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Actualités - CHRONOLOGIE

Contentieux du Liban-sud, actions subversives, échéance présidentielle Les dossiers chauds s'accumulent sur la scène locale

L’été s’annonce chaud pour les Libanais sur le double plan politique et sécuritaire. Entre l’échéance présidentielle de l’automne prochain et l’apparente détermination d’Israël d’appliquer, sous certaines conditions, la résolution 425, les causes d’inquiétude ne manquent pas. Les seize attaques simultanées menées à l’aube de jeudi dernier par le «Hezbollah» contre des positions de l’armée israélienne et de «l’Armée du Liban-Sud» en bordure de la «zone de sécurité» ont constitué une escalade certaine dans la nature de la guerre d’usure menée par les miliciens intégristes contre «Tsahal», d’autant que la position de Haddatha a été prise d’assaut et a été occupée pendant un court laps de temps par les combattants du «Hezbollah». Une éventuelle réédition de telles attaques simultanées ne pourrait qu’accélérer le processus de retrait conditionnel de l’armée israélienne du Liban-Sud. Des sources diplomatiques concordantes soulignent dans ce cadre que l’Etat hébreu affiche sa détermination à appliquer la 425 dans les prochains mois. Le gouvernement libanais refusant d’engager des pourparlers avec Tel-Aviv en vue de paver la voie à un retrait, la porte reste ouverte à un règlement «à chaud» du contentieux du Liban-Sud, avec tout ce que cela implique comme risques d’escalade et de dérapages. La question que se posent certains observateurs sur ce plan est de savoir si un quelconque lien serait établi entre le timing de l’échéance présidentielle et un possible déblocage dans la région méridionale du pays. En première analyse, le dossier de la 425 dépend à l’évidence de considérations régionales (et internationales) qui dépassent de loin le développement ponctuel en rapport avec l’élection d’un nouveau président au Liban. Il reste que cette dernière échéance crée incontestablement une atmosphère de tension et de tiraillements sur la scène locale. D’ores et déjà, certaines grandes manœuvres en rapport avec l’échéance présidentielle sont perceptibles sur ce plan, à quelques mois de la fin du mandat du président Elias Hraoui. Les dernières informations officielles relatives au démantèlement d’un réseau qui regrouperait d’anciens membres des «Forces libanaises» et qui aurait travaillé pour le compte des services de renseignements israéliens sont venues illustrer à quel point la conjoncture présente paraît délicate dans le pays. Une source officielle judiciaire, citée par l’Agence nationale d’information, a fait hier de nouvelles révélations à ce propos en affirmant que le réseau en question projetait d’assassiner les ministres Michel Murr et Elie Hobeika (VOIR PAGE 2). Il n’est certes pas exclu que des services de renseignements étrangers redoublent d’activité sur la scène libanaise dans la situation actuelle. Mais la question que se posent de nombreux observateurs est de savoir si le tapage médiatique autour de l’implication d’anciens militants des F.L. dans des attentats terroristes ces dernières années reflète ou non une quelconque volonté de rogner à nouveau les ailes du courant des F.L. après les succès remportés par cette formation lors des récentes élections municipales. Si une telle hypothèse s’avère fondée, la nouvelle campagne contre les F.L. serait-elle liée (d’une manière indirecte) à l’échéance présidentielle? Ou serait-elle en rapport, plutôt, avec les grandes manœuvres visant à définir les esquisses du nouveau paysage politique qui pourrait apparaître à la faveur de l’élection d’un nouveau chef de l’Etat? Il est certes difficile, dans le contexte présent, d’apporter des réponses à de telles interrogations. Il reste que les milieux politiques ont relevé hier à ce propos que la source judiciaire citée par l’ANI a souligné que «de nombreux membres des Forces libanaises ont mal interprété les derniers développements politiques» survenus dans le pays (allusion à peine voilée aux élections municipales). La source en question souligne, certes, que «jusqu’à présent, l’enquête n’a pas établi un lien» entre le réseau démantelé et «les responsables F.L.», mais elle affirme dans le même temps que les deux principaux suspects étaient présents aux activités entreprises par Mme Sethrida Geagea. Et la même source précitée de «conseiller» aux responsables F.L. de surveiller de plus près leurs partisans s’ils désirent ne pas être l’objet de suspicion. En tout état de cause, un développement mineur mais significatif est venu hier apporter de l’eau au moulin de ceux qui estiment que le pays s’est engagé sur la voie des grandes manœuvres visant à façonner quelque peu le paysage politique du prochain mandat. Le député de Baabda Jean Ghanem (membre du bloc parlementaire de M. Hobeika) a dénoncé en soirée «la campagne de dénigrement» dirigée contre le ministre des Ressources hydrauliques et électriques. Certains milieux locaux ont fait filtrer, en effet, à la presse ces dernières quarante-huit heures des informations dont il ressort que les hauts responsables officiels ont tenté en vain ces derniers jours d’entrer en contact avec M. Hobeika au sujet des pannes survenues à la centrale de Zouk, mais le ministre n’était pas joignable. Les mêmes milieux ont ajouté qu’il s’est avéré que M. Hobeika se trouve en Thaïlande et que les hauts responsables ignoraient tout du motif d’un tel voyage. De là à supposer que ces «fuites malintentionnées» visent à porter préjudice à M. Hobeika dans le contexte présent, il n’y a qu’un pas que le député de Baabda s’est empressé de franchir.
L’été s’annonce chaud pour les Libanais sur le double plan politique et sécuritaire. Entre l’échéance présidentielle de l’automne prochain et l’apparente détermination d’Israël d’appliquer, sous certaines conditions, la résolution 425, les causes d’inquiétude ne manquent pas. Les seize attaques simultanées menées à l’aube de jeudi dernier par le...