Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Match courtois Chirac-Jospin en marge du Mondial Le goal et le chef d'équipe

Un match courtois s’est engagé entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, en marge de la Coupe du monde de football. Mercredi soir, alors que l’équipe de France atteignait la finale, il s’est soldé par deux maillots bleus à un en faveur du chef de l’Etat. Depuis le 10 juin, et jusqu’à la demi-finale entre la France et la Croatie, les deux têtes de l’exécutif ont rivalisé de déclarations élogieuses sur le talent des Bleus et cohabité dans les tribunes officielles. La tentation était grande pour Jacques Chirac et Lionel Jospin, qui disputeront peut-être la finale des présidentielles de 2002, de filer la métaphore footballistique. Ainsi, le 24 juin, Jacques Chirac déclarait, en marge du match France-Danemark, qu’il aurait «beaucoup aimé» être goal parce que «c’est le dernier recours au moment où il y a des difficultés». «J’aurais beaucoup aimé être goal. Les goals (...) ont une très, très grande qualité de rapidité, de finesse, d’intelligence du jeu. Ils ont l’œil partout en permanence, et puis c’est le dernier recours au moment où il y a des difficultés», disait-il. Deux jours plus tard, Lionel Jospin, qui fut un sportif accompli dans sa jeunesse, s’est laissé aller à un tacle glissé: «A la différence de lui, moi, j’ai été goal». Le 30 juin, Jacques Chirac reprenait la main, lors d’un déplacement en Afrique australe, en avouant rêver d’une victoire de la France en finale de la Coupe du monde. «Je rêve à un président de la République française qui, le 12 juillet, remettrait la Coupe du monde à un capitaine de l’équipe de France», déclarait-il en Angola. Le 5 juillet, Lionel Jospin, reprenant une passe de son ministre Daniel Vaillant, qui le comparait à Zinédine Zidane, osait un parallèle explicite entre le parcours de l’équipe de France, sous la houlette de son entraîneur Aimé Jacquet, et sa situation d’aimé des sondages. «Je suis un chef d’équipe, ça c’est sûr. Je suis un entraîneur-joueur disons, un mélange de Jacquet et de Zidane», déclarait le premier ministre au micro d’Europe 1. Il estimait qu’«il y a, dans cette capacité de l’équipe de France, entendue dans tous ses sens, sportif et national, à dépasser ses limites, à reprendre le chemin en avant quelque chose d’une coïncidence qui peut nous frapper». Plus gravement, le chef du gouvernement français jugeait aussi «formidable» une «équipe elle-même extraordinairement diverse et représentative de cette diversité de la France». Extinction de voix «Quand je voyais, le soir de la victoire contre nos amis italiens, ce qu’on appelle des blacks et des beurs, avec des drapeaux tricolores, chantant la Marseillaise et se réjouissant, ça me paraissait être des images opportunes dans la période où nous sommes», ajoutait-il à l’adresse du Front national d’extrême-droite. Le lendemain, avant-veille de la demi-finale France-Croatie, l’un des 22 Bleus, Robert Pires, venait au secours du président de la République, en souhaitant que Jacques Chirac fasse montre d’encore plus d’enthousiasme en enfilant le maillot des Bleus. «Ce serait sympa si le président arrivait mercredi au Stade de France avec le maillot de l’équipe de France. Il pourrait avoir le numéro 23 avec son nom inscrit dans le dos. Ce serait un beau symbole et je trouverais ça formidable», déclarait-il. Jacques Chirac, debout dans les tribunes dès le coup de sifflet final du match France-Croatie, n’a pas osé en public. Mais lorsqu’il est descendu dans les vestiaires pour saluer les joueurs, il a, selon des témoins, revêtu son maillot «mascotte» puis celui que lui a offert Robert Pires, frappé du numéro 11. Lionel Jospin n’était pas en reste mercredi soir. Il est reparti du Stade de France avec le maillot de Christian Karembeu et la voix cassée. «J’ai beaucoup crié et j’ai une extinction de voix», a-t-il avoué. Le 2 juin, lors d’une visite au centre d’entraînement de Clairefontaine, Jacques Chirac avait déjà reçu des cadeaux dignes du premier des supporters: un caleçon et des chaussettes brodés à son nom, un poster dédicacé par tous les joueurs, un fanion de l’équipe de France et une mascotte Jules en peluche. Dimanche, jour de la finale, le premier ministre fêtera son 61e anniversaire. Nul doute qu’il espère aussi fêter la victoire de la France. Mardi, quel que soit le résultat de la finale, le gazon de l’Elysée, où se déroule la traditionnelle garden-party du 14 juillet, sera tricolore. Jacques Chirac a invité les 22 Bleus et leur entraîneur, Aimé Jacquet, ainsi que les footballeurs lensois, champions de France la saison dernière, et les Parisiens du PSG, doubles vainqueurs de la Coupe de France et de la Coupe de la Ligue. Le chef de l’Etat a également convié les rugbymen du Stade français, champions de France 1998, et leurs rivaux malheureux de Perpignan, ainsi que des volontaires du comité français d’organisation du Mondial. (Reuters)
Un match courtois s’est engagé entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, en marge de la Coupe du monde de football. Mercredi soir, alors que l’équipe de France atteignait la finale, il s’est soldé par deux maillots bleus à un en faveur du chef de l’Etat. Depuis le 10 juin, et jusqu’à la demi-finale entre la France et la Croatie, les deux têtes de l’exécutif ont...