Au dîner des anciens de l'USJ Hraoui met en garde contre une exacerbation du confessionnalisme

Le président de la République Elias Hraoui a affirmé hier que «c’est porter atteinte à la Constitution que de passer sous silence ce qui nuit à l’entente». A l’occasion d’un dîner de promotion organisé par l’Association des anciens de la faculté de droit, de sciences politiques et économiques de l’Université Saint-Joseph à l’hôtel «Regency Palace», le chef de l’Etat a prononcé un discours dans lequel il a en outre estimé que, «depuis l’accession du pays à l’indépendance, nous oscillons entre le confessionnalisme et la citoyenneté. Nous savons tous que le confessionnalisme est une maladie, mais nous n’avons pas encore réussi à y remédier; bien au contraire la situation s’est aggravée et nous nous trouvons aujourd’hui à la limite du sectarisme», a-t-il ajouté. Le président Hraoui a poursuivi à ce sujet: «Nous sommes tous conscients du fait que la citoyenneté constitue la solution à nos problèmes, mais nous n’avons pas encore réussi à approfondir ce concept dans tous les domaines». Il a cité dans ce cadre l’exemple des nominations au sein de la fonction publique, «nominations qui font toujours l’objet d’un débat dans lequel prédomine l’aspect confessionnel». «Les relations entre responsables sont certes importantes, a-t-il dit, mais pas au détriment de l’Etat. Les aspects confessionnels sont également à prendre en considération, mais l’Etat passe avant», a précisé le chef de l’Etat. Le président Hraoui a d’autre part réaffirmé que «le grand défi est aujourd’hui l’édification de l’Etat, l’Etat de droit pour tous». «L’Etat s’édifie par les positions courageuses et justes, par les plans adéquats et leur application sans compromis. Nous avons besoin de deux révolutions: celle de la modernisation des lois et celle de l’engagement de tous à appliquer les lois». «Moi-même, je vous dis qu’il est difficile de gouverner le Liban sans les lois et qu’il est facile de le gouverner si l’on s’engage tous à appliquer la loi». Et M. Hraoui de poursuivre: «La liberté ne peut être réelle au milieu d’une suprématie du sectarisme. La liberté ne devient réelle que si elle est protégée par la loi. La liberté provient de la conscience et de la moralité sinon elle se transforme en arrogance. La liberté se renforce par ses limites dont la première est l’intérêt supérieur de l’Etat, son respect et la préservation des relations du Liban avec ses frères et ses amis». Etaient notamment présents au dîner de promotion les ministres Michel Eddé, Farès Boueiz, Chahé Barsoumian, Elias Hanna ainsi qu’un certain nombre de députés.