Addis Abéba et Asmara s'installent dans la guerre

L’Erythrée et l’Ethiopie se sont installées dans une guerre qui menace d’être longue et coûteuse pour les deux pays. Pour la deuxième journée hier, des combats à l’artillerie lourde ont été signalés à la frontière. Asmara et Addis Abeba se disputent dans ce secteur de petits territoires sans intérêt stratégique ou économique majeur. Chacun des deux camps affirme avoir pris l’avantage sans qu’il soit possible d’obtenir d’information indépendante sur l’intensité des combats ou sur les pertes subies par l’une ou l’autre des armées. Les deux armées, jadis unies pour lutter contre le régime du dictateur Mengistu Hailé Mariam, continuent de masser troupes et armements de chaque côté de la frontière. Les combats ont entraîné d’importants déplacements de population vers le Sud. Les efforts diplomatiques menés dans ou hors de la région n’ont pas encore permis l’ébauche d’une négociation. Pour tenter d’enrayer une escalade militaire, le chef de l’Etat burkinabè Blaise Compaoré, nouveau président en exercice de l’OUA, doit mener, à une date qui n’a pas encore été fixée, une délégation de chefs d’Etat africains en Ethiopie et Erythrée, apprend-on de source officielle à Ouagadougou. A l’issue du 34e sommet de l’OUA, les chefs d’Etat ont lancé «un appel pressant pour en même temps et simultanément mettre un terme à toutes les hostilités, accepter et appliquer les recommandations» des médiateurs (Etats-Unis et Rwanda). De son côté, le président égyptien Hosni Moubarak a accepté la demande d’Asmara de mener une mission de bons offices pour tenter de régler la crise, selon le ministre érythréen de l’Administration locale, Mahmoud Ahmed Shérifo, en visite au Caire