L'Irak détient le record des disparitions, selon l'ONU

L’Irak détient avec plus de 16.000 cas le record des disparitions forcées dans le monde, a indiqué une commission de l’ONU. Sur plus de 45.000 cas de disparitions connus de cette commission, l’Irak en totalise 16.496, suivi par le Sri Lanka (12.208), l’Argentine (3.453), le Guatemala (3.153), le Pérou (3.004) et le Salvador (2.661). Est considérée comme disparue toute personne arrêtée ou enlevée par des services officiels d’un gouvernement ou par des groupes liés à ce gouvernement. Le groupe de travail sur les disparitions a achevé à New York une de ses trois sessions annuelles, les deus autres se tenant à Genève. Son président, Ivan Tosevski, de l’ex-République yougoslave de Macédoine (FYROM), a affirmé dans une conférence de presse que, en dépit de ces chiffres globaux, la tendance était «encourageante et positive». Il a ainsi indiqué que le groupe de travail avait examiné lors de cette session quelque 200 cas nouveaux, soit trois fois moins que l’an dernier. Sur ce nombre, la commission a pu connaître le sort d’une cinquantaine de personnes, ce qui est considéré comme une «indication positive», a dit M. Tosevski. La principale tâche du groupe de travail est d’aider les familles des disparus à connaître le sort de leurs parents. Il surveille également le respect par les Etats de leurs obligations découlant de la Déclaration sur la protection des personnes disparues, adoptée en décembre 1992 par l’Assemblée générale de l’ONU. Les cas de la très grande majorité des 45.000 disparus recensés dans le monde remontent à de nombreuses années, parfois à une vingtaine d’années. C’est notamment le cas des disparus en Irak, dont la plupart sont des Kurdes disparus en 1988, affirme le groupe de travail dans un rapport datant de janvier dernier. Mais celles-ci se poursuivraient. «On rapporte que les disparitions continuent à se produire en Irak, en particulier au sein des minorités», souligne le rapport. Le groupe de travail ajoute que la coopération du gouvernement irakien est «totalement insuffisante». Il presse ainsi Bagdad de mettre fin aux détentions arbitraires et dénonce «l’impunité totale» des auteurs des violations des droits de l’homme. (AFP)