Assad à Paris les 16 et 17 juillet

Le président syrien Hafez el-Assad est attendu le 16 juillet à Paris pour une visite d’Etat de deux jours, a-t-on confirmé hier de sources diplomatiques concordantes à Paris. Cette visite répond à une invitation officielle du président français Jacques Chirac, remise le 24 mai au chef de l’Etat. Il s’agit du premier déplacement de Hafez el-Assad en France depuis 1976 et également de sa première visite d’Etat dans un pays occidental depuis lors. Il s’était rendu à Genève en janvier 1994 pour un sommet de quelques heures avec le président américain Bill Clinton. Officiellement, la visite du président syrien répond à celle qu’avait effectuée M. Chirac à Damas en 1996, qui avait permis de consolider les relations franco-syriennes. Le jour de son arrivée, M. Assad sera reçu par M. Chirac pour un entretien suivi d’un dîner officiel. Le lendemain, il sera notamment l’hôte d’un déjeuner offert en son honneur par le premier ministre français Lionel Jospin. La venue du président syrien en France survient alors que le processus de paix au Proche-Orient est entièrement paralysé, et que les pourparlers israélo-syriens sont interrompus depuis février 1996. Cette visite devrait permettre aux dirigeants français et syriens de procéder à un échange de vues approfondi sur la persistance du blocage de la situation, que Paris et Damas jugent très dangereux pour la région. Les deux capitales sont depuis quelque temps en contact quasi permanent, et en constante concertation sur la situation régionale. Après avoir traversé une période difficile dans les années 80, les relations bilatérales se sont très nettement améliorées. Les deux pays vivent «une des périodes les plus positives» de leurs relations, a ainsi affirmé début juin M. Chirac tandis que le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine a qualifié la Syrie de «partenaire stratégique». Par ailleurs, le ministre égyptien des Affaires étrangères Amr Moussa est attendu le 17 juillet à Paris où il aura des entretiens avec son homologue français Hubert Védrine, a-t-on indiqué hier au ministère français des Affaires étrangères. Paris et Le Caire sont en concertation étroite sur les moyens de sauver le processus de paix au Proche-Orient, notamment à travers l’organisation d’une conférence internationale au cas où les efforts américains de relance venaient à échouer. A l’origine de cette initiative, la France et l’Egypte ont décidé d’attendre de voir si les Etats-Unis parviennent à convaincre les Israéliens d’accepter le plan américain de retrait de 13,1% en Cisjordanie, rejeté jusqu’ici par Israël. Le gouvernement israélien a réitéré dimanche son opposition à la proposition franco-égyptienne d’une «conférence des pays résolus à sauver la paix» au Proche-Orient, lancée en mai à Paris. M. Moussa viendra à Paris après une visite aux Etats-Unis pour des entretiens avec les responsables américains. (AFP, Reuters)