Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le tandem Elias Skaff-Georges Hraoui affronte une alliance formée de Khalil, Roy et Roland Hraoui La bataille de Zahlé, grande inconnue du scrutin municipal Le courant aouniste et Youssef Maalouf jouent les outsiders (photo)

Le président Hraoui se rendra-t-il aujourd’hui à Zahlé, chef-lieu de la Békaa, pour suivre de près les élections municipales qui s’y tiendront demain, en même temps que dans le reste du mohafazat? C’est la rumeur qui a couru hier, mais qu’il n’a pas été possible de confirmer. Une rumeur qui illustre, à sa manière, l’intensité que revêtent les municipales à Zahlé (21 sièges à pourvoir). Les échanges d’accusations se sont poursuivis, hier, entre deux des députés de la ville, MM. Elias Skaff et Khalil Hraoui, qui appuient deux listes rivales et bénéficient, par un curieux hasard, le premier de l’aval de M. Georges Hraoui, fils aîné du chef de l’Etat, le second de MM. Roy et Roland Hraoui, les deux autres fils du chef de l’Etat (VOIR AUSSI PAGES 2 ET 3). Dans un entretien radiodiffusé, M. Skaff a affirmé que le président de la République a jeté tout son poids dans la bataille municipale et que le palais de Baabda s’est «transformé en chambre d’opérations». M. Skaff a accusé le camp du chef de l’Etat, et M. Khalil Hraoui personnellement, d’avoir eu recours aux menaces, mais en vain, pour amener le candidat arménien qui figure sur la liste qu’il appuie à se désister. «Du reste, qui a peur de Khalil Hraoui?», a ajouté M. Skaff, selon qui, en outre, deux personnalités qui lui sont proches ont été convoquées par la justice, et s’est interrogé sur l’opportunité d’une telle démarche à quelques jours des municipales. Le député zahliote s’est par ailleurs déchaîné hier contre M. Khalil Hraoui, lui demandant de «mettre fin aux mensonges». Paradoxalement, c’est contre les allusions propagées par ses adversaires politiques au sujet de l’appui dont il bénéficierait, en couvert, de la part du chef du gouvernement que s’élève M. Skaff. Le réflexe anti-Hariri, on le voit, est redouté à Zahlé. L’appui de M. Georges Hraoui est le fruit d’une conviction politique, et non d’autre chose, a encore déclaré M. Skaff, qui a donné rendez-vous à son rival aux Législatives, annonçant une «redistribution des cartes» dans le chef-lieu de la Békaa. La rivalité entre MM. Skaff et Khalil Hraoui reflète aussi une lutte sourde pour le leadership de Zahlé entre les deux communautés grecque-catholique et maronite, auxquelles ils appartiennent respectivement, souligne-t-on. La ville a toujours été considérée comme le fief de la communauté grecque-catholique, ajoute-t-on, mais ce leadership a été battu en brèche du fait de l’élection d’un maronite de Zahlé, le président Hraoui, à la première magistrature de l’Etat. Comme pour souligner que le facteur étroitement communautaire ne devrait pas jouer dans le scrutin, l’évêque grec-catholique de Zahlé, Mgr André Haddad, a demandé hier que la religion ne soit pas exploitée à des fins politiques. Fibre confessionnelle Pour sa part, M. Khalil Hraoui a affirmé que «les nerfs de notre ami Elie Skaff commencent à lâcher, alors même qu’il est certain de l’appui de tout le pouvoir exécutif». Et d’ajouter: «Notre collègue Elie Skaff mène une bataille sentimentale, face à un programme de développement que nous défendons. Il fait vibrer la fibre confessionnelle, et affirme partout que sa bataille électorale vise à défendre des intérêt communautaires». En tout état de cause, la bataille de Zahlé ne se livrera pas seulement entre deux listes rivales. Deux autres listes, l’une appuyée par le «courant aouniste», l’autre par l’ancien député Youssef Maalouf, sont en lice. La liste de M. Maalouf, proclamée hier, comprend 16 candidats et emprunte