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Actualités - REPORTAGE

Il ne faudrait pas plus de trois mois pour parvenir à un accord avec l'Etat Hébreu, selon le président du conseil Entretien de 35 minutes Hariri-Clinton Les Etats-Unis et le Liban s'inquiètent de voir disparaître la crédibilité du processus de paix, déclare le chef du gouvernement(photo)

Le président du Conseil, M. Rafic Hariri, a fait part au président Bill Clinton et au secrétaire d’Etat Madeleine Albright des inquiétudes du Liban au sujet du processus de paix au Proche-Orient. Il a également soulevé avec eux la question de la résolution 425, qu’Israël prétend vouloir appliquer, tout en cherchant à obtenir, en échange, des garanties de sécurité. A l’issue de son entretien avec le chef de la Maison-Blanche, M. Hariri a déclaré que les Etats-Unis et le Liban s’inquiètent de voir la «crédibilité du processus de paix» disparaître «rapidement». Les Etats-Unis et le Liban éprouvent une «inquiétude partagée et grandissante concernant la crédibilité du processus de paix qui disparaît rapidement», a souligné M. Hariri dans une déclaration à sa sortie de la Maison-Blanche, où il a été reçu à 9h45 (16h45, heure de Beyrouth). «Les risques et les dangers pour la région et le monde sont considérables», a poursuivi le chef du gouvernement. La rencontre avec le président Clinton a eu lieu au bureau du conseiller du président Clinton pour les affaires de sécurité nationale, Sandy Berger. Les autorités libanaises sont «très sceptiques sur la disposition du gouvernement israélien actuel à travailler en direction d’une paix authentique dans la région», selon le premier ministre. «Ce n’est pas un secret non plus, a encore déclaré M. Rafic Hariri, que beaucoup sont ceux, dans cette ville, qui éprouvent des doutes (...) à l’égard du gouvernement actuel en Israël». «Cependant, nous avons manifesté clairement que ces doutes ne changent pas notre disposition» à amener Israël à s’engager vers une «paix véritable», a poursuivi le chef du gouvernement. Pas de conférence de presse Contrairement donc à ce qui s’était produit lors de son précédent voyage officiel aux Etats-Unis, l’an dernier, et suivant une procédure bien définie, ce n’est pas dans le bureau ovale de la Maison Blanche que M. Hariri a été reçu, mais au bureau de M. Berger. C’est pour cette raison que, jusqu’à hier, l’on n’était pas encore certain que le président Clinton recevrait M. Hariri, le rendez-vous proprement dit n’ayant pas été inscrit sur l’agenda du chef de l’Etat américain. La rencontre s’est déroulée en présence de MM. Fouad Siniora, ministre d’Etat, Mohammed Chatah, ambassadeur du Liban à Washington, et Richard Jones, ambassadeur des Etats-Unis au Liban. Elle a duré 35 minutes. Par ailleurs, seule une photo officielle de la rencontre, prise par le service de la Maison-Blanche, a été distribuée, et celle-ci n’a été suivie ni d’une conférence de presse conjointe, ni d’un briefing à partir de la salle de presse de la Maison-Blanche. C’est sur la pelouse extérieure de la Maison-Blanche que le chef du gouvernement a pu s’exprimer, et c’était pour lire une déclaration écrite, et répondre avec circonspection à quelques questions de journalistes. Bien que, sur le fond, le résultat soit le même, dans la forme, cette petite différence «technique» reflète la volonté de Washington de minimiser la portée de la rencontre avec le chef du gouvernement. Les modalités de l’entretien ont pour but d’éviter toute polémique au sujet de la rencontre, et de lui donner une importance secondaire, par rapport à ce que les responsables américains considèrent comme leur souci primordial: le volet israélo-palestinien, sur lequel ils attendent des progrès significatifs sous peu. A ce sujet, M. Hariri a déclaré, en réponse aux questions des journalistes, que le président Clinton et M. Berger ont fait preuve d’un «optimisme prudent, compte tenu des expériences passées». Et le chef du gouvernement d’ajouter: «Nous ne pouvons dissocier la sécurité de la paix comme le veut Netanyahu. Il est évident que ce point de vue a fait faillite. Nous avons dit au président Clinton (...) que le Liban croit fermement que le moment est venu d’arrêter le cycle de la violence dans la région, pour permettre aux Libanais, aux Syriens, aux Palestiniens et aux Israéliens de vivre en paix, mais pour cela la balle est dans le camp d’Israël». «Si Israël veut faire partie de la région et ne pas la dominer, la paix sera à portée de main, a encore affirmé le chef du gouvernement. En ce qui concerne le Liban et la Syrie, si le gouvernement israélien désire réellement œuvrer pour la paix, il doit reprendre les négociations là où elles s’étaient arrêtées. Il ne faudra pas plus de trois mois, dans ce cas, pour parvenir à la paix». Avec Albright Avec le secrétaire d’Etat US Madeleine