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Actualités - ANALYSE

Awkar : il n'y a pas de quoi fouetter un chat ...

Poussant le flegme jusqu’à l’humour, on a voulu voir à Washington dans les roquettes tirées à proximité de l’ambassade de Awkar, «une première salve en l’honneur de David Sutterfield qui doit bientôt remplacer Richard Jones à Beyrouth où, ancien conseiller, il est si connu…» Ainsi que certain haut personnage aimerait à dire en langage cru, les Américains réagissent au coup de semonce «sans cliquer la souris ni claquer des dents.» A Washington on ne s’est donc pas ému outre-mesure de cette brusque entorse au statu quo sécuritaire et on n’en a pas voulu aux Libanais. A preuve que Clinton n’a pas hésité un seul instant à faire cadeau à Hariri du feu vert pour la vente aux passagers U.S. de tickets d’avion à destination du Liban, marché jusque-là prohibé malgré la levée voici quelques mois de l’embargo concernant le voyage de ressortissants américains dans notre pays. Parallèlement, le Congrès délivrait à travers l’une de ses commissions un retentissant satisfecit aux forces régulières libanaises, armée en tête, pour le maintien satisfaisant de l’ordre dans ce pays, notamment à l’occasion des élections municipales. Selon un cadre U.S. haut placé, rencontré récemment aux States «les tirs à proximité de Awkar sont un message politique bien plus que sécuritaire. On n’a voulu ni nous faire mal ni même nous faire peur ou nous intimider mais simplement nous rappeler que certaines parties existent et détiennent encore quelques cartes… Et ceci probablement à l’occasion des prochaines présidentielles ou encore d’un éventuel retrait israélien de votre Sud. Sans compter également, estime ce fonctionnaire du premier rang, que l’on a peut-être voulu gentiment rappeler à votre président du Conseil, qui venait chez nous, de quel côté son cœur doit continuer à balancer. Tout cela est assez inoffensif, traditionnel pour ainsi dire et il n’y a pas de quoi fouetter un chat. A preuve que désormais nous considérons le Liban comme un pays assez sûr pour que nos ressortissants puissent s’y rendre. Nous ne sentons pas que nos intérêts ou notre ambassade sont menacés» répète-t-il. Et d’ajouter que «le correspondant qui a voulu nous adresser ce message des roquettes, ne sait peut-être pas que nous ne sommes pas indifférents à sa situation. Loin de vouloir le contrer, nous espérons pouvoir l’aider. Et c’est de la sorte qu’il faut sans doute interpréter les indications rendues publiques après ses entrevues avec nous par M. Hariri, à savoir qu’il y aurait prochainement du neuf au niveau de la région. Nous souhaitons en effet beaucoup qu’il y ait une reprise des négociations syro-israéliennes dans les meilleurs délais et à partir du point qui avait été atteint antérieurement, non à partir de zéro comme le voudrait Netanyahu.» «Toujours est-il, conclut ce cadre américain, que vous devez plus que nous vous inquiéter de l’incident de Awkar. Car un précédent de la sorte peut toujours donner des idées à différentes parties qui auraient intérêt à déstabiliser fortement la scène libanaise, ne serait-ce que pour faire pression sur la Syrie qui en a la garde… Il faut donc que vous fassiez attention». D’autant que même sans victimes ou blessés, de pareils incidents risquent de torpiller la saison touristique d’été.
Poussant le flegme jusqu’à l’humour, on a voulu voir à Washington dans les roquettes tirées à proximité de l’ambassade de Awkar, «une première salve en l’honneur de David Sutterfield qui doit bientôt remplacer Richard Jones à Beyrouth où, ancien conseiller, il est si connu…» Ainsi que certain haut personnage aimerait à dire en langage cru, les Américains...