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Actualités - ANALYSE

L'absence de cohésion ministérielle préoccupe toujours les haririens

Littéralement furieux, l’un des bras droits ministériels du Çiva national éructe en privé contre «ces faux frères qui, sans démissionner du Cabinet, ne cessent d’en attaquer le chef en lançant à son sujet les plus infâmantes accusations, alors qu’ils lui doivent tant…». L’opposition n’est pas oubliée non plus: «Elle scrute bien plus les comportements personnels de M. Hariri que sa gestion gouvernementale… mais elle, au moins, ne lui porte pas de coups de poignard dans le dos», ajoute-t-il. Et de confirmer, comme bien d’autres visiteurs réguliers de Koraytem, que «M. Hariri n’est pas très content ces jours-ci. Il n’en parle évidemment pas mais son malaise paraît profond et comme teinté d’une sourde inquiétude. Il vit actuellement sous forte pression…». Un stress qui se traduit essentiellement, selon la même source, «par une dénonciation détaillée, constante, de l’anarchie qui marque l’évolution de la vie politique et des failles qui s’élargissent dans plus d’un domaine. M. Hariri ne manque pas de critiquer sévèrement, en privé, le comportement de nombre de responsables ou de pôles d’influence qui, pour servir leurs intérêts, n’hésitent pas à fouler la loi aux pieds, couverts par une impunité que leur assurent les circonstances». Les circonstances ou les décideurs… Le ministre cité raconte ensuite qu’il y a deux semaines «le président du Conseil a dû intervenir personnellement pour rappeler à l’ordre des services… d’ordre. L’affaire se présentait comme suit: un riche banquier possédait dans le centre-ville un bien-fonds qu’il refusait de céder à Solidere. Tout a été essayé en vain, la séduction et l’intimidation, pour l’amener à composition, il ne voulait pas en démordre. Il y a quelque temps, il apprend que des agents des douanes ont investi de force son immeuble. Et comme il protestait, on lui a répondu qu’il n’avait qu’une alternative: ou vendre à Solidere ou accepter de se voir spolié par ces agents de l’Etat. Il en a appelé au président Hariri. Ce dernier, qui s’apprêtait à se rendre au mariage de son fils, a tout laissé en plan. Prenant lui-même le volant de sa voiture, suivi de son escorte de protection, il s’est rendu sur le site même dans le centre-ville. Là les douaniers squatters lui ont dit qu’ils avaient des ordres et qu’ils ne pouvaient se retirer de l’immeuble occupé que sur contrordre de leurs chefs directs. M. Hariri leur a indiqué qu’il leur donnait lui-même ce contrordre, mais ils ont refusé de s’y plier. Ce qui a évidemment énervé les gardes du président du Conseil qui ont dégainé, en forçant sous la menace de leurs armes les douaniers récalcitrants à décamper. Après cet incident, M. Hariri a eu cet amer commentaire: «Voici que le responsable est le dernier à savoir ce qui se passe et on ne veut plus l’écouter…». Il a ajouté que «M. Fouad Siniora n’a rien à voir dans cette affaire». Par la suite, devant le propriétaire de l’immeuble en question et devant des visiteurs, M. Hariri n’a pas caché qu’il avait été très dérangé par cet incident, s’étonnant que des parties officielles puissent recourir à de tels procédés de banditisme. «Si c’est ainsi que se comportent des responsables, que devons-nous attendre du citoyen ordinaire», s’est-il exclamé. Dans une rencontre avec les ingénieurs à l’hôtel «Al-Bustan», M. Hariri devait, de même, se plaindre de la multiplication des infractions à la loi imputables à des officiels. De fait, sous des dehors anodins, l’incident du centre-ville confirme la désintégration au sein de l’appareil d’Etat de tous les principes, le respect de la loi ou celui de l’autorité. Dans les différents départements, chaque ministre, voire chaque directeur général, agit en potentat absolu et n’en fait qu’à sa tête. C’est l’un des effets du manque de cohésion ministérielle et des disputes entre pôles d’influence. Qui n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes: tous tant qu’ils y sont.
Littéralement furieux, l’un des bras droits ministériels du Çiva national éructe en privé contre «ces faux frères qui, sans démissionner du Cabinet, ne cessent d’en attaquer le chef en lançant à son sujet les plus infâmantes accusations, alors qu’ils lui doivent tant…». L’opposition n’est pas oubliée non plus: «Elle scrute bien plus les comportements...