Mondial La France 2e pays en 8es de finale (photos)

La fièvre des cartons rouges qui s’est emparée jeudi du Mondial 98 a néanmoins profité au pays hôte, la France, qualifiée pour les 8es de finale de l’épreuve aux dépens de l’Arabie Séoudite (4-0). Dans ce match du groupe C, les Bleus ont, parfois laborieusement, tiré profit de l’expulsion de Mohammed Al-Khilaiwi pour inscrire deux buts, avant que leur meneur de jeu, Zinédine Zidane, soit sorti à son tour. Cette exclusion, qui devait priver le meneur de jeu tricolore des 8es de finale, a servi de déclic puisque deux autres buts ont suivi. (LES SPORTS PAGES 12 ET 13). En tout, ce sont cinq cartons rouges qui ont été brandis jeudi dans les deux matches du groupe C. Il a fallu 36 minutes et des dizaines d’occasions pour voir la France inscrire par Thierry Henry le premier but de cette rencontre à sens unique, puis une erreur du gardien séoudien Mohammed Al-Deayea pour que David Trezeguet double la mise (68e). Henry a ensuite enfoncé le clou (78e) pour rejoindre Marcelo Salas et Christian Vieri en tête du classement des buteurs de ce Mondial avec trois buts. Bixente Lizarazu a salé la note à cinq minutes de la fin. Les Français rejoignent ainsi les champions du monde brésiliens, seule autre équipe à avoir remporté ses deux matches, au tour suivant. Mais cette qualification s’est faite dans la douleur puisque, après Stéphane Guivarc’h, Christophe Dugarry, apparemment victime d’un claquage, est sorti sur une civière. Avec l’absence de Zidane, leur principal pourvoyeur de ballons, voilà les Tricolores confrontés à une terrible hémorragie en attaque, d’autant que David Trezeguet s’était fait une entorse la semaine dernière. Si les cartons rouges du match des Français peuvent paraître contestables, les trois expulsions prononcées par l’arbitre colombien Juan Jairo Toro Rendon lors du Danemark-Afrique du Sud risquent de faire couler encore plus d’encre. Toro Rendon a d’abord expulsé le Danois Miklos Molnar à la 67e minute. Deux minutes plus tard, il a désigné les vestiaires au Sud-Africain Alfred Phiri, coupable d’un méchant coup de coude. Rappel à l’ordre de Platini A cinq minutes de la fin du match, l’homme en noir a sanctionné d’une dernière expulsion le Danois Morten Wieghorst. Ces trois exclus étaient entrés comme remplaçants. Il faut remonter à 1954 puis 1938 pour trouver exemple de trois cartons rouges infligés dans un match de Coupe du monde. Battus au nombre des expulsions, les Danois ont été tout heureux d’arracher aux Sud-Africains un match nul (1-1), Benedict McCarthy répondant à la 52e minute à un but d’Allan Nielsen inscrit dès la 13e minute. Michel Platini, qui avait estimé récemment que l’arbitrage du Mondial 98 était trop clément, a déploré que les arbitres soient tombés dans l’excès inverse jeudi. «A un moment, ils n’en mettent pas assez et puis après, ils en mettent trop», a estimé le président du CFO sur Canal Plus à la mi-temps de France-Arabie Séoudite. «Ce serait bien qu’ils (les arbitres) fassent un peu plus attention», a-t-il conclu. L’ancien capitaine de la France avait critiqué en début de semaine l’attitude des arbitres, estimant qu’ils ne sanctionnaient pas suffisamment les tacles par derrière et ne respectaient pas la règle de l’avantage. Il s’est à de nombreuses reprises exprimé en faveur d’une professionnalisation de l’arbitrage. Toujours sur le front de l’arbitrage, la FIFA a annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’interview donnée par l’arbitre nigérien Lucien Bouchardeau à un quotidien sportif italien. Bouchardeau a déclaré à Tuttosport qu’il s’attendait à ne pas officier au tour suivant en raison du penalty contesté accordé à l’Italie contre le Chili (2-2). Au vu des deux matches de jeudi, il risque de ne pas être le seul. Si l’on a retrouvé les cartons rouges jugés un peu rares en première semaine par les dirigeants du football mondial, les billets pour les matches se sont encore évaporés. Un tour operator américain agréé par le Comité français d’organisation de la Coupe du monde (CFO) a porté plainte pour le vol de plus de 10.000 billets du Mondial, dérobés dans la nuit dans un local qu’il louait à Paris. Cette nouvelle affaire de billets intervient au lendemain de la mise en examen du directeur général d’ISL-France, une filiale d’ISL-Worldwide, partenaire de la FIFA, et d’un consultant extérieur à la société française. (Reuters)