Hraoui et Hariri réaffirment la détermination de l'Etat à obtenir la libération de tous les détenus Qu'Israël se retire des secteurs occupés au Liban et en Syrie et nous seront prêts pour la paix, affirme le chef du gouvernement (photos)

Les chefs de l’Etat et du gouvernement, MM. Elias Hraoui et Rafic Hariri ont tous deux affirmé hier qu’il n’auront de cesse jusqu’à ce que le Liban-Sud soit libéré et que les prisonniers détenus par les Israéliens soient relâchés. M. Hraoui a tenu ces propos dans un message qu’il a adressé aux Libanais à l’occasion de la restitution par Israël des corps de 40 combattants libanais et de la libération de 60 prisonniers libanais. Quant à M. Hariri, il haranguait la foule rassemblée à Majdelyoun pour accueillir les détenus que des convois du CICR ont ramenés jusqu’à la résidence des Hariri dans ce village proche de Saïda. M. Hariri et sa sœur, le député Bahiya Hariri, entourés de députés de la région, étaient restés un peu à l’écart pour assister aux émouvantes retrouvailles des prisonniers relâchés avec les membres de leurs familles, pendant qu’une foule en délire agitait des drapeaux, scandant des «Allah Akbar» et entonnant des chants à la gloire des combattants anti-israéliens et que les femmes lançaient du riz et des fleurs à la ronde. Passé le moment d’émotion, M. Hariri et sa soeur se rendent auprès de chacun des détenus libérés, s’enquérant de leur santé. Puis s’adressant à la foule, le chef du gouvernement a affirmé la détermination de l’Etat à n’épargner aucun effort pour délivrer tous les prisonniers encore détenus par Israël, récupérer les corps des combattants morts et libérer toutes les parties occupées du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest. «Les prisonniers relâchés ont des droits et l’Etat est conscient de ses devoirs à leur égard et à l’égard de leurs parents. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour les intégrer dans la société et pour les aider», a ajouté M. Hariri avant de remercier le chef de l’Etat, le gouvernement, le CICR, les présidents français et syrien, le chef du Parlement et le commandement de l’armée pour leur contribution à la libération des 60 détenus. M. Hariri a ensuite rappelé que les Libanais aspirent à la paix «Nous disons aux Israéliens: retirez-vous des secteurs que vous occupez au Liban et en Syrie et nous sommes prêts pour la paix», a poursuivi le chef du gouvernement en faisant valoir que si «l’Etat hébreu souhaite dominer la région, personne n’y vivra en paix». M. Hariri a réaffirmé dans ce cadre que Beyrouth et Damas ont les mêmes positions et le même point de vue. «Je répète: nous voulons la paix, mais le peuple libanais a aussi prouvé qu’il est prêt à combattre et à mourir pour préserver sa liberté, son indépendance et sa souveraineté», a-t-il encore dit, estimant qu’Israël n’a d’autre choix que de poursuivre les négociations de paix et de se retirer des territoires arabes occupés. Du palais de Baabda, le chef de l’Etat adressait dans le même temps un message aux Libanais, soulignant que le «Liban a réussi (à récupérer ses prisonniers et les corps de ses combattants) parce que tous ses fils sont attachés au droit, refusent l’occupation d’une partie de leur terre et se tiennent aux côtés de l’Etat qui a accompli avec vaillance cette mission». Le président Hraoui a indiqué que son «vœu le plus cher est de parvenir dans un proche avenir à délivrer les prisonniers qui restent et à libérer les secteurs occupés» au Liban-Sud et dans la Békaa-Ouest. «Les droits les plus nobles méritent d’importants sacrifices», a-t-il poursuivi soulignant l’attachement du Liban à une paix «digne et globale». Il a aussi réaffirmé la coordination libano-syrienne «pour défendre la dignité arabe et nos droits sacrés», avant de remercier les présidents français et syrien, le CICR, «ainsi que tous ceux qui ont contribué au succès de cette opération» pour les efforts qu’ils ont déployés dans ce sens.