Levant l'embargo décrété en 1985 Clinton autorise la vente des billets d'avion à destination du Liban Siniora : c'est le premier fruit des entretiens du chef du gouvernement

La nouvelle annoncée hier par le quotidien «As Safir» a été confirmée par l’ambassade américaine à Beyrouth qui a publié le texte de la décision du président Bill Clinton d’autoriser désormais la vente de tickets d’avion vers Beyrouth à partir des Etats-Unis. De même, usant de ses prérogatives présidentielles, M. Clinton a aussi autorisé les agences de voyages américaines et autres à vendre des tickets et à assurer le fret entre le Liban et les Etats-Unis. «Tous les embargos décidés à ce sujet sont levés. Il reste cependant interdit à l’aviation américaine d’atterrir au Liban. Cette décision est immédiatement exécutoire et annule les effets de la précédente décision. Nous demandons qu’elle soit publiée au bureau d’enregistrement fédéral». Cette décision présidentielle américaine datée du 19 juin 1998 annule la précédente décision d’embargo prise le 1er juillet 1985 et allégée par une autre décision datant du 17 août 1992. Bien que le texte très succinct ne donne aucun motif pour ce nouvel allègement de l’embargo américain sur le Liban, la décision du président Clinton intervient après son récent entretien avec le président du Conseil libanais, M. Rafic Hariri. Le ministre d’Etat chargé des Finances, M. Fouad Siniora, a d’ailleurs immédiatement fait le lien entre les deux événements, précisant que la décision du président américain «est le premier fruit de la visite de M. Hariri à Washington. Elle prouve la grande confiance de l’administration américaine et de la communauté internationale dans la situation qui prévaut actuellement au Liban. Et cela, en dépit des tentatives de certains de discréditer le Liban et de le présenter comme un pays dont la situation demeure instable. Je fais ainsi allusion à la tentative d’attaque de l’ambassade américaine à Awkar. Cette décision est la réponse claire et nette de l’administration américaine aux pêcheurs en eaux troubles». Le ministre Siniora a ensuite mis l’accent sur l’importance économique de cette décision qui permettra aux hommes d’affaires et aux investisseurs américains de venir à Beyrouth. Il a ensuite annoncé que des négociations seront entamées prochainement entre les deux pays afin de conclure des accords sur la protection des investissements et l’interdiction de la double imposition. Enfin, selon lui, cette décision renforcera les échanges entre les deux pays et facilitera le transit des marchandises. La Lebanese American Business Association s’est, à son tour, félicitée de la décision du président Bill Clinton. Le président de l’association, M. Sélim Zeenni, a rappelé qu’elle intervient moins d’un an après la décision d’autoriser le voyage des Américains vers Beyrouth et elle s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations économiques entre le Liban et les Etats-Unis. Selon M. Zeenni, cette décision est une preuve de confiance dans le Liban. «Et le nombre d’hommes d’affaires américains qui sont venus au Liban au cours des dix derniers mois, nous laisse augurer du meilleur».