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Actualités - REPORTAGE

Coordinateur du ministère canadien des affaires étrangères pour le processus de paix Robinson inspecte les camps de réfugiés palestiniens du Liban-nord (photo)

M. Andrew Robinson, coordinateur spécial du ministère canadien des Affaires étrangères pour le processus de paix au Moyen-Orient, s’est rendu hier aux camps de réfugiés palestiniens de Beddawi et de Nahr el-Bared au Liban-Nord, où il a inspecté un projet de logements financé par le gouvernement canadien. Il a également rencontré les membres des comités populaires des camps palestiniens. C’est en compagnie de l’ambassadeur du Canada au Liban, M. Paul Marchand, du directeur de l’UNRWA au Liban, M. Wolfgang Plasa, du coordonnateur-adjoint du bureau de M. Robinson, M. Yves Duval, ainsi que de Mme Roula el-Rifai, attachée de presse de la mission internationale au Liban, que M. Robinson a entamé sa visite aux camps de réfugiés palestiniens du Liban-Nord. A Beddawi et Nahr el-Bared, les cimetières côtoient les habitations. On est frappé par le surpeuplement des camps. Dans chaque quartier, des groupes de gamins jouent, à l’heure de l’école, dans les rues étroites et non asphaltées. A Beddawi, M. Robinson a été accueilli par les personnes appartenant aux familles (au nombre de 55) bénéficiaires du projet canadien de logements, dont le coût s’élève à 460 mille dollars. Ces familles sont classées par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens au Proche-Orient (UNRWA) comme «des cas lourds, parce qu’elles ne présentent pas des adultes de sexe masculin en assez bonne santé pour travailler». Changement dans la qualité de vie Comparant sa mission de cette année à celle de l’année dernière, M. Robinson a souligné qu’il est «heureux et impressionné par le changement de la qualité de vie qui s’est opéré grâce aux nouveaux logements». Il a précisé que «des familles qui vivent à l’extérieur des camps vont être réintégrées. Le projet sera complètement achevé en juillet 1999». Ces réfugiés palestiniens font partie des «déplacés». Ils sont arrivés à Beddawi à la suite de la destruction de leurs camps initiaux de Nabatyé et de Tall-el-Zaatar. Et, depuis, ils ont vécu dans la cour d’une école du camp de Beddawi, «dans des maisons au toit de zinc», précise un homme présent sur les lieux. M. Mohammed Abdel-Al, ingénieur à l’UNRWA, a donné de vagues précisions sur les logements dont «la superficie dépend du nombre des membres de la famille» qui cohabitent ensemble (père, mère, frères et sœurs mariés). La délégation s’est ensuite rendue au camp de Nahr el-Bared où elle s’est réunie avec les membres des comités populaires des camps de Beddawi et de Nahr el-Bared. Ces comités jouent le rôle d’une municipalité; ils sont en charge de l’administration du camp. «Une tâche qui va du règlement des litiges entre particuliers à la distribution de l’eau à l’intérieur du camp». A l’entrée de la salle où la réunion a été tenue, une pancarte collée au-dessus de la porte indique: «Israël tue nos enfants à coups de bombes, tandis que l’UNRWA les tue par négligence». Augmenter les aides Dans son intervention, M. Plasa a précisé que «l’Office de secours aux réfugiés effectue des pourparlers avec les pays donateurs afin qu’ils octroient des aides financières supplémentaires aux camps de réfugiés palestiniens au Liban». Quant à M. Robinson, il s’est adressé en arabe au comité en manifestant sa satisfaction «d’évaluer les changements qui se sont opérés depuis sa visite au Liban en mai 97». Et de souligner, en anglais, avoir visité «le camp de Beddaoui pour inspecter les logements, en cours de construction, financés par le gouvernement canadien. A Nahr el-Bared, j’inspecte le terrain pour construire des logements aux familles déplacées de réfugiés palestiniens». Il a précisé que M. Plasa l’a informé «d’un important projet d’infrastructure qui sera lancé à l’intérieur du camp». Et d’ajouter que «la mission internationale pour les déplacés est consciente des besoins des réfugiés palestiniens et que des fonds doivent être assurés pour le bénéfice exclusif de ces réfugiés». Le secrétaire général du comité populaire de Nahr el-Bared, M. Abou Hicham Leila, a rendu hommage «aux efforts déployés par le Canada qui construit des logements à l’intention des familles palestiniennes». Quant au secrétaire général des ligues populaires du camp de Beddawi, M. Abou Khaled Ali, il a souligné que «les réfugiés ont besoin de façon urgente des contributions étrangères ainsi que de l’aide de l’UNRWA. L’Office de secours aux réfugiés doit nous aider à mener une vie digne de ce nom». Il a rappelé que «la condition des réfugiés palestiniens au Liban est différente de celle qui existe dans tous les pays arabes. Il nous est interdit de travailler et de participer ainsi à la vie économique». «L’UNRWA ainsi que le groupe de travail sur les réfugiés doivent inciter le gouvernement libanais à nous accorder nos droits civiques», a-t-il dit. Et d’appeler «l’Office de secours aux réfugiés à entreprendre des pourparlers avec les autorités concernées afin qu’un terrain soit ajouté au camp de Beddawi». Avant de quitter les lieux, M. Robinson a déclaré que «la communauté internationale n’a pas oublié les réfugiés palestiniens. Nous avons beaucoup de travail à faire dans ce domaine». Les comités populaires ont remis au coordinateur spécial du ministère canadien des Affaires étrangères un mémorandum sur les conditions de vie dans les camps palestiniens au Liban. L’un des documents porte la signature «des fils de la Palestine au camp des réfugiés de Nahr el-Bared». Il précise que «les réfugiés palestiniens qui habitent les camps au Liban vivent dans des conditions inhumaines. Il nous est interdit d’exercer nos droits civiques, sociaux et humains à cause des mesures abusives prises par le gouvernement libanais à notre égard. Jusqu’à présent le gouvernement libanais ignore les droits essentiels du peuple palestinien». Le document n’a pas épargné l’UNRWA qui «réduit ses services octroyés aux peuple palestinien. Cet organisme a été créé afin d’aider les réfugiés et non afin d’augmenter leurs souffrances». Le document souligne en conclusion que «le peuple palestinien refuse tout plan d’implantation et tient à préserver son droit de retour à sa terre d’origine».
M. Andrew Robinson, coordinateur spécial du ministère canadien des Affaires étrangères pour le processus de paix au Moyen-Orient, s’est rendu hier aux camps de réfugiés palestiniens de Beddawi et de Nahr el-Bared au Liban-Nord, où il a inspecté un projet de logements financé par le gouvernement canadien. Il a également rencontré les membres des comités populaires des...