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Actualités - CHRONOLOGIE

Eltsine qui fit détruire la maison d'Ekaterinbourg a fait son mea culpa et appelé au repentir La Russie a enterré son dernier Tsar au bruit du canon (photo)

La Russie a enterré à Saint-Pétersbourg son dernier tsar, Nicolas II, rendant un hommage émouvant par la voix du président Boris Eltsine à l’empereur exécuté il y a quatre-vingt ans par les communistes. Les canons de la forteresse Pierre et Paul ont tonné 19 fois quand la dépouille de Nicolas II a été déposée dans un caveau à l’intérieur de la cathédrale Pierre et Paul, dans la forteresse du même nom au bord du fleuve Néva. Boris Eltsine a appelé tout le pays à reconnaître sa part de responsabilité dans l’exécution du tsar et de ses proches, fusillés par les bolcheviks dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg. «En rendant à la terre le corps des innocents tués, nous voulons expier les pêchés de nos aïeuls», a déclaré M. Eltsine à l’ouverture d’une cérémonie religieuse à laquelle assistaient quelque 200 invités, dont une soixantaine de descendants des Romanov, venus du monde entier. «Repentir et consolation» Sur le parvis à l’extérieur de l’église, par une belle journée ensoleillée, se tenaient environ 3000 personnes, personnalités et journalistes. 1200 membres des commandos spéciaux avaient pris position sur les toits et autour de la forteresse, tandis que des vedettes de la police patrouillaient le long de la Néva. «Ceux qui ont commis cet acte barbare et ceux qui l’ont approuvé pendant des décennies sont coupables. Mais nous sommes tous coupables», a déclaré le chef de l’Etat, avant de s’incliner devant les neuf cercueils. M. Eltsine, ancien dirigeant soviétique qui fit détruire en 1977 la maison d’Ekaterinbourg où furent exécutés les Romanov pour éviter qu’elle ne devienne un lieu de pèlerinage, a estimé que la mort de la famille impériale constituait «une des pages les plus honteuses de notre histoire». «Nous devons terminer ce siècle, qui a été celui du sang et de l’illégalité, par le repentir et la réconciliation», a conclu le président russe. Le chef de l’Etat avait auparavant salué le chef de la maison des Romanov, Nikolaï Romanovitch, 75 ans, venu de Suisse pour la cérémonie. Boris Eltsine, visiblement fatigué, s’est ensuite assis pendant une partie de l’office religieux, un cierge à la main. Il ne s’est levé que lorsque le cercueil de Nicolas II a été mis en terre, surmonté d’une croix et d’un sabre croisant son fourreau. Le président russe, âgé de 67 ans, avait auparavant failli tomber en descendant l’échelle de son avion, se retenant in extremis au bras de son épouse Naïna. A l’issue de l’office religieux, les neuf cercueils ont été descendus dans un caveau commun: ceux de Nicolas II, de son épouse Alexandra Fedorovna, de trois de leurs filles — Tatiana, Olga et Anastasia — du médecin de la famille et de trois domestiques, tous exécutés par les bolcheviks. Les corps du tsarevitch Alexis et de sa soeur Maria, également abattues, n’ont jamais été retrouvés, les communistes les ayant peut-être brûlés. Opposition de l’Eglise orthodoxe La hiérarchie de l’Eglise orthodoxe s’est dissociée de l’événement, estimant que des doutes subsistaient sur l’authenticité des restes. Le patriarche de toutes les Russies Alexis II a célébré vendredi un office religieux distinct dans le monastère de Sergueïev Possad, en présence de trois Romanov dont le plus jeune, Gueorgui, est l’unique prétendant au trône de la famille, très contesté par les autres descendants du tsar. Environ 200 monarchistes ont également protesté dans les rues de Saint-Pétersbourg contre un enterrement qu’ils jugent «blasphématoire», défilant derrière des icônes et des portraits de Nicolas II. En raison des doutes émis par le patriarche, le président russe a hésité jusqu’au dernier moment avant de venir à Saint-Pétersbourg. Les dépouilles inhumées à Saint-Pétersbourg ont été retrouvées par des historiens russes et exhumées d’une fosse commune des environs d’Ekaterinbourg en 1991. Une commission gouvernementale a conclu en février sur la foi de plusieurs études génétiques que ces restes étaient ceux de la famille impériale, en dépit des protestations d’une partie des milieux religieux et monarchistes russes. La dépouille de Nicolas II a été inhumée dans la cathédrale où reposent tous les tsars russes depuis Pierre-le-Grand. Son tombeau a cependant été installé quelque peu à l’écart, Nicolas II ayant été exécuté alors qu’il avait abdiqué plus d’un an avant sa mort, le 2 mars 1917. (AFP)
La Russie a enterré à Saint-Pétersbourg son dernier tsar, Nicolas II, rendant un hommage émouvant par la voix du président Boris Eltsine à l’empereur exécuté il y a quatre-vingt ans par les communistes. Les canons de la forteresse Pierre et Paul ont tonné 19 fois quand la dépouille de Nicolas II a été déposée dans un caveau à l’intérieur de la cathédrale...