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Actualités - ANALYSE

Les politiciens jouent avec le feu, estime le monde des affaires...

Le monde des affaires, dont ils font pourtant partie intégrante, juge sévèrement «ces politiciens qui, avec leurs sempiternelles querelles, aggravent la récession économique», selon les termes d’un banquier. Un commerçant craint pour sa part que «toute cette période qui nous sépare de la présidentielle ne soit marquée par des conflits aussi éclatants, et aussi préjudiciables aux intérêts du pays, que la brouille entre MM. Rafic Hariri et Walid Joumblatt. Dispute qui n’est d’ailleurs que la dernière illustration en date des tensions confessionnelles générées par un système vicié à la base». Et de prévoir même «une escalade ainsi qu’une généralisation de ces tiraillements au fur et à mesure qu’on se rapprochera de l’échéance électorale. Car l’enjeu est de taille, voire même vital pour beaucoup». «Certains, et non des moins haut placés, y jouent tout simplement leur carrière. D’autres, des positions qu’ils entendent conserver. D’autres encore sont en quête d’avantages qui leur semblent à portée de main. Bref, c’est chacun pour soi et tous contre tous, comme dans un match de catch sauvage où tous les coups seraient permis». «Et pendant ce temps-là, renchérit un industriel, d’importants développements régionaux peuvent survenir pour lesquels nous ne serions pas prêts, pris par nos zizanies internes. Des remous qui, ajoutés à des crises touchant à l’infrastructure même — comme l’électricité —, risquent d’accentuer la débandade socio-économique. C’est un peu comme si l’on avait bâti autour du thème de la présidentielle toute une pièce dramatique devant culminer juste avant l’échéance qui paraîtrait alors comme un exutoire, une soupape de dégagement. Si tant est que les difficultés qui s’accumulent de tous côtés au fil des jours ne vont pas finir par faire annuler l’élection…». Moins spéculatif, un entrepreneur affirme de son côté disposer «de nombre d’indices chiffrés et datés permettant de penser que le président du Conseil, M. Rafic Hariri, qui multipliait naguère les harangues sur le thème du «chantier actif jour et nuit», n’est plus tellement pressé au sujet des projets de développement ou de reconstruction. Les travaux en cours sont ralentis et les autres gelés. Quand on le relance à ce propos, il répond en substance qu’il vaut mieux tout laisser en plan jusqu’à l’avènement d’un nouveau régime. En ajoutant que les «circonstances actuelles» — on se demande bien lesquelles — «ne permettent pas d’aborder de telles questions». Selon les hommes d’affaires, le pouvoir «a tort, économiquement, de se mettre en vacances dès à présent. Nous vivons dans un pays qui ne devrait pas se permettre ce luxe…». Mais un haririen répond que «le gouvernement, comme le prouve l’accord sur l’ouverture d’une session extraordinaire d’été, est loin de se débrancher et de n’expédier que les affaires courantes. Mais à part les projets importants déjà étudiés, comme la loi sur les loyers, le pouvoir tout entier est pratiquement tenu de se mettre un peu sur la touche, à cause des présidentielles. Il faut nécessairement en effet assurer une transition qui pourrait être délicate». Selon cette source loyaliste, «sauf revirement extraordinaire des décideurs, il n’est pas du tout question cette fois d’une prorogation du mandat présidentiel. Il faut donc préparer le changement et y être prêt. Nous devons savoir d’abord quels vont être le profil et la configuration politiques et personnels du futur chef de l’Etat». Et de laisser entendre ensuite que M. Hariri tente de faire passer le temps en limitant les dégâts et qu’il ne serait pas favorable à la tenue de Conseils des ministres hebdomadaires, préférant les espacer. «Ne serait-ce que parce qu’ainsi les campagnes contre lui s’émousseraient un peu, bien qu’il subodore qu’elles doivent s’accentuer à mesure qu’on s’approchera de l’élection présidentielle, car c’est son rôle dans cette échéance qui serait visé», conclut le haririen. Qui oublie que son propre camp, loin d’être toujours en position d’agressé, n’hésite pas à attaquer nombre de ministres, qui se trouvent comme par hasard être des maronites, donc bien placés pour être des candidats à la présidence de la République. Où l’avènement de l’un d’eux ne plairait pas beaucoup au président du Conseil, peut-être parce qu’ils ne sont pas très favorables à ses vues. Et à ses projets…
Le monde des affaires, dont ils font pourtant partie intégrante, juge sévèrement «ces politiciens qui, avec leurs sempiternelles querelles, aggravent la récession économique», selon les termes d’un banquier. Un commerçant craint pour sa part que «toute cette période qui nous sépare de la présidentielle ne soit marquée par des conflits aussi éclatants, et aussi...