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Actualités - OPINION

Festival de Beiteddine Jazz : mettez un Tyner dans votre Carter(photo)

Hier soir, le public était debout à Beiteddine pour ovationner Betty Carter et son trio puis McCoy Tyner et son «latin all-stars» band. Les fans du jazz ont vécu à ce titre une soirée d’anthologie. Carter est maître dans l’art de créer avec son trio (Bruce Flowers, piano, Neil Cane, basse, Eric D. Harland, batterie) des moments mémorables sur scène. Lionel Hampton l’avait surnommée «Betty Boop». Un vocable sur mesure pour l’une des dernières grandes chanteuses de be-bop. Après 50 ans de carrière, la Carter continue à faire de chacune de ses prestations un grand moment d’émotion partagée. Elle a gardé sa sonorité et son phrasé inimitable, très inventif, truffé de richesses harmoniques. Deuxième acte: McCoy Tyner et son octet latin prennent l’assaut de la scène. Une énergie fabuleuse, une qualité de jeu exceptionnelle, et surtout un plaisir à partager cette musique qui fait que musiciens et spectateurs ont pris le même train. Trompette, batterie, saxophone, congas, timbales, trombone et piano: un octet acoustique pour artistes en folie. Des doigts qui dansent frénétiquement sur les touches d’un clavier, des lignes mélodiques qui n’en finissent pas de monter ou encore des cymbales tremblant à la vue de baguettes agressives, le spectacle fut aussi visuel que sonore. McToy Tyner est un label, une référence, et quand il joue c’est un moment magique, la musique paraît être une évidence, comme un livre ouvert d’où s’échappe le vrai sens des notes, des harmonies. Pour le public, les symptômes commencent par un tremblement des doigts puis des mains, les pieds deviennent ensuite nerveux et brusquement tout le corps a envie de bouger, mais ça jazze! Il faut aussi souligner la grande complicité des musiciens, ce qui donne lieu à des joutes rythmiques entre les instruments. Tous, de toute manière, y sont allés de leurs trilles en solo confortés par une attention totale des autres. C’est là que l’on voit la force d’une formation, la musique évolue au gré de l’improvisation et le soliste devient chef d’orchestre de l’instant. Ça c’est un concert, efficace à en réveiller tous les démons du rythme. Du jazz quoi!
Hier soir, le public était debout à Beiteddine pour ovationner Betty Carter et son trio puis McCoy Tyner et son «latin all-stars» band. Les fans du jazz ont vécu à ce titre une soirée d’anthologie. Carter est maître dans l’art de créer avec son trio (Bruce Flowers, piano, Neil Cane, basse, Eric D. Harland, batterie) des moments mémorables sur scène. Lionel Hampton...