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Actualités - CHRONOLOGIE

L'OTAN menace Belgrade d'une intervention armée (photo)

L’OTAN a menacé Belgrade d’une intervention armée à court terme pour arrêter la répression serbe au Kosovo, faisant ainsi monter la pression à la veille de la réunion du groupe de contact des grandes puissances, à Londres. Dans le même temps que se précisait la menace militaire, les pays de l’Alliance annonçaient une série de démarches permettant de penser qu’ils ne renonçaient pas à la recherche d’une solution politique. A Moscou, l’administration présidentielle russe a annoncé que le président Boris Eltsine recevrait lundi et mardi le président yougoslave Slobodan Milosevic. Le président français Jacques Chirac rencontrera de son côté demain samedi le dirigeant albanais du Kosovo, Ibrahim Rugova. Réunis à Bruxelles, les ministres de la Défense ont défini une série d’options armées et demandé aux militaires une expertise. Ils ont aussi décidé d’organiser des exercices aériens en Albanie et Macédoine. Pour Moscou, des manœuvres doivent être strictement limitées dans le temps pour ne pas accentuer la tension. A très court terme — peut-être dès ce week-end — des avions alliés partis du QG italien d’Aviano survoleront l’Albanie et la Macédoine pour des «exercices» destinés à «démontrer la capacité de l’OTAN d’effectuer rapidement une projection de puissance dans la région», indique le communiqué des ministres de la Défense de l’Alliance réunis à Bruxelles. Mais les alliés, qui savent que cette démonstration de force dans les deux pays voisins de la province séparatiste a peu de chance de faire plier Belgrade, envisagent de plus en plus sérieusement d’utiliser la stratégie qui a permis d’arrêter les combats en Bosnie: des frappes aériennes au Kosovo même. Selon le ministre allemand de la Défense Volker Ruehe, l’option privilégiée implique de telles frappes, une interdiction de survol du Kosovo et au-delà, ainsi qu’une zone d’exclusion des armements lourds utilisés par la Serbie. Le Kosovo ne serait pas le seul concerné, puisque «les frappes aériennes auraient lieu contre des objectifs spécifiques (chars, canons, hélicoptères de combat) dans toute la Yougoslavie», a-t-il souligné lors d’une conférence de presse. La réunion des ministres de la Défense de l’OTAN aura précédé celle que les chefs de la diplomatie du groupe de contact doivent avoir aujourd’hui vendredi. Depuis février, plus de 300 personnes sont mortes dans des affrontements au Kosovo tandis que 65.000 ont été forcées de quitter leurs maisons. Les Albanais du Kosovo ont à nouveau pressé jeudi l’OTAN d’intervenir militairement. Le Comité international de la Croix-Rouge a pu se rendre mercredi à Decani, dans l’ouest du Kosovo. A la veille d’une mise en demeure du Groupe de contact (Etats-Unis, Russie, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie) à l’adresse du président Milosevic pour qu’il arrête immédiatement les hostilités entre Serbes et Kosovars indépendantistes, le président du comité militaire de l’OTAN a déclaré que le conflit pouvait être très vite arrêté par la force. «L’OTAN peut entreprendre des raids aériens à court terme, en quelques jours», a assuré le général allemand Klaus Naumann. M. Robertson a été dans le même sens en prévenant qu’une intervention militaire internationale pourrait être décidée «dans les jours prochains». Au préalable toutefois, une «base légale» à cette action devra être trouvée. Les alliés font «d’énormes efforts» pour obtenir du Conseil de Sécurité de l’ONU un mandat clair pour une intervention, selon un diplomate.
L’OTAN a menacé Belgrade d’une intervention armée à court terme pour arrêter la répression serbe au Kosovo, faisant ainsi monter la pression à la veille de la réunion du groupe de contact des grandes puissances, à Londres. Dans le même temps que se précisait la menace militaire, les pays de l’Alliance annonçaient une série de démarches permettant de penser qu’ils...