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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Critiquant de nouveau le voyage du premier ministre à Washington et New York Boueiz : la visite de Hariri aux Etats-Unis n'était ni nécessaire ni justifiée

Le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz n’a guère ménagé hier, pour la seconde journée consécutive, le chef du gouvernement Rafic Hariri dont «la visite aux Etats-Unis n’était ni nécessaire ni justifiée», a-t-il estimé. Passant au crible toutes les activités du premier ministre à New York et à Washington, M. Boueiz a développé devant le président de l’Ordre des journalistes Melhem Karam ses griefs à l’égard du président Hariri. «On a prétendu que la réunion avec le secrétaire général des Nations Unies visait à confirmer la prorogation du mandat de la FINUL et à résoudre le problème norvégien au sein de cette force», a-t-il dit. «En réalité, il était clair depuis des mois que le mandat se renouvellerait automatiquement et rien ne sert de remettre la question sur le tapis. Pour ce qui est de la Norvège, celle-ci n’arrive pas à recruter suffisamment de jeunes dans son armée. D’où le retrait de ses forces de la FINUL. De toute manière, a précisé M. Boueiz, il y a plus de dix Etats qui ne demandent pas mieux que de remplacer la Norvège. Il revient au secrétaire général de l’ONU de trancher la question qui ne pose aucun problème». Quant à la visite de M. Hariri à Washington, le ministre des AE estime qu’elle n’était ni nécessaire ni justifiée. «Si le but était d’exposer une fois de plus l’affaire de la 425, les Etats-Unis ont affirmé par la bouche de leur secrétaire d’Etat qu’ils souhaitaient du Liban une révision de sa position. (...) Du point de vue politique, j’estime donc que le timing (de la visite) n’était pas adéquat... sauf si le but était de jeter de la poudre aux yeux sur le plan intérieur». Et M. Boueiz de critiquer de nouveau, comme lundi dernier, l’annonce faite par le chef du gouvernement de la prochaine visite du président Hafez el-Assad à Beyrouth. «En effet, a-t-il déclaré, Washington ne me semble pas l’endroit qui convient pour annoncer une telle visite. En général, l’annonce doit se faire à partir de l’une des capitales concernées, c’est-à-dire Beyrouth ou Damas». Les propos «vagues» de Hariri M. Melhem Karam demande alors au chef de la diplomatie de commenter les propos du premier ministre selon lesquels «des développements devraient avoir lieu». Et M. Boueiz de répondre: «A mon avis, la politique n’est pas une affaire de voyance. De là, je crois que ces propos sont vagues. Leur objet est sans doute de justifier certaines visites de routine. (...) En revanche, si le but de telles déclarations est de créer un climat d’optimisme, en réalité, elles ne servent qu’à endormir l’opinion publique internationale tout en blanchissant Israël du rôle négatif qu’il joue dans le processus de paix. Nous devons dire que la situation est extrêmement dangereuse parce que l’Etat hébreu entrave l’opération de paix. Cela doit être clamé sur tous les toits et nous n’avons pas le droit de dire: patientons». En réponse à une question de M. Karam, le ministre des AE a déclaré: «Dans 95% des cas, le chef du gouvernement m’a demandé de l’accompagner dans ses déplacement à l’étranger. J’ai refusé parce qu’il n’y avait aucune décision prise à cet égard en Conseil des ministres. Le sujet n’y avait même pas été évoqué», a-t-il précisé. Se prononçant contre un amendement de la Constitution en prévision de l’élection présidentielle «sauf si des circonstances exceptionnelles justifient une telle démarche dans les quatre mois à venir», M. Boueiz s’est félicité d’autre part de la solidarité que les Arabes ont manifestée lors de la conférence du partenariat euro-méditerranéen qui s’est récemment déroulée à Palerme. «Contrairement à ce que prétend Israël, les Européens ont compris qu’il vaut mieux traiter avec l’ensemble des Arabes plutôt qu’avec un pays à la fois», a-t-il dit. Enfin, le ministre des AE a appuyé le projet de loi présenté par un certain nombre de députés concernant la nécessité de relever l’âge de la retraite de 64 à 68 ans dans le corps diplomatique. M. Boueiz a toutefois estimé que cette loi devrait englober tous les diplomates sans exception et ne pas s’arrêter en 2001 comme le proposent les parlementaires. Message du ministre iranien des A.E. Par ailleurs, le chargé d’Affaires iranien au Liban, M. Mohammad Irani, a remis hier à M. Boueiz un message écrit de son homologue iranien M. Kamal Kharrazi. «C’est un message dans lequel l’Iran réitère son appui au Liban en ce qui concerne l’application de la résolution 425 du Conseil de Sécurité. Israël ne peut imposer une révision des clauses de cette résolution et il doit se retirer, sans contrepartie, du sud libanais et de la Békaa-Ouest», a précisé le diplomate iranien. M. Irani ne semble pas optimiste sur l’évolution de la situation dans la région car, pour lui, «toutes les tentatives de relance du processus de paix vont rester vaines tant que Netanyahu est au pouvoir». «Est-ce que le match Iran-USA est un début de dégel entre les deux pays»? lui a-t-on demandé. «Nous souhaitons voir le sport remédier aux carences de la politique, a-t-il répondu, mais en tout état de cause le problème n’a jamais été en Iran et maintenant plus que jamais la balle se trouve dans le camp américain, au sens politique et non sportif du terme. Nos positions sont affichées clairement, une confiance est à rétablir entre les deux pays et ceci ne peut venir que des Etats-Unis». M. Irani a indiqué aussi que «le ministère des A.E. de son pays n’a pas encore proposé le nom d’un nouvel ambassadeur à Beyrouth» mais que «la chose ne saurait tarder». Le diplomate iranien a enfin déclaré que «la victoire de l’équipe nationale de son pays était à prévoir» mais que, par contre, «ce qui ne l’était pas du tout c’est la fusillade nourrie qui a éclaté dans la banlieue-sud suite à cette victoire». M. Boueiz avait au préalable reçu l’ambassadeur de Bulgarie au Liban, M. Ventzislav Kanev, venu l’entretenir «du suivi à donner aux accords qui ont été conclus entre la Bulgarie et le Liban lors de la visite du ministre des A.E. de son pays à Beyrouth le 10 juin dernier».
Le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz n’a guère ménagé hier, pour la seconde journée consécutive, le chef du gouvernement Rafic Hariri dont «la visite aux Etats-Unis n’était ni nécessaire ni justifiée», a-t-il estimé. Passant au crible toutes les activités du premier ministre à New York et à Washington, M. Boueiz a développé devant le président de...