La défection d'un officier de l'ALS a permis le démantèlement du groupe Arrestation de 17 membres d'un réseau pro-israélien

Le Parquet militaire a requis la peine de mort et les travaux forcés à perpétuité à l’encontre de 17 membres d’un réseau de collaborateurs avec les services de renseignements israéliens essentiellement actif dans la région de la Békaa. Soixante autres suspects en fuite sont toujours recherchés par les services de sécurité. Selon une source bien informée, le réseau a pu être démantelé à la suite d’informations obtenues il y a deux semaines d’un responsable de l’Armée du Liban Sud, Raja Ward (37 ans). Numéro 2 des services de renseignements de l’ALS dans le secteur oriental de la zone occupée, Ward avait quitté la bande frontalière et s’était livré aux services de sécurité de l’armée. Dans les conclusions de l’enquête qu’il a publiées hier, le commissaire du gouvernement auprès du tribunal militaire, le juge Nasri Lahoud, indique que ce réseau avait pour mission de renseigner l’armée israélienne et l’ALS sur les mouvements des résistants et sur les activités des armées libanaise et syrienne. Les 17 suspects arrêtés sont: Farès Abou Assi, Salmane Hammoud, Roger Badaoui, Ghaleb Massoud, Khaled Mghamès, Sélim Hammoud, Leila Jaber, Imane Youssef, Ghada Raslane, Nader Abdel Samad, Walid Ghacham, Ahmed Farès, Hanna Keirouz, Rima Aoun, Hani Khattar, Karim Abou el-Oula et Chebli Farhat. M. Lahoud précise que les premiers membres du réseau ont été recrutés au début de l’année 1995. Leur tâche consistait donc à collecter des informations en dehors de la zone occupée. Les Israéliens leur versaient des sommes d’argent ou facilitaient leur entrée en Israël pour qu’ils puissent y travailler. Plusieurs personnes ont subi en Israël un entraînement spécial sur les techniques de la communication codée, l’utilisation des encres secrètes et des talkies-walkies. C’est notamment le cas de Ghaleb Massoud et de Wahib Abdel Samad qui ont collecté des informations sur les troupes syriennes déployées à Dahr el-Baïdar, Mdeirej et Ammik dans la Békaa. Ghaleb utilisait les techniques qu’il a apprises et envoyait des lettres codées en Grèce où elles étaient réceptionnées par un contact qui les retransmettait en Israël. Il a envoyé onze lettres en tout et a reçu un peu plus que sept mille dollars des Israéliens. Wahib Abdel Samad a été chargé par les Israéliens d’étendre ses activités en Syrie. Il a collecté des informations sur les aéroports militaires situés entre les régions de Mazzé et de Arna. Il a aussi recruté un de ses proches syriens, l’ingénieur Nahed Elbé, avec qui il a effectué un séjour d’une semaine en Israël. Les responsables israéliens ont demandé à Nahed de s’engager dans l’armée syrienne en tant qu’officier, cette position lui permettant d’être plus utile et plus efficace. M. Lahoud a transmis le dossier de cette affaire au juge d’instruction militaire qui doit établir l’acte d’accusation en prévision du procès.