aux deux premières listes certains de leurs noms. Les résultats du scrutin seront marqués par un panachage intensif et refléteront cette situation de confusion, prévoient les observateurs. Après celle de Zahlé, la seconde plus intéressante bataille à suivre, dans la Békaa, sera celle que se livreront, à Baalbeck, deux listes appuyées, l’une par le Hezbollah, l’autre par un cocktail politique représentatif des grandes familles de la ville, le mouvement Amal, le Baas, le PSNS et le PCL. Conscient que le contrôle de la municipalité de Baalbeck par un parti islamiste est appréhendé, en raison de l’importance touristique hors pair de la ville, et pour bien montrer que l’étiquette rigoriste qu’on tente de lui coller ne correspond pas aux faits, le Hezbollah a inscrit, à son programme en faveur de la Ville du soleil, la valorisation du Festival international de Baalbeck. Il s’est également promis de faire de l’an 2001 «l’année mondiale en faveur de Baalbeck» et d’amener l’UNESCO à la classer au rang de patrimoine de l’humanité. Tout comme à Baalbeck, le Hezbollah affrontera à Hermel une coalition représentative des familles de la région appuyée par le mouvement Amal et certains partis idéologiques, comme le PSNS et le Baas. A Chmestar, fief du président Hussein Husseini, ce dernier s’est allié à des personnalités du courant Sobhi Toufayli et des représentants des grandes familles du village, pour affronter une liste appuyée par le Hezbollah. A Brital, une liste «Sobhi Toufayli» affrontera une liste de personnalités proches du Hezbollah, mais distinctes de cette organisation, car le parti de Dieu ne souhaite pas affronter le chef de la révolte des affamés dans son fief. Des personnalités indépendantes, en désaccord avec les méthodes de cheikh Sobhi Toufayli, briguent également la municipalité du village. Traduit en Cour de justice, l’ancien secrétaire général du Hezbollah est pratiquement confiné à son village, dont il ne peut sortir. Tension à Rachaya A Rachaya, chef-lieu du caza de Rachaya (15 sièges à pourvoir), la tension ne cesse de monter, en raison des divergences apparues dans les positions de M. Walid Joumblatt et de son allié, le député druze Fayçal Daoud, au sujet de la présidence du futur conseil municipal. Tandis que le chef du PSP, sous la pression de la base électorale, exige une présidence tournante de trois années revenant à un chrétien et à un musulman, M. Daoud et les notables chrétiens, qui représentent la majorité de la base électorale du député druze, insistent pour le respect de la coutume qui veut que la présidence aille à un chrétien, et cette fois comme auparavant, à l’avocat Béchara Abou Massaad. Une réunion a groupé, hier soir, au domicile du responsable à l’information du PSNS, ce dernier, ainsi que le candidat Béchara Abou Massaad, des représentants du PSP et le député Fayçal Daoud. Toutefois, aucun progrès n’a été enregistré en ce qui concerne les élections, M. Abou Massaad demandant que le scrutin se déroule sans conditions préalables, et les représentants du PSP insistant pour leur propre approche. L’impasse persistant, un boycottage du scrutin par M. Fayçal Daoud et par l’électorat chrétien, n’est pas exclu, étant entendu que le mot d’ordre de boycottage émanera de partis non confessionnels, le PSNS et le PCL, dont les candidats aux municipales sont MM. Fouad Maalouli et Nassar Abou Samra et d’un indépendant M. Bassam Daoud.
Le président Hraoui se rendra-t-il aujourd’hui à Zahlé, chef-lieu de la Békaa, pour suivre de près les élections municipales qui s’y tiendront demain, en même temps que dans le reste du mohafazat? C’est la rumeur qui a couru hier, mais qu’il n’a pas été possible de confirmer. Une rumeur qui illustre, à sa manière, l’intensité que revêtent les municipales à...