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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire Lewinsky : Kenneth Starr passe à la vitesse supérieure et resserre l'étau autour de Clinton(photo)

Le procureur indépendant Kenneth Starr a donné un coup d’accélérateur attendu à son enquête sur l’affaire Lewinsky en requérant officiellement le témoignage du personnage principal du scandale qui secoue la Maison-Blanche depuis le début de l’année: le président Bill Clinton. M. Starr a fait parvenir il y a quelques jours à M. Clinton une citation à comparaître devant la chambre fédérale de mise en accusation (grand jury) qui tente de faire la lumière sur sa relation présumée avec l’ex-stagiaire de la Maison-Blanche, a indiqué dimanche une source gouvernementale. Selon les télévisions américaines citant des sources proches de l’enquête, la citation délivrée par le procureur indépendant exige du président qu’il dépose sous serment dès la semaine qui s’ouvre lundi. Même s’ils se refusaient toujours à confirmer officiellement l’information, les plus proches conseillers de Bill Clinton, en déplacement dimanche à Aspen (Colorado), ont reconnu dès vendredi que son avocat, David Kendall, avait entamé des discussions avec M. Starr pour tenter de déterminer les modalités aux termes desquelles le président pourrait donner sa version des faits. «David Kendall a reçu pour consigne de travailler avec M. Starr pour trouver un moyen de fournir au grand jury les informations dont il a besoin», a encore répété dimanche l’un des conseillers de M. Clinton, Rahm Emanuel, interrogé sur la chaîne de télévision NBC. Dans une volonté d’éviter la confrontation directe avec Kenneth Starr, la Maison-Blanche cherche maintenant de toute évidence les moyens pour le président de répondre aux questions de la justice d’une façon acceptable, c’est-à-dire en évitant à Bill Clinton de témoigner sous serment devant un grand jury comme le commun des justiciables. Intense débat juridique Premier président de l’histoire des Etats-Unis à avoir reçu une citation à comparaître, Bill Clinton serait en effet également le premier chef de l’exécutif en exercice à témoigner devant un grand jury dans une affaire criminelle le concernant. Cette perspective suscite d’ores et déjà un intense débat juridique entre les partisans de la déposition du président et ceux qui considèrent que l’hôte de la Maison-Blanche ne peut être contraint de le faire. Sur le plan politique, ce dernier développement de l’affaire Lewinsky oppose déjà démocrates et républicains. «L’enquête dure depuis quatre ans et a coûté 40 millions de dollars», a regretté dimanche le chef de file de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Richard Gephardt, interrogé sur la chaîne de télévision CBS. «Il est temps d’y mettre un terme». De l’autre côté de l’échiquier politique, l’influent républicain Orin Hatch, président de la Commission judiciaire du Sénat, a agité le spectre d’une éventuelle procédure de destitution du président. Si Bill Clinton ne témoigne pas, «cela constituerait sûrement un motif pour lancer une procédure de destitution», a indiqué M. Hatch sur CBS. Quelle que soit l’issue de cette controverse, la citation adressée au président montre que le procureur indépendant, après des mois d’escarmouches juridiques et de multiples témoignages recueillis depuis le début de l’année, a décidé de passer à la vitesse supérieure. Au cours des deux dernières semaines, le grand jury a ainsi entendu les agents chargés de la protection rapprochée de Bill Clinton pour tenter d’obtenir des détails sur la nature exacte des relations entre Monica Lewinsky, âgée aujourd’hui de 25 ans, et Bill Clinton. M. Starr souhaite notamment savoir si le président a menti à ce sujet lors de sa déposition dans l’affaire Paula Jones, une jeune femme qui accusait Bill Clinton de harcèlement sexuel lorsqu’il était gouverneur de l’Arkansas, et a contraint Monica Lewinsky à mentir sur le même sujet. Bill Clinton a démenti ces accusations à plusieurs reprises.
Le procureur indépendant Kenneth Starr a donné un coup d’accélérateur attendu à son enquête sur l’affaire Lewinsky en requérant officiellement le témoignage du personnage principal du scandale qui secoue la Maison-Blanche depuis le début de l’année: le président Bill Clinton. M. Starr a fait parvenir il y a quelques jours à M. Clinton une citation à comparaître...