Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Carnet de route La balourdise américaine

Nous l’aurons bu jusqu’à la lie pendant treize ans, cet orgueilleux chantage américain: le Liban frappé d’interdit, les hommes et les marchandises d’interdiction, avec, depuis quelques mois, des nuances, et, depuis mercredi, la gloire. Celle dont nous honore le président de la seule puissance du monde, celle dont la presse libanaise honore, dans toutes ses premières pages, Hariri, si bien que la seule réticence passe inaperçue: tous les Américains, toutes leurs marchandises sont autorisés à prendre le chemin de Beyrouth, MAIS UN CHEMIN DÉTOURNÉ, car les trains d’atterrissage des vols américains sont incompatibles avec les pistes des aéroports du Liban. Que de malentendus dans un seul geste! Et d’abord la dépendance de l’homme glorifié, ici et dans la région, ce que tout le monde sait, par rapport à la manipulation de ses voisins. Cela, au moins, devrait faire baisser la pédale, pour éviter un certain ridicule. Or, tout se passe comme si l’on couronnait un héros de la patrie au lieu d’un excellent courtier. Alors, il y a des gens que ça met de mauvaise humeur. Qu’on leur demande des remerciements pour l’arrivée (par l’Europe, Amman ou Dakar) de quelques yankees en mal de contrats, qu’on se soit livré à toute cette comédie burlesque pour vendre des «airline tickets» (refrain de Clinton) vers une contrée dont les pistes d’aéroport restent diabolisées, ils en ont ras la patate. Et, entre le rire et les larmes, leurs émotions ont du mal à choisir. Parce que le contexte n’est guère drôle, et que de toute façon l’humour n’est que la politesse du désespoir. Alors, on se détourne avec passion vers le «Mondial». Le royaume salutaire du muscle. * * * Ce n’est pas pour en remettre, côté humiliation, mais dans un grand quotidien français avant hier, un article sur deux colonnes de toute la page nous concerne. Son titre: «La plage des potences». Surtitre: «Liban».
Nous l’aurons bu jusqu’à la lie pendant treize ans, cet orgueilleux chantage américain: le Liban frappé d’interdit, les hommes et les marchandises d’interdiction, avec, depuis quelques mois, des nuances, et, depuis mercredi, la gloire. Celle dont nous honore le président de la seule puissance du monde, celle dont la presse libanaise honore, dans toutes ses premières pages, Hariri, si...