Albright, M. Hariri devait reprendre les principaux thèmes abordés avec le président Clinton, mais plus en détail. La rencontre a eu lieu au département d’Etat, en présence de MM. Siniora et Chatah et de l’ambassadeur Richard Jones. Avant la rencontre, Mme Albright et M. Hariri ont tenu une conférence de presse succinte, au cours de laquelle tous deux ont lu des textes préparés, avant de répondre à quelques questions de journalistes. Prenant la parole la première, Mme Albright a commencé par saluer les progrès effectués par le Liban «sur la voie de la reconstruction et de la réconciliation, et l’élan que les Libanais ont donné, à travers les élections municipales, à leur vie constitutionnelle». «Nous attendons avec espoir l’échéance présidentielle qui se tiendra à l’automne», a-t-elle ajouté. «Nous examinerons, avec le premier ministre, la décision d’Israël d’accepter la résolution 425, a poursuivi Mme Albright. Les Etats-Unis ont accueilli cette décision avec satisfaction, et ont engagé les gouvernements syrien et libanais à examiner sérieusement cette initiative». Dans quelle mesure les Etats-Unis appuient le point de vue officiel du Liban, qui refuse de fournir à Israël des garanties de sécurité, en l’absence d’un règlement global régional?, a-t-on demandé à Mme Albright, dans la séquence questions/ réponses. Ce à quoi le secrétaire d’Etat US a répondu, évasivement: «Nous constatons un peu plus clairement chaque jour que les peuples de la région souffrent du manque de progrès dans le processus de paix. Nous examinerons cet aspect des choses en profondeur. Nous espérons que nos discussions actuelles seront constructives (...) Nous croyons en des décisions de nature à garantir la sécurité à toutes les parties. Notre position est de garantir la reprise des progrès dans les pourparlers». « Nous croyons qu’il faut marquer des progrès là où nous trouvons que des progrès sont possibles», a encore déclaré, bien pragmatiquement, Mme Albright, qui n’a pas manqué d’affirmer que les Etats-Unis espèrent voir le jour où le Liban, «libre de toutes les armées étrangères», réjouera pleinement son rôle au Moyen-Orient. Pour sa part, M. Hariri devait reprendre, dans sa déclaration, les grandes lignes des propos tenus après sa rencontre avec le président Clinton. Toutefois, le chef du gouvernement a souligné avec plus de force les inquiétudes que le Liban et la Syrie nourrissent au sujet des chances de paix au Moyen-Orient». «Ne pas enregistrer de progrès, a-t-il affirmé, signifie d’abord un sucroît de luttes et de violences sur une partie de notre sol. Mais nous n’avons pas une vue étroite de la paix. Nous avons un intérêt évident et direct à la réalisation de la paix régionale.Et nous sommes parfaitement conscients que si la crédibilité du processus de paix continue de reculer, les dangers dans la région se concrétiseront de façon effrayante». Réaffirmant qu’un accord de paix est «à portée de main», si Israël accepte de reprendre les pourparlers avec la Syrie et le Liban au point où ils étaient parvenus, «après les douze ou treize rounds de discussions entre Israël, le Liban et la Syrie, à Washington», M. Hariri a déclaré qu’il «n’était pas possible de revenir à zéro chaque fois qu’un gouvernent change, car les rapports entre Etats ne s’établissent pas ainsi». Enfin, le chef du gouvernement a réaffirmé que le Liban, et «les peuples de la région désirent ardemment voir les Etats-Unis jouer un rôle essentiel dans la réalisation de la paix, qui conduira à l’établissement de la sécurité, de la stabilité et de la prospérité pour tous les peuples de la région». En soirée, M. Hariri devait rencontrer tour à tour MM. Thomas Bickering et Dennis Ross. Les USA ne posent pas de conditions à la FINUL A son arrivée à Washington, le chef du gouvernement avait reçu à son hôtel le sous-secrétaire d’Etat aux affaires du Proche-Orient Martin Indyk. En réponse à une question, le responsable américain avait déclaré que les Etats-Unis ne posent aucune condition au renouvellement du mandat de la FINUL, le 1er juillet prochain. Par ailleurs, interrogé au sujet des garanties de sécurité exigées par Israël en échange d’un retrait, M. Indyk a déclaré: «Je ne suis pas sûr qu’il y ait beaucoup de conditions. Ils (les Israéliens) veulent s’entendre sur certaines questions». Rappelons qu’au terme de sa seconde journée à Washington, M. Hariri prendra l’avion pour New York, où il rencontrera, vendredi, le secrétaire général de l’ONU, Koffi Annan.
Le président du Conseil, M. Rafic Hariri, a fait part au président Bill Clinton et au secrétaire d’Etat Madeleine Albright des inquiétudes du Liban au sujet du processus de paix au Proche-Orient. Il a également soulevé avec eux la question de la résolution 425, qu’Israël prétend vouloir appliquer, tout en cherchant à obtenir, en échange, des garanties de sécurité. A...