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Actualités - ANALYSE

Une maturité digne d'être récompensée ...

Un triple hourra: — Pour le ministre de l’Intérieur M. Michel Murr et sa gestion impeccable du dossier électoral… au niveau des municipales, et oublions les législatives. — Pour le commandement de l’armée qui a su planifier le maintien de l’ordre sans immixtion. — Pour l’électorat enfin qui a manifesté sa maturité…dans beaucoup de cas en n’allant pas voter! Même et surtout au Sud, la guerre de Troie n’a pas eu lieu. Tout s’est déroulé dans un calme aussi olympien que librement démocratique. Et l’on peut estimer que, n’en déplaise aux tenants du nouveau Mandat, occidentaux ou autres, le Liban vient de prouver qu’il est parfaitement capable de mener sa barque tout seul. Même handicapé par un système pourri jusqu’à la moelle. Si on lui en laisse la chance… Le pays politique, l’entité comme on dit quand on veut faire ronfler les mots, sort gagnant du test des municipales. Beyrouth la capitale a su honorer son label de symbole premier de l’unité nationale. Elle a rejeté les réflexes confessionnels de division ou de discrimination au profit du contrat d’entente sans lequel, au départ comme à l’arrivée, il ne saurait y avoir de Liban, indépendant ou pas. Et il faut aussi reconnaître à cet égard l’apport décisif du président Rafic Hariri qui a employé les grands moyens dont il dispose pour convaincre l’électeur de base, à travers un matraquage médiatique préparatoire d’éviter tout panachage confessionnel. Une meilleure image de marque Selon des diplomates arabes et étrangers «avec ces élections démocratiques libres le Liban améliore au dehors ses positions, son image de marque. Il montre qu’il a vraiment tourné la page des années noires, qu’il n’est plus un pays de violence, que son peuple est tout à fait apte à vivre la démocratie dans un fair-play d’esprit sportif. Le musulman a élu le chrétien et vice-versa sans réticence, les deux ensemble n’ayant en vue que l’intérêt commun, nul ne cherchant plus à coincer l’autre et encore moins à l’éliminer». Pour ces diplomates, dont on ne peut évidemment attendre un sens des nuances, ou des mécanismes locaux, trop poussé «la réussite de ces municipales est à mettre à l’actif du régime en partance. Il a pris le risque et la mise rapporte gros au pays, car c’est la paix civile qui se trouve confortée par le bon déroulement de l’opération. Partant de là, et c’est l’essentiel, il n’y a plus à craindre apparemment qu’un retrait israélien «unilatéral» n’entraîne au Sud comme dans la Békaa-Ouest un cycle de violences et d’anarchie intérieure par suite d’affrontements entre forces ou milices locales cherchant à dominer le terrain en court-circuitant la reprise en main par l’Etat libanais. Les municipales montrent en effet que ces courants sont eux-mêmes acquis à l’idée qu’il faut laisser les forces régulières combler le vide sans entrave. La résistance, notamment le Hezbollah, prouve dans les actes qu’elle sait assumer les responsabilités, les échéances dans un esprit national et non de rapports de force étriqués. Ainsi à Beyrouth la formation intégriste a accepté d’adhérer à la liste consensuelle aux fins de promouvoir les équilibres et les dosages confessionnels, signe probant de maturité s’il en est. Son secrétaire général, Sayyed Hassan Nasrallah souligne par ailleurs qu’en cas de départ de l’occupant israélien de n’importe quelle parcelle du territoire libanais, il n’y aurait aucun problème, l’armée libanaise pouvant occuper la place sans aucune obstruction». L’entente a prévalu Cependant à partir de ces mêmes assurances, les sources diplomatiques citées craignent qu’Israël «ne renonce à partir, puisque le retrait ne causerait aucun problème à l’Etat libanais…». Toujours est-il qu’il est probablement erroné de mettre dans le même panier des questions aussi fondamentalement distinctes que les municipales et le dossier du Sud. Pour le moment, on peut simplement se féliciter qu’à Beyrouth comme dans le Chouf où Joumblatt a soutenu Chamoun, l’entente de base entre communautés ait prévalu. C’est un acquis dont la solidité sera testée lors des prochaines législatives…
Un triple hourra: — Pour le ministre de l’Intérieur M. Michel Murr et sa gestion impeccable du dossier électoral… au niveau des municipales, et oublions les législatives. — Pour le commandement de l’armée qui a su planifier le maintien de l’ordre sans immixtion. — Pour l’électorat enfin qui a manifesté sa maturité…dans beaucoup de cas en n’allant pas voter!...