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Actualités - CHRONOLOGIE

Le parlement iranien destitue le ministre de l'intérieur et porte un coup sévère au pouvoir de Khatami

Le Parlement iranien, dominé par les conservateurs, a porté dimanche un coup sévère au gouvernement du président réformateur Mohammad Khatami en destituant son ministre de l’Intérieur, immédiatement nommé vice-président par M. Khatami. Le ministre Abdollah Nouri, un membre-clé du Cabinet, a été nommé vice-président chargé du Développement et des Affaires sociales par le président Khatami, qui a souligné «sa compétence et ses capacités». Une motion de censure parlementaire contre M. Nouri a recueilli 137 votes contre, 117 en faveur du maintien du ministre, et 11 députés se sont abstenus. Au total, 265 députés sur 270 que compte le Parlement étaient présents. La destitution de M. Nouri est le coup le plus sévère porté au gouvernement de M. Khatami, investi en août 1997, par les conservateurs qui contrôlent le Parlement et de nombreuses institutions du régime. Les partisans de M. Nouri avaient pourtant tout fait pour empêcher cette motion de censure, qui risque de ralentir sérieusement les réformes politiques promises par le chef de l’Etat. Ce coup fragilise également l’Exécutif, au moment où l’Iran est invité par les Etats-Unis à entamer un processus de rapprochement, une perspective qui divise réformateurs et conservateurs. Lors de son intervention devant le Parlement, M. Nouri, 49 ans, a accusé les conservateurs de chercher à «entraver les réformes» promises par M. Khatami et à «mettre le gouvernement en difficulté». «Cette motion de censure n’affaiblira en rien le gouvernement et l’ouverture politique se poursuivra quel que soit le ministre de l’Intérieur», a-t-il souligné. Plusieurs députés conservateurs avaient exigé le «départ» de M. Nouri, en le présentant comme «source de tensions» pour le régime. M. Nouri était critiqué pour avoir pris fait et cause pour une autre figure emblématique de l’aile réformiste, le maire de Téhéran, Gholamhossein Karbastchi, actuellement jugé pour corruption. Les conservateurs lui reprochaient aussi d’avoir donné son aval à des manifestations qui avaient donné lieu à des heurts avec des groupes intégristes, et d’être responsable de la montée de «l’insécurité, de la criminalité et du trafic de drogue» en Iran. Les députés ont également reproché à M. Nouri son «laxisme» pour avoir toléré des manifestations de soutien à l’ayatollah Hossein-Ali Montazéri, ex-dauphin désigné de l’imam Khomeiny, écarté au profit de l’actuel guide de la République et numéro un du régime, l’ayatollah Ali Khamenei. Le président du Parlement (conservateur), Ali Akbar Nategh-Nouri, a toutefois cherché à dépassionner le débat en affirmant que cette motion de censure ne «traduisait pas de conflit entre l’exécutif et le législatif, contrairement à ce que dit la propagande étrangère». Des personnalités importantes du gouvernement Khatami ont assisté aux débats: les vice-présidents Hassan Habibi et Abdolvahed Moussavi-Lari, ainsi que plusieurs ministres dont notamment celui de la Culture Ataollah Mohadjerani, qui est également porte-parole du gouvernement. M. Khatami lui-même avait mis tout son poids dans la balance pour soutenir son ministre. «La présence et les points de vue de M. Nouri sont très importants pour nous, et son absence du Cabinet serait préjudiciable au pays et au gouvernement», avait-il souligné jeudi.
Le Parlement iranien, dominé par les conservateurs, a porté dimanche un coup sévère au gouvernement du président réformateur Mohammad Khatami en destituant son ministre de l’Intérieur, immédiatement nommé vice-président par M. Khatami. Le ministre Abdollah Nouri, un membre-clé du Cabinet, a été nommé vice-président chargé du Développement et des Affaires sociales par...