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Actualités - CHRONOLOGIE

Kosovo: ultimatum du groupe de contact à Milosevic

Le groupe de contact sur l’ex-Yougoslavie a sommé vendredi le président Slobodan Milosevic de mettre à profit sa visite cruciale de lundi à Moscou pour annoncer l’arrêt de la violence au Kosovo, sous peine de nouvelles sanctions, voire d’une intervention militaire. Lors de sa rencontre avec le président russe Boris Eltsine, le président yougoslave devra «se conformer totalement» aux exigences du groupe de contact «et engager les autorités de Belgrade à les mettre en œuvre», ont indiqué les six dans un communiqué. A défaut, il s’exposera à «une batterie de mesures destinées à faire cesser les violences et protéger les populations civiles», y compris celles pouvant nécessiter une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies: à savoir une intervention militaire de l’OTAN, dont les modalités et le mandat restent toutefois à définir. L’entrevue de Moscou «peut changer toute la situation», a insisté le ministre russe des Affaires étrangères Evgueni Primakov, présent à la réunion de vendredi au côté de ses homologues des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de France, d’Allemagne et d’Italie, tous pays membres du groupe de contact. Son attitude a été interprétée comme une inflexion de la position russe, qui s’est jusqu’ici dissociée de la plupart des sanctions, sans toutefois les bloquer, et s’est opposée à toute frappe contre son traditionnel allié serbe. M. Primakov est resté sur cette position vendredi en refusant d’endosser le principe d’une interdiction des vols civils yougoslaves dans les pays du groupe. Il n’a en revanche pas réitéré le veto russe à une éventuelle intervention militaire, se contentant d’indiquer que Moscou «n’y prendrait pas part». «La Russie déterminera sa position au regard de ce qui sortira de la réunion de Moscou. Chacun a sa partition à jouer», a expliqué le Français Hubert Védrine, en justifiant la nécessité «de montrer des dents» par l’immobilisme de Belgrade face aux pressions. Réunion de la dernière chance Si Slobodan Milosevic persiste dans son refus d’obtempérer, «cela pourrait conduire les Russes à reconsidérer la situation», a renchéri le chef de la diplomatie britannique Robin Cook, en indiquant que M. Primakov avait souscrit à l’article du communiqué final envisageant le recours à la force. «La communauté internationale ne sera pas aussi lente à réagir qu’elle l’a été en Bosnie», a-t-il averti. Un échec de la réunion de Moscou, présentée comme celle de la dernière chance, conduirait à de nouvelles tractations à l’issue encore incertaine. La Russie a en effet réaffirmé vendredi l’impérieuse nécessité de soumettre toute intervention à un feu vert préalable de l’ONU, également souhaité par la France. Moscou a déjà bloqué mardi l’adoption d’une résolution au Conseil de Sécurité allant dans ce sens. De son côté, le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright a jugé un tel agrément «facultatif», tandis que les Britanniques se refusaient à «spéculer sur la question». Dans leur communiqué final, les six exigent l’arrêt des combats au Kosovo, le retrait des forces spéciales serbes engagées dans la répression, le retour des quelque 15.000 réfugiés et des dizaines de milliers de personnes déplacées et la reprise du dialogue avec les dirigeants de la communauté albanaise sur le retour à l’autonomie de la province. Ils appellent également les Albanais du Kosovo à cesser les hostilités et à ne pas recourir à des actions terroristes. Le dirigeant des Albanais du Kosovo, Ibrahim Rugova, s’est vu enjoint d’éviter le recours à une quelconque forme de violence ou de provocation, lors d’entretiens jeudi et vendredi à Londres avec le premier ministre Tony Blair puis le chef de la diplomatie allemande Klaus Kinkel. Il devait se voir délivrer un message similaire samedi à Paris lors d’une entrevue avec le président Jacques Chirac. La communauté internationale doit encore s’entendre sur l’un ou l’autre des huit scénarios militaires concoctés par les stratèges de l’OTAN, qui vont de simples démonstrations de force sous forme de manœuvres aériennes, à des frappes ciblées y compris en Serbie. «Il reste à décider ce qu’on va faire, sur la base de quel mandat et qui participera», a résumé M. Védrine.
Le groupe de contact sur l’ex-Yougoslavie a sommé vendredi le président Slobodan Milosevic de mettre à profit sa visite cruciale de lundi à Moscou pour annoncer l’arrêt de la violence au Kosovo, sous peine de nouvelles sanctions, voire d’une intervention militaire. Lors de sa rencontre avec le président russe Boris Eltsine, le président yougoslave devra «se conformer...