Sethrida Geagea et Fouad Malek devant le juge d'instruction militaire lundi

«Ce n’est pas juste, elle n’a rien à voir dans tout cela». C’est en ces termes que le commandant en chef des FL dissoutes a commenté la nouvelle de la convocation de son épouse Sethrida par le premier juge d’instruction militaire, M. Riad Talih, lundi. Samir Geagea a appris la nouvelle mercredi, par son avocat, Me Karim Pakradouni et selon ce dernier, il en a été plutôt affecté. Car, si Mme Geagea sera entendue pour informations dans le cadre de l’instruction du dossier du réseau terroriste FL, beaucoup, dans les milieux proches de l’ancienne milice, estiment qu’il s’agirait d’une manœuvre d’intimidation. Mme Geagea qui se trouve à l’étranger, en compagnie de son frère pour de brèves vacances, a été informée de la convocation et devrait abréger son retour dans ce but. Elle devait rentrer mardi mais des sources proches des FL estiment qu’elle se présentera lundi à la convocation du premier juge d’instruction militaire, en compagnie de M. Fouad Malek, convoqué lui aussi. Selon des sources judiciaires Mme Geagea et M. Malek seront interrogés sur la présence au domicile de Mme Geagea, de deux personnes faisant partie du réseau récemment démantelé. Ces personnes auraient été en effet vues à plusieurs reprises à la maison de Sethrida, près du Christ-Roi. Toutefois, pendant la campagne pour les élections municipales, il y a eu beaucoup de va et vient dans cette maison, puisque les FL, encouragées d’ailleurs par certains pôles du pouvoir, s’étaient lancées dans la bataille et avaient même remporté des victoires dans certaines localités. Selon ses proches, Mme Geagea ne connaît pas forcément tous ceux qui se sont pressés chez elle, tout au long de cette période mouvementée. En tout cas, le premier juge d’instruction militaire souhaite l’entendre à titre d’information et cela ne signifie nullement qu’elle sera inculpée. Mais pour les FL, qui avaient repris du poil de la bête à la suite des élections municipales, l’annonce du démantèlement du réseau et la vague d’interpellations qui l’ont suivi (celle-ci a touché plusieurs anciens militants, qui n’ont toutefois pas été arrêtés) a eu l’impact d’une douche froide. Certains sympathisants des FL y ont même vu une manœuvre politique, s’interrogeant notamment sur le timing du démantèlement de ce réseau. Mais les sources proches de l’enquête insistent sur le fait que celle-ci a eu pour point de départ, la mort de Nehmé Ziadé et de Georges Dib, dans l’explosion d’une voiture piégée à Dora, par pur hasard. En tout cas, si les milieux politiques se lancent dans des interprétations diverses, la justice, elle, poursuit son cours. Il faut attendre la publication de l’acte d’accusation pour connaître les faits avec précision.