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Actualités - ANALYSE

Réforme électorale : débat inopportun, jugent les loyalistes

Répondant à son tour à une question ici posée, un ministre, qui ne manque pas de réalisme sinon de tranquille cynisme, ne voit pas «pourquoi perdre inutilement du temps à débattre d’une révision du code électoral, municipal ou législatif, du moment qu’on n’a le temps de rien faire dans les quelques mois qui nous séparent de la fin du présent régime». «Ensuite, note-t-il, il faudra voir si le prochain régime, et le gouvernement qui s’y trouvera assorti, voudront d’une telle remise en question des textes. Il faudra voir également comment les choses auront évolué sur le plan régional car cela peut conditionner fortement la situation politique locale dans tous ses aspects». On sait que, de son côté, répondant au patriarche Sfeir qui souhaitait une refonte électorale pour rétablir les équilibres, M. Rafic Hariri a affirmé que l’entente nationale ne s’édicte pas par une loi mais reste affaire de bon vouloir commun… Le président du Conseil n’a cependant pas expliqué, en tant que responsable, pourquoi la loi, puisqu’en tout cas il en faut une, resterait aux antipodes de ce même bon vouloir… Pour sa part, le ministre cité ne s’englue pas dans de telles controverses. «Il faut être pratique: pour le moment, il s’agit de faire le bilan des municipales, de voir dans quelle mesure elles ont changé les données politiques de base dans le pays, autrement dit d’analyser leur impact sur les prochaines législatives de l’an 2.000», dit-il. «Il est tout à fait inutile de chercher autre chose», ajoute-t-il, estimant qu’il est «déjà assez compliqué d’examiner le nouveau tissu d’alliances qui a pris corps à l’occasion des municipales et qui peut bouleverser toutes nos conceptions en matière de rapports de force intérieurs». A ce propos, ce ministre se demande «si les contrats conclus aujourd’hui tiendront le coup, s’ils ne sont pas purement conjoncturels et éphémères». C’est probablement le cas dans beaucoup de sites, notamment à Beyrouth. Par contre, les clivages ou les jonctions qui ont vu le jour au Nord, à Zghorta comme à Tripoli ou à Becharré entre autres, ainsi qu’à Zahlé ou au Chouf semblent appelés à perdurer, pour une raison ou pour une autre. L’officiel reprend: «Il faut aujourd’hui scruter le scrutin, à la lumière du taux de participation ça et là ainsi que de la proportion recueillie par les différents courants qui ont animé la campagne des municipales. Il est nécessaire en effet, estime ce loyaliste, d’exploiter les bons scores réalisés par des partis opposants radicaux pour les amener à renoncer au boycott au niveau des législatives. Ils doivent comprendre que c’est par la participation que l’on peut désembourber la collectivité chrétienne, la sortir de sa déprime, la bouderie n’ayant par définition que des effets négatifs…». Ce ministre pragmatique et qui fait donc assez peu de cas des principes premiers — comme la souveraineté, l’indépendance et l’égalité — qui ordonnent le boycott, rappelle ensuite qu’aussitôt après les municipales «l’actualité politique sera marquée par l’ouverture d’une session parlementaire extraordinaire d’été consacrée à nombre de projets urgents…». Il confirme que, «jusqu’à présent, rien n’indique qu’au cours de cette session il sera procédé à l’amendement de l’article 49 C (constitutionnel) que ce soit pour permettre la reconduction du mandat de M. Elias Hraoui ou l’élection du général Emile Lahoud. Il semble que les présidentielles doivent se dérouler dans les délais légaux, sans anticipation, entre septembre et octobre. Et si jamais on devait estimer nécessaire un quelconque amendement constitutionnel, cela pourrait se faire durant la session ordinaire d’automne, par le biais d’une motion signée par dix députés. Il est en tout cas évident que le choix du futur président sera en partie conditionné par les développements au Sud et par le dossier régional. S’il y a retrait israélien et/ou reprise du processus de paix, ce serait un genre défini de candidat qu’on retiendrait; s’il y a dégradation on pourrait préférer un homme à poigne; et s’il y a maintien du statu quo, on se rabattrait sur une personnalité politique classique ou encore on prorogerait le bail de l’actuel locataire de Baabda…».
Répondant à son tour à une question ici posée, un ministre, qui ne manque pas de réalisme sinon de tranquille cynisme, ne voit pas «pourquoi perdre inutilement du temps à débattre d’une révision du code électoral, municipal ou législatif, du moment qu’on n’a le temps de rien faire dans les quelques mois qui nous séparent de la fin du présent régime». «Ensuite,...