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Actualités - CHRONOLOGIE

Le gouvernement donne quitus au PDG du bureau des médicaments

Expéditif, le gouvernement l’a été hier en réglant en deux temps trois mouvements ce qui semblait être a priori un scandale financier au sein du Bureau des médicaments, et en procédant à une série de nominations administratives sans surprises. Des questions qui préoccupent la population parce qu’elles touchent à leur quotidien, comme les problèmes de sécurité (VOIR PAGE 2) et les caprices de l’électricité, d’autres qui défraient la chronique comme les sources de financement de la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public, n’ont pas été évoqués. C’est donc une réunion ordinaire que le Conseil des ministres a tenue à Sanayeh en l’absence des ministres Walid Joumblatt, Chawki Fakhoury et Ayoub Hmayed. Bien avant la réunion, le ministre de la Santé, M. Sleiman Frangié, a confié aux journalistes que l’enquête menée dans l’affaire du Bureau, des médicaments a montré qu’il n’y a pas eu de détournement de fonds laissant entendre que l’affaire a été gonflée exprès pour entraver ou retarder le lancement de cet organisme. M. Kassem Hamadé, président et directeur de ce Bureau, aurait dépensé près de 200 millions de livres sans en référer aux autres membres du Conseil d’administration, MM. Ghanim Zoghbi, Négib Takieddine et Elias Azar, qui ont présenté leur démission en signe de protestation. Le représentant du gouvernement auprès du Bureau, M. Husni Majzoub, a établi un rapport dans lequel il a précisé que M. Hamadé n’avait pas le droit de prendre des avances sur son salaire sans consulter les autres membres du conseil d’administration. Il a aussi estimé que le président de cet organisme n’avait pas non plus droit à encaisser les salaires de cinq ans de service du moment que le Bureau des médicaments n’a été activé que depuis un mois et demi, même si M. Hamadé a été nommé à sa tête depuis 1993. Mais le ministre de la Santé n’a pas tenu compte du rapport en question, considérant que M. Hamadé avait droit au salaire qui lui avait été fixé au moment de sa désignation à la tête du Bureau des médicaments. A ses collègues, il a expliqué que M. Hamadé avait été nommé avec un traitement de 5 millions de livres, soit l’équivalent du salaire minimum que touche un directeur général. Il avait en outre droit à une prime de plein temps qui représente 60% de son salaire de base, soit 3 millions de livres. Au total, il encaissait donc 8 millions de livres par mois, a précisé M. Frangié, indiquant que ce que le président du Bureau des médicaments a jusqu’à présent pris équivaut au montant global des salaires qui lui sont dus. Il a aussi précisé que le ministère des Finances et les départements concernés de l’administration étaient au courant des dépenses de M. Hamadé. Devant ses collègues, le ministre s’est interrogé sur le timing de cette affaire et a aussi laissé entendre que quelqu’un cherchait à poser des obstacles devant le démarrage du Bureau des médicaments. Il a affirmé qu’il prendra désormais en main le dossier de cet organisme et qu’il tiendra, lundi, une réunion de coordination avec le président et les membres du conseil d’administration. Nommer ou charger? En ce qui concerne les nominations, le Conseil des ministres a reconduit à leurs postes, sur proposition du gouverneur de la Banque du Liban, M. Riyad Salamé, les vice-gouverneurs de la BDL, MM. Nasser Saïdi, Fahim Moodad et Haroutian Samuelian. Il a nommé M. Marwan Nsouli, troisième vice-gouverneur en remplacement de M. Mohammed Chateh, aujourd’hui ambassadeur du Liban à Washington. Le ministre de l’Information, M. Bassem el-Sabeh, qui a donné lecture des résolutions du Conseil des ministres, a tenu à préciser qu’il ne s’agit pas de prorogations de mandat, mais de nominations en bonne et due forme. Il a souligné que M. Salamé avait proposé de «nommer MM. Saïdi, Moodad et Samuelian de nouveau aux postes de vice-gouverneurs sur base du principe de la continuité pour réaliser la réforme en cours dans les deux secteurs financier et bancaire». Si le Conseil des ministres a procédé à des nominations en ce qui concerne la Banque du Liban, il a en revanche «chargé» le recteur sortant de l’Université libanaise, M. Assaad Diab, dont le mandat a expiré dimanche dernier, d’assurer la présidence de l’UL. La nuance n’est pas claire d’autant que la loi ne prévoit pas ce genre de formules pour les nominations. C’est ce qu’on a indiqué de sources ministérielles en précisant que M. Diab a été maintenu à son poste parce que les trois pôles du Pouvoir n’ont pas pu s’entendre entre eux pour nommer un successeur. Selon les mêmes sources, le problème se pose notamment au niveau des chefs de l’Etat et du gouvernement, MM. Elias Hraoui et Rafic Hariri, qui ont tenu le matin une réunion à Baabda pour débattre des sujets à l’ordre du jour du Conseil des ministres. Et parce que la formule adoptée pour maintenir M. Diab à son poste n’est pas prévue dans la loi, le gouvernement peut à n’importe quel moment lui désigner un successeur, selon les mêmes sources. Le Conseil des ministres a en outre nommé au poste de secrétaire général du Conseil des recherches scientifiques, le Dr Mouïn Hamzé, qui succède ainsi au Dr Hafez Kabsi, décédé récemment. Il a reporté à la semaine prochaine l’examen de l’avis formulé par le Conseil supérieur de l’audiovisuel au sujet des demandes de licence présentées par des stations de radio mais il a approuvé la demande du CDR d’élargir les stades de Saïda, Jounieh, Tripoli, Baalbeck et Zahlé en prévision de la Coupe d’Asie qui aura lieu en l’an 2000 au Liban. Le projet, qui coûtera 55 millions de dollars à l’Etat, a été contesté par le ministre de l’Environnement, M. Akram Chehayeb, qui a considéré que la priorité doit aller au financement de la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public ou au réaménagement de l’autoroute Beyrouth-Chtaura, afin de mettre un terme à la série noire des accidents mortels. M. Hariri devait répondre en assurant que le financement du projet de l’autoroute sera prochainement assuré. Le gouvernement a en outre approuvé la demande du CDR de conclure un accord de prêt (ne dépassant pas les 25 millions de dollars) avec la Banque islamique de développement pour poursuivre les travaux de percement de l’autoroute liant Tripoli à la frontière libano-syrienne. De sources ministérielles, on a également appris que l’examen d’un projet de nominations de directeurs des Offices des eaux et de fusion des Offices des eaux de Beyrouth et du Mont-Liban a été reporté en raison de réserves exprimées par les ministres Akram Chehayeb et Talal Arslan, au sujet de certains noms proposés par le ministre.
Expéditif, le gouvernement l’a été hier en réglant en deux temps trois mouvements ce qui semblait être a priori un scandale financier au sein du Bureau des médicaments, et en procédant à une série de nominations administratives sans surprises. Des questions qui préoccupent la population parce qu’elles touchent à leur quotidien, comme les problèmes de sécurité (VOIR...