de la Palestine (ALP) et de 180 indépendants, venus d’une dizaine de pays. Seuls les délégués de Jordanie, bloqués à la frontière par les autorités jordaniennes, n’étaient pas au rendez-vous. «Ce congrès vise à jeter les bases d’une nouvelle action nationale palestinienne après les bouleversements des dernières années, a indiqué un des délégués résidant au Liban. Les accords d’Oslo ont échoué et le processus de paix est mort. Il faut réagir». Un comité de suivi Les débats ont essentiellement porté sur l’opportunité de réactiver l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) «ou de la remplacer par une nouvelle structure». Toutefois, rien n’a été décidé à ce sujet. «Nombreux sont ceux qui estiment que l’OLP fait partie du patrimoine politique et de la mémoire collective du peuple palestinien. Il n’est pas facile de l’effacer d’un trait de plume», ajoute la source précitée. Un comité de suivi de 25 membres a été formé pour préparer un plan d’action et proposer une structure organisationnelle. Ce groupe est dirigé par M. Khaled el-Fahoum, ancien président du CNP, et comprend notamment l’historien Anis Sayegh, le banquier Rifaat Nimr (tous deux résidant au Liban) et plusieurs autres personnalités indépendantes de différents pays dont l’Allemagne, la Suède, le Danemark et les États-Unis.Le comité doit décider dans les semaines à venir de la date du prochain congrès ou de l’opportunité de rester en réunion ouverte. C’est la première fois depuis des années qu’un tel événement est organisé dans la capitale syrienne. Les sources citées précédemment y voient un changement radical dans la vision de Damas au sujet du processus de paix. Depuis la conférence de Madrid en 1991, les autorités syriennes ont adopté une attitude passive à l’égard des organisations palestiniennes hostiles aux négociations de paix. La seule concession présentée par Damas aux pays concernés par le processus de paix est le fait d’avoir conseillé à ces organisations de ne pas provoquer une escalade politique ou militaire. Effectivement, depuis plus de cinq ans, les opposants palestiniens n’ont presque plus d’activités militaires et adoptent un profil politique bas. En dépit des appels et des pressions américaines pour des mesures plus sévères à l’encontre des «terroristes», la Syrie n’est pas allée plus loin. Elle a ainsi refusé de désarmer les combattants palestiniens, de pacifier les camps du Liban ou même de fermer les bureaux de représentation à Damas. Le fait d’encourager la tenue de ce congrès dans la capitale syrienne peut donc être perçu comme un changement d’attitude de la part de la Syrie. «À Damas, on est convaincu que le processus de paix est définitivement enterré et l’on agit en conséquence», déclare une source palestinienne.
Marginalisés par le processus de paix qui se fait sans eux, oubliés par les accords d’Oslo, abandonnés par leurs chefs historiques, parqués dans des camps depuis cinq décennies, les Palestiniens du Liban et de la diaspora veulent réagir. Le Congrès national palestinien qui s’est tenu à Damas les 12 et 13 décembre 98 a redonné espoir aux cadres les plus désabusés, même si la...