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Actualités - CHRONOLOGIE

A la veille de la présentation d'un rapport de Butler à l'ONU Les Etats-Unis mettent en doute les intentions irakiennes

Richard Butler devait donner aujourd’hui au Conseil de Sécurité des éclaircissements sur une «militarisation» réussie par l’Irak du gaz de combat VX, ont indiqué hier des diplomates, laissant ainsi supposer de nouvelles complications entre l’Irak d’un côté et l’ONU et Washington de l’autre. Cette impression a été étayée par les propos tenus par le président US, hier, concernant un prétendu gaz neurotoxique irakien. Le chef de la Commission spéciale sur le désarmement de l’Irak (UNSCOM) devait faire le point sur le désarmement de l’Irak, à la veille d’une réunion du Conseil de Sécurité devant maintenir en place les sanctions contre Bagdad pour une nouvelle période de deux mois. Plusieurs diplomates ont déclaré attendre de M. Butler des informations sur le fait que l’Irak aurait réussi à équiper des ogives de missiles de VX, un gaz neurotoxique mortel, avant la guerre du Golfe, en 1990, contrairement aux affirmations répétées de Bagdad. Le «Washington Post» a rapporté hier que des analyses faites sur des fragments d’ogives ont révélé des «quantités significatives» de composants de VX. Ces fragments d’ogives ont été excavés récemment par les experts de la Commission spéciale sur le site de Taji et analysés dans un laboratoire militaire américain. Ces faits ont «déjà été discutés avec les Irakiens et nous avons l’intention de continuer», a déclaré le porte-parole de l’UNSCOM, Ewen Buchanan. Dans un rapport au Conseil de Sécurité sur les entretiens qu’il a eus à la mi-juin à Bagdad avec les responsables irakiens, M. Butler avait indiqué qu’«au cours des discussions, la Commission a présenté les préliminaires de l’analyse chimique de certains restes d’ogives spéciales de missile découverts par excavation». M. Butler précisait que «la partie irakienne a rejeté ces résultats». «Les deux parties sont convenues de procéder à de nouvelles discussions sur cette question», avait-il ajouté. Dans une lettre au Conseil rendue publique lundi, le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz a réaffirmé que Bagdad a déjà fourni tous les documents prouvant que les tentatives pour produire du VX en 1990 et 1991 avaient échoué. Richardson: tromperie et dissimulation L’ambassadeur américain à l’ONU, Bill Richardson, a déclaré que «si ces informations étaient exactes — et nous le saurons lors du compte-rendu de l’ambassadeur Butler — cela porterait un coup aux efforts de l’Irak pour lever les sanctions». «Cela montre qu’ils ont continué à tromper, à dissimuler et à mentir et cela met en question leur engagement à se désarmer», a dit M. Richardson à la presse. De son côté, le président Clinton a indiqué que les informations indiquant que les missiles irakiens contenaient du VX avant la guerre du Golfe justifiaient l’attitude américaine en ce qui concerne le désarmement irakien. «Cela prouve que les Etats-Unis ont été précis et corrects dans leur insistance à soutenir les inspections des Nations Unies en Irak», a déclaré Bill Clinton. «Et cela prouve que notre décision de nous opposer à l’abandon des sanctions jusqu’à ce que toutes les résolutions des Nations Unies soient respectées est juste», a ajouté le président selon qui les révélations du Washington Post renforcent la position américaine souvent critiquée par ses alliés. L’embargo pétrolier imposé à l’Irak depuis son invasion du Koweït en août 1990 ne pourra être levé que lorsque l’UNSCOM certifiera que ce pays ne possède plus d’armes de destruction massive. Le délégué russe, Serguei Lavrov, a déclaré pour sa part attendre des explications de M. Butler sur les révélations de la presse. Un officiel de l’ONU a qualifié les révélations de «malheureuses», craignant que plusieurs délégations — notamment russe — dénoncent la fuite plutôt que de discuter des implications de cette découverte. Mercredi, Richard Butler doit aussi informer les quinze membres du Conseil du résultat de ses entretiens à Bagdad au cours desquels il a conclu un programme de deux mois pour accélérer le désarmement de l’Irak. Il s’était alors montré confiant sur une possible levée en octobre des sanctions imposées depuis huit ans à l’Irak, déclarant que «la lumière que l’on aperçoit au bout du tunnel maintenant n’a jamais été aussi visible». Mais dans son rapport au Conseil, la semaine dernière, le diplomate australien a paru revenir en arrière, en insistant sur toutes les incertitudes entourant toujours le programme clandestin d’armement irakien. Il a ainsi souligné que Bagdad avait refusé d’inclure des «questions prioritaires» de son désarmement dans le plan d’action de deux mois, ce qui laissait douter d’une levée prochaine des sanctions. Selon M. Butler, il s’agit de la production de gaz VX, de la comptabilité des combustibles de missiles prohibés et des mécanismes de dissimulation. (AFP, Reuters)
Richard Butler devait donner aujourd’hui au Conseil de Sécurité des éclaircissements sur une «militarisation» réussie par l’Irak du gaz de combat VX, ont indiqué hier des diplomates, laissant ainsi supposer de nouvelles complications entre l’Irak d’un côté et l’ONU et Washington de l’autre. Cette impression a été étayée par les propos tenus par le président...