Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Auditions touz azimuts de l'ONU en Algérie sur fond de tueries dans l'Ouest

La mission de l’ONU en Algérie a poursuivi dimanche ses auditions tous azimuts en recevant deux des principaux partis d’opposition, sur fond de tueries dans l’Ouest, où au moins vingt civils ont été massacrés au cours de deux attaques de villages par des islamistes armés. Douze personnes ont été «lâchement assassinées» dans la nuit de samedi à dimanche et deux blessées près de Tlemcen (extrême ouest) et huit autres dans la région proche de Saïda, par des «groupes de terroristes», selon les services de sécurité. Il s’agit des premières tueries collectives annoncées depuis l’arrivée, mercredi, de la mission d’information de l’ONU, composée de six personnalités et dirigée par l’ex-président portugais Mario Soares. Le ministre de l’Intérieur Mostefa Benmansour s’est rendu dimanche à Tlemcen. Plusieurs massacres attribués à des phalanges du Groupe islamique armé (GIA) ont été commis ces derniers mois dans l’Ouest, où s’est déplacé l’épicentre de la violence, auparavant concentrée dans L’Algérois, notamment dans la Mitidja, aux portes d’Alger. L’armée a mené d’importantes opérations contre des maquis de l’Ouest, ainsi qu’en Kabylie (est d’Alger) ces derniers jours, utilisant des engins blindés, l’artillerie et des hélicoptères. Selon la presse privée, le GIA a subi de lourdes pertes, mais aucun bilan fiable n’est disponible. Avant l’annonce de ces deux tueries, une voiture piégée avait explosé dans la nuit de jeudi à vendredi à Tlemcen sans faire de victime, et une autre bombe avait été désamorcée dans un autre quartier, selon la presse. Si la violence est globalement en diminution depuis les massacres collectifs du Ramadan (plus de mille morts en janvier), des attentats et des tueries sporadiques continuent d’ensanglanter le pays. La question des droits de l’Homme Le dossier de la violence s’est trouvé de nouveau au centre des entretiens entre la mission de l’ONU et des responsables politiques. Le Front des forces socialistes (FFS, opposition) a réclamé l’envoi d’une commission internationale pour enquêter sur les «violations massives» des droits de l’Homme. Le FFS a aussi réclamé l’ouverture d’une «médiation» pour permettre un «dialogue entre tous ceux qui rejettent sans ambiguïté la violence et le terrorisme» pour mettre fin à un conflit qui a fait «plus de 100.000 morts». La mission devait aussi recevoir le chef du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition) Saïd Sadi. Même si la mission, qui doit remettre un rapport au secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, refuse de commenter les entretiens, des personnalités ont expliqué que de nombreux sujets étaient abordés, notamment la question sensible des droits de l’Homme. Parmi les personnalités déjà entendues, on compte la porte-parole du Parti des travailleurs (PT, trotskiste) Louisa Hannoun et le chef d’état-major, le général de corps d’armée Mohamed Lamari. Plusieurs ministres, des journalistes, des avocats, certains proches du Front islamique du Salut (FIS-dissous), se sont entretenus aussi avec la délégation. L’entretien avec le général Lamari au ministère de la Défense a duré quatre heures, a précisé le porte-parole de la mission de l’ONU, Hassan Fodha. Tous les entretiens sont «très francs et très libres», a-t-il souligné. Le quotidien privé de gauche Le Matin estimait dimanche que la mission de l’ONU était en train de se transformer en «commission d’enquête qui ne dit pas son nom». «Nous n’avons pas de pouvoir d’enquête et la mission ne doit pas sortir de son cadre légal», a commenté Hassan Fodha devant quelques journalistes. Selon l’accord conclu entre Alger et l’ONU, la mission a un «mandat d’information» et ne constitue pas une commission d’enquête — que le gouvernement a toujours rejeté — ou d’établissement des faits. La mission, établie dans un hôtel international au centre d’Alger, continue de recevoir des demandes d’audiences. «Des enveloppes sont même glissées sous la porte des chambres des membres de la délégation», a expliqué M. Fodha. Interrogé pour savoir si le FIS avait demandé à être reçu, le porte-parole a répondu: «Pas à ma connaissance». Le gouvernement a exclu toute rencontre de la délégation avec des «hors-la-loi». La mission de l’ONU devrait se rendre dans les prochains jours dans l’intérieur du pays, et sur les lieux des massacres de civils.
La mission de l’ONU en Algérie a poursuivi dimanche ses auditions tous azimuts en recevant deux des principaux partis d’opposition, sur fond de tueries dans l’Ouest, où au moins vingt civils ont été massacrés au cours de deux attaques de villages par des islamistes armés. Douze personnes ont été «lâchement assassinées» dans la nuit de samedi à dimanche et deux...