Les monarchies du Golfe décident une réduction sensible de leur production pétrolière

Les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui détiennent 65% des réserves mondiales de brut, ont décidé hier de réduire à partir du 1er juillet leur production de 415.000 barils par jour au total, pour freiner la chute des cours. Selon un communiqué officiel publié au terme d’une réunion à Ryad des ministres du Pétrole d’Arabie Séoudite, de Koweit, des Emirats arabes unis, du Qatar, d’Oman et de Bahrein, cette mesure inclut la réduction de 225.000 bj décidée par l’Arabie Séoudite le 4 juin à Amsterdam. Pour leur part, les Emirats et le Koweit ont décidé de réduire leur production de 75.000 bj chacun, et Oman de 20.000 bj à partir du 1er juillet, précise le texte. «Les ministres ont également pris acte de la réduction annoncée par le Qatar», a ajouté le communiqué. Avant la réunion de Ryad, le Qatar, qui a un quota de près de 414.000 bj, avait décidé une réduction de 20.000 bj. Bahrein n’est pas concerné par cette mesure. Premier pays sur la rive arabe du Golfe à avoir produit du pétrole en 1932 et dont les réserves pétrolières se tarissent, il produit actuellement près de 40.000 bj. Seuls quatre pays du CCG (Arabie Séoudite, Emirats, Koweit et Qatar) sont membres de l’OPEP. L’Arabie Séoudite, premier exportateur mondial de brut avec une production de 8,7 millions de bj (mbj), et le Venezuela, membres de l’OPEP, avaient décidé à Amsterdam de réduire à partir du 1er juillet leur production, respectivement de 225.000 bj et 125.000 bj, alors que le Mexique, non membre de l’OPEP, s’était engagé à réduire ses exportations de 100.000 bj. Le ministre koweitien du Pétrole Séoud Nasser al-Sabah a affirmé que les réductions décidées par le CCG seraient suivies par d’autres réductions de pays membres de l’OPEP. «D’autres réductions seront annoncées par des pays membres de l’OPEP lors de la réunion de Vienne le 24 juin», a-t-il déclaré aux journalistes au terme de la réunion du CCG. Le ministre séoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, avait effectué la semaine dernière une tournée dans la majorité des pays du Golfe pour tenter de les convaincre de suivre l’exemple de Ryad et de réduire leur production. Ryad a affirmé lundi qu’il était déterminé à «coopérer avec tous les pays producteurs concernés pour garantir la stabilité du marché pétrolier». «Les réductions totales des pays du CCG s’élèvent ainsi à 1,025 mbj depuis l’accord de Ryad, en mars dernier», selon le communiqué. Lors d’une précédente réunion secrète le 22 mars à Ryad, l’Arabie Séoudite, le Mexique et le Venezuela avaient décidé de réduire ensemble leur production de 500.000 bj, et recommandé une réduction de 1,6 à 2 mbj de la production mondiale. Les ministres du CCG réunis à Ryad ont souligné que «la réduction décidée lors de la précédente réunion de l’OPEP n’avait pas été appliquée dans sa totalité, provoquant le maintien des stocks en réserve sur le marché et une pression sur les cours». Les pays membres de l’OPEP avaient décidé le 30 mars de réduire leur production totale de 1,245 mbj pour raffermir les prix. Le communiqué de Ryad a souhaité «la participation des autres pays de l’OPEP lors de la réunion du 24 juin ainsi que celle des pays producteurs non membres du cartel aux efforts visant à stabiliser les cours de manière à servir les intérêts des (pays) producteurs et consommateurs». A Londres, le cours du pétrole Brent (qualité de référence de la mer du Nord) enregistrait une très forte progression mardi après-midi, franchissant le seuil des 13 dollars le baril. A 16h10 GMT sur l’International Petroleum Exchange (IPE) de Londres, le baril de Brent (échéance août) se traitait à 13,03 dollars, contre 12,69 dollars à l’ouverture et 12,17 dollars en clôture lundi. (AFP, Reuters)